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Incendies de forêt

Pas besoin de prendre d’autres mesures

Inquiète des feux toujours plus fréquents, la députée Moussia de Watteville s’interrogeait à propos du degré de préparation du canton. Tout est sous contrôle, répond le gouvernement.

Des canadairs pour lutter contre les feux de forêt? Ces appareils ne sont pas adaptés au territoire bernois. DR-Ignacio Ferre

 

Par Philippe Oudot

Les sécheresses à répétition affaiblissent les forêts. Un peu partout dans le canton de Berne, elles sont impactées par le manque d’eau, mais aussi par les tempêtes et le bostryche. D’où un risque d’incendie élevé. C’est le constat dressé par la députée écologiste Moussia de Watteville (Tramelan) dans l’interpellation urgente qu’elle avait déposée en début d’année.

Atitre d’exemple, elle rappelait qu’en avril 2018, un feu avait embrasé 18 hectares de forêt au-dessus de La Neuveville. Or, il avait finalement fallu l’intervention d’hélicoptères pour circonscrire le feu, l’accès des pompiers étant très difficile en raison de la pente et des falaises à cet endroit.

Rappelant les multiples fonctions, notamment protectrices, que joue la forêt, elle estimait que le canton ne devait pas rester les bras croisés. Et pourquoi celui-ci ne proposerait-il pas à la Confédération d’acquérir «deux canadairs plutôt que d’acheter des avions de chasse», glissait-elle.

Dans ce contexte, Moussia de Watteville voulait savoir comment le canton évaluait les risques d’incendie de forêt, comment il s’adaptait à ces nouvelles réalités, et quels moyens il était prêt à mettre en œuvre pour y faire face.

Incomparable
S’il reconnaît que le risque d’incendie en forêt augmente depuis un certain temps dans le canton, le Conseil exécutif relativise tout de même les choses. La situation est moins sérieuse qu’au Tessin, et «sans aucun rapport avec celles vécues dans le bassin méditerranéen, en Californie ou en Australie». Le gouvernement assure disposer d’un système professionnel et bien organisé de gestion d’incendie et ne juge pas nécessaire de prendre d’autres mesures.

En effet, selon une évaluation de l’Office des forêts et des dangers naturels, il juge le risque d’incendie moyennement élevé dans une douzaine de communes, mais faible à très faible dans les autres. Dans le canton, «la menace la plus forte pèse sur les forêts sur sol pentu du pied sud du Jura, sur les forêts bordant les lacs de Thoune et de Brienz, ainsi que sur celles des vallées à fœhn de l’Oberland». Ces observations sont intégrées dans les mesures de prévention et dans les plans d’intervention des organisations impliquées dans la gestion des incendies de forêt, précise le gouvernement.

Mieux anticiper
Le canton est d’ailleurs en contact régulier avec l’Office fédéral de l’environnement et l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage au sujet des incendies en forêt et des changements climatiques. Il souligne que plusieurs instituts de recherche ont lancé un projet de gestion des incendies de forêt au nord des Alpes. Le but est d’adapter le système de gestion actuel pour lui permettre de mieux anticiper les événements.

Moussia de Watteville voulait aussi connaître les nouveaux moyens que le canton était prêt à mettre en œuvre. Eh bien, répond l’Ours, sachant que la lutte contre les incendies de forêt fait partie des missions de base des sapeurs-pompiers, «des cours et entraîne-ments spéciaux de formation et de perfectionnement dans ce domaine sont régulièrement proposés. L’Office des forêts et des dangers naturels dispose d’ailleurs d’équipements et d’outils les plus modernes pour ce faire.» Et pour les régions difficiles d’accès, les pompiers collaborent avec diverses compagnies d’hélicoptères.

Le canton possède en outre des drones équipés de caméras thermiques qui donnent de précieuses informations. Quant à l’intervention de canadairs, «ils sont plutôt prévus pour les grandes étendues et non pour un usage ponctuel et sont donc inappropriés pour lutter contre les incendies dans le canton de Berne».

Enfin, en cas de fermeture de chemins pédestres liée au danger de feu, l’élue voulait savoir si les communes étaient conseillées par le canton. Le gouvernement assure être à disposition pour évaluer les conditions de sécurité. Mais les communes sont responsables de la défense contre les dangers naturels. C’est donc à elles de prendre les mesures qui s’imposent, comme des restrictions d’utilisation, des déviations et des bouclages de chemins.

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