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Bienne

Plus que des belles paroles

La Ville a présenté sa Stratégie sociale 2020-2030. Celle-ci se concentre sur la prévention, les perspectives et l’intégration, avec pour but de réduire la pauvreté.

Le directeur de l’Action sociale et de la sécurité à Bienne s’appuiera notamment sur le soutien d’autres acteurs sociaux. Yann Staffelbach

Par Maeva Pleines

Ateliers, cours de langue, sensibilisation: plus de 70mesures figurent dans la Stratégie sociale 2020-2030 de la Ville de Bienne présentée hier. «Notre travail antérieur a bâti les fondements sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour mettre en place notre nouveau plan d’action. Nous l’avons détaillé en plusieurs points précis, que nous pourrons mesurer selon différentes méthodologies. Car nous souhaitons amorcer une réelle évolution et pas seulement déverser de belles paroles», a annoncé Beat Feurer, directeur de l’Action sociale et de la sécurité.

La feuille de route s’articule en trois axes: la prévention, les perspectives et l’intégration. «Le premier objectif consiste à éviter de tomber dans la pauvreté. Le deuxième point me paraît l’un des plus importants: il s’agit d’offrir des possibilités à des individus qui manquent généralement de formation. Les perspectives représentent le moteur du changement. Puis, nous nous efforcerons d’intégrer les personnes précaires dans le marché du travail – mais pas seulement: il s’agit aussi de les inclure dans des ateliers ou d’autres structures sociales. Car ceux qui ne peuvent pas travailler souffrent également de la solitude et doivent bénéficier d’une meilleure insertion dans la société», a souligné Beat Feurer.

Collaborations accrues
Pour mettre en œuvre cette stratégie, un dialogue avec d’autres acteurs sociaux sera nécessaire. «Nous pouvons déjà compter sur de nombreuses associations, telles que la Croix rouge, frac ou l’Armée du salut, mais nous comptons encore intensifier et étendre ces collaborations à l’avenir», a appuyé le directeur de l’Action sociale.

Parmi ces soutiens, la Ville pourra compter sur Action Paysage Bienne-Seeland, qui emploie une centaine de chômeurs de longue durée et de réfugiés pour offrir des prestations écologiques. La directrice de cette organisation à but non-lucratif, Marion van der Meer, a salué les mesures présentées par les autorités biennoises: «La stratégie est bien ancrée dans la réalité sociale et économique de la région. Nous avons, en outre, retrouvé avec plaisir plusieurs idées que nous avions pu communiquer lors d’un atelier. Nous sommes convaincus qu’il sera possible de mettre en place des solutions originales et personnalisées grâce au dialogue entre les différents acteurs en jeu.»

La déléguée à l’intégration, Tamara Iskra, a ainsi donné un exemple de mesure: «A Bienne, il est particulièrement important de maîtriser les langues. Nous mettrons donc en place des solutions pour les enseigner aux enfants rapidement, ainsi que pour dégager du temps aux adultes précarisés afin qu’ils puissent apprendre en parallèle avec une éventuelle famille ou un travail préexistant.»

Avec les problématiques liées à la pandémie, cette stratégie arrive à point nommé. Beat Feurer a toutefois tenu à préciser que celle-ci avait déjà été réfléchie bien avant la crise. «Nous avons commencé une réflexion avec le canton de Berne en 2013 et nous travaillons à la stratégie depuis deux ans. C’était un peu visionnaire, car avec la pandémie les mesures seront d’autant plus importantes.»

Afin de promouvoir les nouvelles possibilités auprès des gens dans le besoin, des programmes existent déjà, comme Femmes-Tische, et un nouveau projet est déjà prévu. «Antenne Biel-Bienne contribuera à informer les personnes issues de la migration. Nous le présenterons bientôt», a annoncé Tamara Iskra. «Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer le bouche-à-oreille pour faire connaitre l’offre», a conclu Marion van der Meer.

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