Vous êtes ici

Abo

Reconvilier/Loveresse

Quelques règles à respecter dans la zone polluée

Le canton a publié en ligne des réponses aux questions des gens concernés par la pollution de l’ancienne Boillat SA. A éviter par exemple: planter des salades.

Selon les relevés préliminaires (croix rouges), deux zones de «risque» ont pu être esquissées. Mais elles vont certainement évoluer. Graphique: OED

Par Dan Steiner

Près de 300personnes s’étaient pressées à la fin août pour assister à la séance d’information du canton quant aux effets de la pollution induite par l’ancienne Boillat (Le JdJ du 25 août). Une grande partie avait été invitée. Normal, il s’agissait des propriétaires de parcelles ayant subi les affres des pluies de particules fines liées à l’activité des fonderies de l’entreprise, et ce depuis 1850 déjà.

«Je suis propriétaire d’une parcelle à Reconvilier et n’ai pas été convié à la séance du 24 août. Pourquoi?» se sont toutefois demandé d’autres habitants intéressés par ce fumeux dossier. A cette question, ainsi qu’à sept autres, la Direction cantonale des travaux publics, des transports et de l’énergie y a répondu dans un document qu’elle a mis en ligne sur une page spécialement créée pour l’occasion: www.be.ch/sols-reconvilier.

«Seuls ont été invités les propriétaires de parcelles qui font partie d’un périmètre pour lequel on s’attend à une pollution d’après les données disponibles. Il est toutefois probable que celui-ci, au fil de l’investigation, se modifie», a ainsi répondu Berne.

Enfants en bas âge à surveiller
Sur cette page, on retrouve également une carte, déjà présentée ce vendredi-là (voir ci-contre), qui détaille les échantillons de sol déjà prélevés et les deux zones concernées.

Mais revenons-en aux questions, dont les réponses pourraient bien intéresser les Reconvilierains. En effet, on y apprend qu’il faudrait éviter de mettre ou laisser les enfants en bas âge entrer en contact avec la terre sans couverture végétale de cette large zone. En particulier celle dite d’assainissement, «afin d’éviter toute ingestion de sol». Aussi, il est conseillé à toute la famille de se laver les mains après avoir joué ou jardiné dehors.

Le chiffre
700 parcelles sont potentiellement concernées par cette pollution aux métaux lourds. Près de 1000 prélèvements vont encore être réalisés pour déterminer son ampleur.

En parlant de jardins, d’aucuns se demandaient également dans quelle mesure ils pouvaient déguster leurs plantes potagères. Eh bien, par précaution, répond le canton, «il est conseillé de ne pas planter et consommer de légumes sensibles à l’absorption aux métaux lourds». A titre d’exemple, l’Ours mentionne la laitue pommée, l’endive, la bette, le céleri ou la betterave.

Celui-ci précise toutefois que les recommandations édictées dans les années90 concernant les jardins potagers sont caduques. A l’époque de l’exploitation des fonderies, les particules se déposaient en effet directement sur les plantes, ce qui n’est évidemment plus le cas maintenant. «Mais selon les concentrations mesurées dans les sols durant l’investigation (réd: voir le chiffre ci-contre), une nouvelle évaluation devra être effectuée et il est possible que de nouvelles recommandations soient édictées.»

Le spectre des coûts à supporter
Sans surprise, l’une des questions s’attarde sur les coûts, mais surtout sur qui devra les supporter. Comme en août, Berne indique que le cadre légal permet de contraindre les propriétaires à mettre la main au porte-monnaie, à hauteur de 10 à 30%. «Cette décision dépendra des coûts estimés au terme de l’investigation.» Qui, elle, est à la charge du canton.

Mais, tempère-t-il, l’ampleur de la facture pourrait cependant forcer le Conseil exécutif à jouer aux pompiers. «Il n’est pas exclu que l’Office des eaux et des déchets prenne l’ensemble des coûts d’assainissement à sa charge avec le soutien de la Confédération.»

Pour finir, notons qu’en réponse aux interrogations soulevées lors du Conseil général de Valbirse, le canton ne s’attend pas à ce que d’autres villages alentour aient été impactés. Notamment parce que le cœur du village de Loveresse ne semble, lui, pas significativement impacté.

Articles correspondant: Région »