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Jura Bernois

«Que les idées passent par-dessus les montagnes»

A l’image de la section cantonale et des femmes radicales, le PLRJB a tenu ses états généraux samedi

Nouveau président du Parti libéral-radical du Jura bernois, Patrick Röthlisberger, qui possède sa propre PME, aura à cœur de promouvoir la formation et l’apprentissage tout au long de la campagne électorale qui débute. Archives

Pierre-Alain Brenzikofer

«Les montagnes nous divisent, mais les idées doivent passer par-dessus!» Réunis samedi à Sonceboz, les membres du Parti libéral-radical du Jura bernois l’ont bien vite constaté: dans cette région constituée de vallons et de vallées, les sections encore actives sont plutôt éclatées et, géographie n’aidant pas, plutôt repliées sur des intérêts locaux.

Pour assurer la cohésion, rien ne valait donc la mise sur pied d’états généraux, exercice auquel s’étaient déjà soumis le parti cantonal et les femmes radicales.

En présence du député biennois Pierre-Yves Grivel, président cantonal, mais fort au fait des affaires de la région puisqu’il a grandi à Reconvilier, Patrick Röthlisberger, nouveau président du PLRJB, a pu mesurer l’étendue de sa tâche. Au terme de ce séminaire d’un matin, il conviendra tout à la fois d’améliorer la communication, l’image, la cohésion et l’unité, nous a-t-il confié au terme des débats.

Bref, après avoir procédé à un état des lieux sans concession, les personnes présentes ont admis qu’il leur faudrait retrousser leurs manches pour augmenter la visibilité du parti.

Chacun pour soi...

Comme déjà esquissé plus haut, la géographie du Jura bernois marque de façon très nette les prises de position, quand elle ne sépare pas tout simplement les différentes cellules radicales.

«Nous possédons certes des noyaux très actifs», a constaté Pierre-Yves Grivel. Et de citer la troupe neuvevilloise, tournée vers Le Landeron et la Romandie, mais pas trop vers Bienne. Dans le vallon de Saint-Imier, l’équipe locale fait preuve d’une belle énergie. Mais dans le Bas-Vallon, c’est plutôt morte plaine.

Du côté de Tramelan, où les radicaux ont repris la mairie, il conviendrait de rayonner en direction de la vallée de Tavannes jusqu’à Court: «Nous avons bien un maire à Reconvilier, mais cela ne suffit pas. Il nous faut des sections actives», a martelé le président cantonal. A Moutier, forcément, il conviendra de poursuivre les efforts dans un contexte politique pas toujours évident.

Quelle visibilité?

D’où ce constat général: aujourd’hui comme hier, ce sont souvent des personnalités qui mettent en avant les couleurs radicales plutôt que le parti lui-même. Malgré cela il conviendra à l’avenir de passer par-dessus les montagnes pour assurer à la formation solidité et surtout unité dans la doctrine: «Nous en avons besoin, mais pour le moment, ça manque», a déploré le président cantonal.

Patrick Röthlisberger aura donc pour mission de remotiver les troupes avec de nouvelles têtes au comité, prêtes à s’engager ces dernières. Feuille de route? S’inspirer de 2011, année du redéploiement radical, où le nouveau président suisse Philipp Müller a choisi de s’assurer la collaboration de cinq vice-présidents représentatifs de différentes régions. «Surtout, nous disposons en la personne de notre conseiller fédéral Didier Burkhalter d’une star qui nous booste et nous fait une excellente pub», s’est félicité Pierre-Yves Grivel.

A l’échelon cantonal, ce dernier s’est inspiré de Philipp Müller en s’entourant d’un nouveau comité: «Je veux en finir avec cette image négative du PLR parti des riches, des banques et de Swissair. Nous voulons être proches du citoyen et à son écoute, populaires, mais pas populistes. Ce message doit aussi passer dans le Jura bernois.»

A cet échelon, le parti devra s’imposer comme le défenseur des places de travail, des PME, des artisans et des sous-traitants. Sans oublier la formation, dont le Jura bernois est un réservoir. Comme quoi, il sera beaucoup question d’innovation et de start-up dans la campagne qui s’annonce.

Cela dit, les radicaux du Jura bernois ont reconnu qu’ils avaient un gros problème de communication, notamment par rapport aux médias et aux systèmes de communication modernes comme Facebook et Twitter. «Surtout, nous devrons à l’avenir proposer des thèmes clairs et des prises de positions qui le sont tout autant», a insisté le président cantonal.

En poste depuis 2011, il ne fréquente ainsi jamais une séance sans afficher – au sens propre – les couleurs du parti. Il s’est ainsi montré très fier de la nouvelle image du PLR. Un ours, bien sûr. «Mais un ours dynamique, courant dans l’eau. Un ours affamé en quête de poissons.» Un grizzly, en quelque sorte...

Du mouvement!

Message subliminal? Voter pour quelque chose qui bouge. Cher à son langage sportif, Pierre-Yves Grivel en a appelé à une équipe soudée qui devrait se distancer du ventre mou. Pas question, par exemple, de s’allier aux Verts libéraux et au PDC. Quant à la grande alliance à droite, elle a échoué par la faute de l’UDC et du PBD.

Les radicaux partiront donc seuls au combat: «Nous ne sommes pas le parti des mots d’ordre comme l’UDC. Nous devrions parfois nous en inspirer. Mais nous savons aussi que chaque fois que nous nous situons trop à droite, nous perdons des voix », a encore jugé le président cantonal.

Patrick Röthlisberger, lui, a promis d’être actif sur le terrain. Diverses manifestations sont prévues, dont la principale au CIP tramelot le 3 octobre.

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