Vous êtes ici

Abo

Bienne: société

Pour surmonter une séparation

Le CSP met sur pied des groupes de soutien pour parents divorcés

Le nombre de parents en quête de soutien en cas de divorce est en augmentation. Le CSP et Caritas Jura proposent des groupes de parole. Ils aident les parents à faire le deuil de leur famille idéale. Keystone

Marjorie Spart

Près d’une union sur deux se termine par un divorce. Tel est le constat tiré ces dernières années en observant les statistiques des mariages. Ces séparations ne sont pas pour autant banales pour les personnes qui les vivent.

«Ces séparations ne sont pas des événements quelconques. Elles jettent souvent les membres du couple dans la tristesse et dans l’isolement», commente Adriano Angiolini, conseiller conjugal à Caritas Jura. Devant la difficulté qu’ont de nombreuses personnes à passer ce cap douloureux, Caritas Jura et le Centre social protestant Berne-Jura ont décidé, en 2011, de mettre sur pied un groupe de paroles destiné aux personnes vivant un divorce.

Les deux institutions sociales, qui proposent chacune du conseil conjugal, sont arrivées à la conclusion que toutes les situations ne pouvaient pas être résolues par une amélioration de la vie de couple après une consultation. «Devant cet échec, nous n’avions pas grand-chose à proposer aux personnes qui ne pouvaient éviter un divorce. Pourtant, la douleur est bien présente», poursuit Adriano Angiolini.

Conseils mutuels

Le CSP a donc opté pour la création d’un groupe de parole car «même si les situations sont toutes différentes, les conseils de ceux qui sont déjà passés par là sont inestimables», appuie le conseiller conjugal, qui coanime ce groupe, avec Nicole Bonnet du CSP.
Dans la pratique, les animateurs misent sur le vécu des participants et de leur mise en commun pour tenter d’apporter des réponses aux problèmes de chacun.

«Dans ces groupes, qui accueillent au maximum huit personnes, les participants ne sont pas tous au même stade de leur séparation. Ceux qui ont déjà franchi certaines étapes peuvent apporter leur expérience et la résolution de leurs problèmes à ceux qui y sont plongés», note le spécialiste.

Entretien préalable

Ces groupes de soutien, dont le prochain débute en mai (soit à Bienne, Moutier ou Delémont, selon la provenance des inscrits), se tiennent sur huit séances, échelonnées toutes les deux semaines. «Elles ne sont ouvertes qu’à un seul des deux membres du couple qui se sépare, dans le but d’éviter les situations conflictuelles», souligne Adriano Angiolini.

Ils s’adressent aux personnes qui viennent de vivre une séparation ou alors à d’autres qui n’ont toujours pas réussi à faire le deuil de leur vie de couple ou de famille, alors qu’ils sont séparés depuis plus longtemps.

Les participants doivent au préalable s’inscrire et sont invités à une séance individuelle «afin de voir s’ils sont prêts à interagir en groupe et si ce sont de bons candidats. Parfois, certains ont besoin de séances individuelles avant de pouvoir intégrer un groupe», explique le coanimateur.

Nouvelle vie

Une fois que le groupe est constitué, les membres décident des thèmes qu’ils veulent aborder, en lien avec leur expérience. «Nous constatons que les participants évoquent d’abord la question de la réappropriation de la vie en célibataire. Puis, ils doivent se positionner face à leurs amis et à leur nouvelle ex-famille. L’autre thème qui revient régulièrement est de surmonter la séparation lors que le couple a des enfants en bas âge», détaille le conseiller conjugal.

Quant aux animateurs, ils sont les garants du bon fonctionnement du groupe et font circuler la parole. «Nous amenons aussi nos conseils de spécialistes», note-t-il.

Depuis la création de cette prestation, les deux institutions sociales ont constaté que les hommes avaient peu à peu intégré ces groupes de paroles. «Il est vrai qu’au début, nous avions essentiellement des femmes. Je vois que les hommes sont maintenant plus enclins à parler de leurs émotions et de leurs sentiments», assure Adriano Angiolini.

Les inscriptions sont ouvertes aux intéressés pour participer au nouveau groupe qui débute en mai. Informations et inscriptions se font à Caritas Jura (caritas-jura.ch) ou CSP Berne-Jura (csp-beju.ch)

Articles correspondant: Région »