Pas de belles promesses électorales dans le contexte actuel

Par Aude Zuber

«N ous ne ferons pas de promesses impossibles à tenir dans cette campagne. Moutier n’a actuellement pas les moyens financiers pour développer des projets importants», a lancé Patrick Tobler, président de l’UDC Moutier.

Le groupe a présenté hier devant la presse son programme en vue des élections municipales. Les candidats présents ont affirmé leur volonté à assainir les finances de la ville. Le premier découvert de bilan de la Municipalité devrait apparaître le 1er janvier 2019. «Légalement, nous serons amenés à amortir l’excédent de charges dans le délai légal de huit ans», a expliqué Marc Tobler, conseiller municipal sortant.

Diminuer les prestations
Pour y parvenir, la fraction politique a mis en avant plusieurs pistes. «Nous voulons diminuer le nombre de prestations, mais en maintenant ce qui est essentiel pour nos citoyens», a suggéré Patrick Tobler. Le candidat à la mairie estime que des économies peuvent également être réalisées au niveau des charges du personnel. «Je préconise l’abandon de postes suite au départ à la retraite des titulaires, là où c’est possible!»

Le groupe aimerait parallèlement augmenter les recettes en invitant de nouvelles entreprises à s’installer sur le sol prévôtois.

Pour Patrick Tobler, il est extrêmement important de limiter les investissements. «Jusqu’à présent, le Conseil de ville dépense l’argent que la Municipalité n’a pas. Nous nous opposons fermement à cette pratique.»

Suzanne Kohler, conseillère de ville sortante, a rappelé que l’UDC Moutier avait soutenu la rénovation de la piscine et celle de la Place de sport. «Notre groupe ne s’oppose pas systématiquement à tous les projets. Mais il analyse l’importance de ceux-ci et regarde l’état des finances de la ville avant de se prononcer», a-t-elle ajouté.

Au niveau de l’urbanisme, le parti se méfie des nouvelles constructions. «Le risque de ne plus voir louer les appartements et qu’ils restent vides est trop grand. Nous préférons favoriser les rénovations d’anciens immeubles», a précisé Patrick Tobler.

Concernant le futur projet «Espace Gare Sud/Nord», l’UDC Moutier a affirmé qu’elle veillerait de toutes ses forces à ce que l’on ne supprime pas trop de places de parcs. De plus, le groupe s’est inquiété pour les commerçants. «Les petites entreprises près de la gare sont actuellement très actives, ce n’est pas le moment de les déstabiliser», a relevé le candidat à la mairie.

Autre cheval de bataille, l’initiative individuelle que le groupe souhaite encourager. «Nous aimerions notamment faciliter les démarches administratives pour l’organisation de manifestations», a souligné Patrick Tobler.

Manque d’esprit villageois
Suzanne Kohler a regretté que la Prévôté n’avait pas davantage un esprit villageois. «Les bénévoles pour faire vivre correctement nos sociétés manquent. Une partie de la population se comporte comme des citadins, alors que Moutier bien qu’ayant le statut de ville est un grand village.»

Finalement, les candidats, mécontents, ont évoqué le dossier de l’école ménagère. «On n’a pas attendu le verdict des urnes avant de vendre le bâtiment. Cette manière de faire est récurrente à Moutier et soutenue par la majorité du Conseil de ville», a déploré le président de l’UDC Moutier.

Le groupe vise le statu quo en ce qui concerne le nombre de sièges. «Ces élections risquent d’être fort intéressantes avec l’alliance des quatre listes UDC-PLR-PSJB- Moutier à venir», a conclu Patrick Tobler.

Avant la politique gauche-droite, ce sont donc deux blocs, antiséparatistes et séparatistes, qui s’affronteront le 25 novembre prochain.