«Rien n’est plus comme avant»

Le pasteur ukrainien Elisey, accompagné par son épouse, s’est exprimé jeudi soir à Tramelan lors d’une conférence organisée par l’Église évangélique du Figuier. Le conférencier ne s’est pas embarrassé de détails superflus avant de décrire ce qu’il a vécu dans son pays ces dernières années.

Vivre au cœur de la souffrance, de la guerre, de la mort et des privations en restant engagé pour secourir les personnes également éprouvées exige la maîtrise de ses émotions. C’est l’impression qu’a laissée le pasteur Elisey.

«Une guerre dévastatrice»

Dans l’est de l’Ukraine, rien n’est plus comme avant le 22 juillet 2014. C’est à ce moment-là que, selon les mots du pasteur Elisey, «de mauvais garçons de la ville reçurent des armes et de la munition des Russes pour déclencher une guerre dévastatrice dans la ville» qu’habitaient depuis plusieurs années Elisey et sa famille. Evitant de s’engager sur le terrain de la politique, il a ensuite mis l’accent sur les réalités douloureuses qui ont été imposées à la population.

Avant la guerre, il était pasteur de la plus grande église, forte de plusieurs centaines de membres. Celle-ci était fortement engagée pour secourir, entourer et apporter de l’aide à des personnes de tous âges ou dans des situations de détresse.

Les cultes étaient très vivants, les jeunes pouvaient s’y exprimer de multiples façons et des camps de vacances rendaient leur vie captivante. De nombreuses personnes prisonnières d’addictions telles que l’alcool ou autres découvraient le chemin de la délivrance.

Ville détruite à 90%
Tout a changé après le 22 juillet 2014. Bombardés, privés d’eau, d’électricité, de nourriture, de médicaments, de moyens de déplacement, les gens ont dû s’enfuir pour sauver leur vie. Elisey et son équipe ont alors participé à l’évacuation. Sa ville est détruite à 90%. Actuellement, deux millions d’Ukrainiens de l’Est se sont réfugiés à l’ouest du pays.

A la fin de la conférence, l’orateur a remercié les donateurs de Suisse qui, au travers de l’Aide aux églises dans le monde (AEM), n’ont jamais cessé de se montrer solidaires avec lui et son équipe (cag)