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Moutier

Qui boira donc la tasse?

L’exécutif a répondu à deux interventions de membres du législatif, qui se réunit lundi, concernant les surcoûts des travaux de la piscine.

La grisaille plane sur les installations aquatiques prévôtoises. Et pas seulement parce qu’on est en décembre. Archives

Par Dan Steiner

Ainsi, tout ou presque serait de la faute des bureaux d’architectes mandatés pour faire prendre un bain de jouvence aux installations vieillissantes de la piscine prévôtoises. C’est en tout cas l’impression que donne le Conseil municipal dans sa réponse à deux interventions de membres du Conseil de ville, qui se réunit lundi soir (davantage de détails sur cette séance dans notre édition de demain). Des reproches qui se basent sur un audit externe, dont il vient de recevoir les conclusions. On y revient après s’être rafraîchi un brin la mémoire.

On se souvient que c’est le samedi 4 juin 2016 – pour l’anecdote un jour avant l’élection de Marcel Winistoerfer à la mairie– que Moutier inaugurait fièrement le nouveau restaurant, la nouvelle entrée et les nouveaux vestiaires de la piscine.

Ces travaux, dont le crédit d’1,815 million avait été accepté par le peuple en 2014, auront finalement coûté 355'000 francs de plus. C’est le chiffre qu’a donné l’exécutif au Rauraque et au PLR, qui lui avait envoyé une rasade de questions en mars respectivement mai, ayant eu vent d’insistantes rumeurs de dépassements. Vivement lundi.

Audit à analyser en profondeur
Ces deux réponses, en substance similaires, n’épargnent ainsi pas les entreprises choisies pour mener à «bien» les travaux. «Une partie très importante du dépassement est liée à des objectifs financiers ambitieux (réd: donc une sous-évaluation des coûts), à l’absence de suivi financier par les architectes et à l’absence de dispositions prises par ces derniers en cours de travaux pour éviter un dépassement.»

L’exécutif complète en imputant une autre partie des surcoûts aux imprévus de chantier «et à des demandes supplémentaires déposées par le maître d’œuvre sans avoir connaissance d’un juste état des coûts».

Après réception en avril 2018 par la Municipalité du trop coûteux décompte final – les travaux, au sens des normes SIA, n’ont, eux, jamais été réceptionnés «malgré plusieurs sollicitations»–, cette dernière s’est d’abord mise à analyser d’où venaient ces gonflements d’ardoise, notamment sous l’angle juridique.

Un an plus tard, en avril dernier, toute cette problématique a finalement été soumise à un audit externe (lire notamment Le JdJ du 3 mai), dont le rapport est parvenu sur la table de Conseil municipal le 8 novembre, avant que tous les protagonistes ne soient entendus le 28 et qu’une version finale soit rendue lundi passé.

Contestations à prévoir
Ainsi, une première analyse de l’expertise, qui devra être approfondie, confirme «des erreurs professionnelles des architectes mandatés», explique l’exécutif prévôtois. «Selon l’audit, il était peu réaliste d’effectuer ce chantier à moins de 2millions.» Certaines malfaçons constatées ont été réparées et payées, ce qui semble par contre logique.

Suite de la procédure? Un crédit additionnel devra être voté, puisque «tout dépassement supérieur à 10% doit être soumis au corps électoral». On est ici presque sur du 20%. Mais, prévient-il, le Conseil municipal entend bien «évaluer l’opportunité de contester le projet».

«Il faudra d’abord passer par cette étape puis voir si une partie du dépassement peut être contestée voire restituée. En fonction de cela, le dépassement pourrait s’amenuiser. Seul ce dépassement final sera déterminant pour désigner l’organe compétent pour se prononcer sur le dépassement de crédit.»

Mots clés: Piscine de Moutier

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