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Saint-Imier

Programmation, une passion où la mixité est d’avenir

Le ceff Industrie persiste et signe. Il veut promouvoir les métiers de l’électronique et pousser les filles à saisir leur chance lors des sixièmes ateliers robotiques.

Le staff du ceff au sommet, les jeunes en cascade, les étudiants de l’encadrement au pied de l’escalier.

Textes et Photos Bernard Schindler

L’EPFL avait lancé l’idée en 2012. Premier partenaire hors Lausanne, le ceff Industrie a suivi dès 2013, et ses ateliers robotiques ont connu un succès constant auprès des 11-13ans, au point même de devoir refuser du monde. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, Farnaz Moser du côté de l’EPFL, Pascal Gagnebin et Yan Voirol, du côté du ceff, sont à l’œuvre. Samedi, la présentation des robots et la remise des attestations aux jeunes ont pris un air de fête, rehaussé par la présence de Cédric Bassin, directeur général du ceff, et de Tino Cocco, nouveau directeur du ceff Industrie.

Séduire filles et garçons
Depuis début septembre, les garçons de l’atelier ont préparé et construit leur robot lors d’une dizaine de samedis matins, les filles de même l’après-midi. Chanceux, Lucas Richoz, 11 ans, a été repêché in extremis suite au désistement d’un plus âgé prioritaire. L’an passé, il trépignait de n’avoir assisté qu’en spectateur, alors que sa sœur Amélie présentait un robot-chien qui ronge son os.

La cafétéria du ceff Industrie sert de cadre à la cérémonie, moment joyeux plein de jeunes, fiers de montrer leurs robots. A l’origine du concept, Farnaz Moser, directrice du service de promotion des sciences de l’EPFL, a félicité les acteurs d’un nouvel atelier à succès. Elle a annoncé la création du coding-club des filles de 11 à 15ans, voué à la programmation (voir encadré).

Les enseignants du ceff Industrie, Pascal Gagnebin et Yan Voirol, bénévoles et fidèles au poste, ont parlé de la volée de l’année, assez turbulente en plus de la passion robotique. Les résultats sont exposés sur deux tables. Le directeur du ceff Industrie, Tino Cocco, situe l’événement dans le cadre de la région et de son école: «La promotion est essentielle pour l’avenir et l’image de l’école. Ces enfants seront nos ambassadeurs. L’équilibre filles-garçons est important et bien adapté à la demande régionale de l’industrie». A propos de l’événement du jour: «On n’est pas à l’abri d’avoir et du plaisir et du succès!»

En poste depuis peu, le directeur général Cédric Bassin est à l’unisson: «J’ai eu beaucoup de plaisir!». Les jeunes ont reçu leurs attestations, avides et impatients. Etudiants de l’encadrement, Ronja Baghdadi, Antony Giauque, Yannick Strambini et Justin Worny, ont présenté les robots. Ils ont reçu un cadeau régional aux noisettes, format XXLcomme les remerciements despromoteurs.

Bouquet de robots-Lego
C’est la cohue autour des tables de démonstration. Les parents vont voir de près le robot-scraper pousseur de charge, celui qui trouve la cible lumineuse, celui qui trie un tas de pièces par couleurs ou celui qui, en forme de bolide routier, se guide par un senseur gyroscopique tenu en main et obéit aux mouvements du poignet. Lucas est catégorique: «C’est trop bien!» Il encourage à suivre le cours. Simon: «J’ai bien aimé, j’ai appris à programmer un robot!» Timothée acquiesce, grand sourire à l’appui. Ensembles, ils ont construit un Mario-Car fracassant.

Parmi les étudiants de l’encadrement, Yannick partage la satisfaction ambiante: «C’est la première fois pour moi, je vais continuer l’année prochaine». Antony est un peu nostalgique: « Je passe le flambeau!» L’an prochain, il aura quitté le ceff, diplôme d’informaticien en poche.

Lucas, Simon et Timothée fiers de leur Mario-Car.

Coding-Club des filles, ludique et attractif
A la tête du service de promotion des sciences de l’EPFL, Farnaz Moser innove sans cesse. La demande de l’industrie ne fléchit pas, donc les actions de promotion des métiers techniques se multiplient et les femmes restent le groupe le plus mal représenté de la branche. Dernière en date, la création du «Coding club des filles» offre un espace gratuit d’échanges, de découvertes et d’entrées dans le monde de la programmation pour les filles de 11 à 15 ans. Il propose des ateliers de 2h30 de coding dans plusieurs localités, du coaching par des étudiantes ou d’autres intervenants, des échanges avec des modèles féminins. Une plateforme virtuelle est en cours de construction pour que les membres puissent partager et être suivies sur leurs projets. Le club ne pose aucune exigence de participation régulière. Il se veut très ouvert, attractif et ludique, par exemple en proposant de programmer des applications, d’inventer un jeu vidéo ou de créer une animation à l’écran. Dans la foulée des ateliers robotiques et de leur succès, le ceff Industrie va étendre sa collaboration: deux escales du Coding club sont au programme 2019, sous forme de cours de 2h30, le samedi. Le 6 avril «Karel le robot» doit être dirigé en écrivant des lignes de codes afin de lui faire passer des niveaux, une première approche du vocabulaire informatique abordé de manière ludique. Le 4 mai, «Scratch-moi !» apprend la logique de la programmation au travers d’animations et de jeux, entre autres, par l’utilisation de blocs de code à assembler correctement.

 

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