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Bienne

Quelle place pour le sport?

La 10e édition des Journées philosophiques abordera la thématique du sport, sous les angles du bien-être, de la politique ou encore de la performance.

Dominique Gisin (photo Keystone)

Marjorie Spart

Le sport occupe une place prépondérante dans notre société moderne. Longtemps vecteur de performances, il est aujourd’hui synonyme de bien-être. Vraiment? «C’est ce que nous allons interroger, de jeudi à dimanche prochains, au cours de la 10e édition des Journées philosophiques de Bienne», a dévoilé hier Markus Christen, coprésident de l’association.

Sport et bonne vie
Des philosophes, bien sûr, mais aussi des athlètes, des entraîneurs et des chercheurs évoqueront l’ancrage du sport dans notre société. «Pour une fois, il ne sera pas question de résultats ou de performances. Et on ne parlera pas de sport que de manière superficielle, mais plus profonde, pour montrer son rôle dans la société», s’est réjoui Walter Mengisen, directeur adjoint de l’Office fédéral du sport à Macolin qui est partenaire, cette année, des Journées philosophiques.

Une soirée slam et la projection de deux films (vendredi 15 et dimanche 17 novembre) encadreront la journée principale de la manifestation: celle du samedi. «Le fil rouge de cette journée qui se tiendra à Macolin est de savoir comment le sport contribue à la ‹bonne vie›», a commenté Markus Christen.

Trois conférenciers se succéderont durant la matinée. Parmi eux se trouve le Français Bernard Andrieu, spécialiste en neuro-philosophie «qui s’est beaucoup intéressé à la philosophie du corps», a précisé le coprésident. «Il mènera une réflexion sur la popularisation du sport. Avant, dans le sport, on était surtout avide de performance. Aujourd’hui, tout le monde fait du sport pour être en bonne santé. Il y a là un changement de statut et de pratique du sport.»

Dix ateliers seront mis sur pied  l’après-midi, dans lesquels les participants pourront entrer en dialogue avec les intervenants et les invités. Ainsi, un atelier donnera la parole à deux athlètes devenus tétraplégiques suite à un accident. Un autre atelier évoquera les mesures en tous genres qui conditionnent et régulent aujourd’hui la pratique sportive. «On veut tout mesurer, tout analyser. Tout est connecté, ce qui pousse certains sportifs à s’interroger sur leur pratique. Est-ce bien raisonnable de vouloir tout contrôler», a relevé Walter Mengisen.

Avec Dominique Gisin
L’ancienne skieuse professionnelle Dominique Gisin parlera de sa vie consacrée à un sport d’élite et de sa reconversion. Un joueur de e-sport, semi-professionnel, sera également présent pour ouvrir le débat sur les jeux en ligne: a-t-on vraiment affaire à du sport?

Sport instrumentalisé par la politique, hooliganisme, phénomène de masse, stade comme lieu social et microcosme à part, toutes ces thématiques seront mises sur le tapis durant cette journée et évidemment abordées dans une perspective philosophique.

«Pour être sûr d’avoir une place à ces ateliers, mieux vaut s’inscrire», ont averti les organisateurs.

Mots clés: Bienne, Philosophie, Sport

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