Pour que les jeunes incitent les jeunes à voter

Stéphane Devaux

Tout est parti de Genève, en 2013. Avec CinéCivic, le canton du bout du lac donnait la parole aux jeunes, idéalement placés, selon lui, pour inciter d’autres jeunes à voter. Via des affiches et des films...

Trois ans, 172 participants, 64 films et 80 affiches plus tard, CinéCivic prend de l’envergure et devient romand. Les cantons de Vaud, Fribourg, Neuchâtel et Berne, pas moins touchés que Genève par le désintérêt des jeunes pour la chose publique, ont choisi de s’associer à l’édition 2016 de ce concours, placé sous le slogan «L’avenir entre tes mains».

Côté bernois, c’est Michel Walthert, vice-chancelier, qui a empoigné le dossier. Avec détermination: «Nous avons envoyé près de 200 lettres, accompagnées des affiches et des flyers, aux communes, écoles, cinémas et autres centres de jeunesse du Jura bernois et de Bienne. Et même, de manière ciblée, une quarantaine dans la partie alémanique du canton», explique le citoyen de Villeret.

Le principe? Inciter des jeunes de 12 à 25 ans, domiciliés ou scolarisés dans un des cinq cantons partenaires, à se lancer, individuellement ou par classe, dans la réalisation d’affiches ou de films brefs (30 à 90 secondes).

Afin d’encourager leurs contemporains à voter. Les concepteurs de CinéCivic sont en effet convaincus que le message passera mieux s’il est délivré avec les mots, les codes et les canaux de communication propres à la nouvelle génération. Avec l’extension du concours à presque toute la Suisse romande (pour le moment, seuls le Valais et le Jura ne sont pas de la partie), ils espèrent que le nombre de participants ira aussi crescendo.

Ils se sont en tout cas donné les moyens: le concours 2016 sera doté de six prix, représentant un total de 11000 francs: trois (un de 3000 fr. et deux de 2000) pour les films, deux (de 1000 fr. chacun) pour les affiches.

S’y ajoute un sixième, un prix collectif qui récompensera une classe et son enseignant (e). Un prix en nature, en principe, mais comme le relève Michel Walthert, le comité de pilotage est assez ouvert, «dans le cas où cet argent était destiné à financer un voyage d’études, par exemple.»  Le vice-chancelier bernois, qui est membre du comité en question, espère bien qu’ainsi alléchés, les jeunes francophones du canton feront bonne figure. Ils ont, comme les autres, jusqu’au 31 juillet pour peaufiner leurs phrases-choc ou leurs images fortes.

A cette date, films et affiches seront mis en ligne sur le site internet de CinéCivic, ainsi que sur les pages Facebook et Instagram.

Preuve de la valeur accordée à ce concours par les autorités, c’est en présence du conseiller fédéral Alain Berset en personne que les résultats seront dévoilés, le 31 octobre à l’Alhambra de Genève.

Trois jurys, composés de personnalités du monde politique, des médias ou du cinéma (Christian Kellenberger, directeur du FFFH, Vincent Adatte, cofondateur de la Lanterne magique, ou encore Cédric Némitz, conseiller municipal biennois et ancien journaliste, en font par exemple partie), jugeront de la qualité des œuvres présentées.

Qui sont appelées à vivre: l’affiche lauréate 2015 est devenue l’affiche officielle de l’Etat de Genève pour encourager les jeunes à voter. Une démarche qui prend tout son sens lorsque l’on sait que les 18-25 ans sont moins enclins à faire usage de ce droit que les seniors de 80 ans et plus...

Concours CineCivic:
Sur le site cinecivic.ch ou sur le site du canton de Berne à l’adresse  www.sta.be.ch/sta/fr/index/wahlen-abstimmungen/cinecivic.html