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Bienne: Champs-de-Boujean

«Nous avons une vision à long terme»

Le groupe Georg Fischer, par sa filiale Mikron Agie Charmilles, investit dans un nouveau bâtiment à Bienne. Il y concentrera une partie de ses activités dès 2018

Bernhard Iseli et Pascal Boillat du groupe GF ont présenté leur projet de construction. Peter Samuel Jaggi

Marjorie Spart

Les bonnes nouvelles pleuvent dans les milieux économiques à Bienne. Après l’annonce du Swatch Group de racheter le bâtiment Sputnik aux Champs-de-Boujean, c’est le groupe industriel schaffhousois Georg Fischer qui construit un nouveau bâtiment dans la zone industrielle.

La filiale de GF Machining Solutions, Mikron Agie Charmilles, compte regrouper ses activités actuellement réparties entre Nidau, Ipsach et Luterbach (SO) sur un seul site à Bienne. Quelque 460 places de travail seront proposées à la clé sur le site des Champs-de-Boujean.

5,3 mios pour la Ville

Le CEO de GF Machining Solutions Pascal Boillat était entouré hier par le conseiller d’Etat en charge de l’économie Andreas Rickenbacher, du maire de Bienne Erich Fehr et de la directrice des Finances biennoises Silvia Steidle pour présenter ce projet de construction devant la presse.

Et pour ce faire, il avait choisi la Tissot Arena qui sera la proche voisine du nouveau bâtiment. Celui-ci sera en effet érigé au nord des stades, sur une parcelle de 23000m² (à laquelle s’ajoute une réserve de terrain de 5500m²) que la Ville de Bienne lui octroie en droit de superficie. «Ce qui représente un gain comptable de 5,3 millions de francs», a souligné la directrice des Finances, ravie de «cette bonne nouvelle» qui embellit quelque peu les finances municipales mises à mal. Comme cette transaction dépasse les 5 millions, elle devra être avalisée par le Conseil de ville dans un premier temps, puis par les Biennois, lors des votations de novembre.

Une centaine de nouveaux emplois

Mikron Agie Charmilles projette donc de faire construire par un investisseur cet édifice devisé à quelque 84 mios de fr. pour y concentrer ses activités de production et de développement  dans le domaine des solutions de fraisage ainsi que de conception de nouvelles technologies.

Si tous les orateurs s’accordaient à dire que Bienne bénéficierait de 460 emplois supplémentaires, cela ne signifie pas qu’autant de postes seront créés. Comme le confirme Pascal Boillat: «Sur ce nombre, il faut compter avec les 250 postes que compte actuellement le site de Nidau et une centaine sur celui de Luterbach. Nous misons quand même sur la création d’une centaine de nouvelles places.»

Pour le CEO de GF Machining Solutions, qui envisage ce regroupement depuis près de trois ans, Bienne s’est imposée comme une évidence quand il a fallu déterminer un emplacement pour cette nouvelle construction.

«Nous sommes une entreprise suisse et jouissons de cette qualité. Nous avons une vision de développement à long terme et la proximité du Parc suisse d’innovation – nous sommes actionnaires d’Innocampus – promet de belles collaborations et avancées dans le domaine de la recherche et développement. De plus, les entreprises qui, comme nous, sont actives dans le domaine de la machine-outil, se trouvent toutes dans un rayon de 50 km autour de Bienne», a-t-il exposé.

L’accès facilité grâce à l’autoroute toute proche a également joué un rôle dans le choix de cette implantation.

Horizon 2018

A en croire ce projet de construction, les affaires vont bien pour le groupe Georg Fischer, puisque les locaux de Nidau étaient devenus trop petits.

Pourtant, il y a dix jours, Unia avait manifesté contre les mesures prises par ce même groupe d’augmenter de trois heures le travail hebdomadaire suite à l’abandon du taux plancher par la BNS. GF investirait-il sur le dos de ses employés? «Pas du tout! Ces deux décisions sont totalement indépendantes l’une de l’autre. Le projet de construction date de plusieurs années, alors que l’augmentation du temps de travail est une mesure immédiate qui sera supprimée dès la fin de l’année», s’est défendu Pascal Boillat.

Après l’aval du peuple, le groupe aura deux ans pour demander un permis de construire, puis 18 mois supplémentaires pour réaliser cet projet. «Nous projetons de débuter les travaux en 2016. Notre objectif est d’ouvrir nos portes début 2018 déjà», a confié Pascal Boillat qui a précisé que plusieurs investisseurs étaient déjà dans la course pour concrétiser ce nouvel édifice.

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