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Cortébert

Sanna, une fille affirmée et prête à se surpasser

A la rentrée, Sanna Riat débutera, à Genève, la formation de danseuse interprète,orientation contemporaine. Rencontre avec une jeune femme aux idées claires.

Avec son corps, outil premier, elle perfectionnera l’expression de tout un panel d’émotions. Yvonne Marchand

Par Salomé Di Nuccio

«J’ai mûrement réfléchi et je ne veux pas entreprendre un autre métier que celui de danseuse!» Sanna Riat, 16ans, est une jeune femme aux objectifs déjà bien définis. Dès la rentrée prochaine, elle délaissera quelque peu son fief de Cortébert. Elle passera la semaine à Genève, où elle débutera la formation de danseuse interprète, orientation contemporaine, que seul le Centre de formation professionnelle (CFP) Arts dispense à l’échelle du pays. La même filière classique n’étant possible qu’à Zurich.

Grande, élancée et naturellement blonde, Sanna a hérité de la plastique d’une grand-maman suédoise. Un atout qui la servira sans doute dans le chemin choisi. Même si, dans ce domaine, le charisme fera la différence. «Tout dépend, en fait, de ce que la personne dégage.»

Issue d’une famille de sportifs, elle s’est orientée vers la danse contemporaine dès l’âge de 7ans. Après différents cours de hip-hop puis de jazz, elle a vite senti monter en elle une vocation. Fixée dès l’adolescence sur ces dispositions, elle a pris soin de ne pas les crier sur les toits de l’école, de sorte à ne pas donner du grain à moudre aux rabat-joie. Avant de partir sept mois au pair à Lucerne, elle n’a confié ses desseins qu’à ses proches.

Car entre «On achève bien les chevaux» et «Sexy Dance 5», l’âpreté du monde de la danse a fait l’objet de nombreux films cultes. Et quels que soient leurs synopsis, tous renvoient aux exigences que requiert la discipline. En la matière, sacrifices et dépassement de soi ne sont pas une légende... Depuis son admission au CFP, sa famille et ses amis n’ont de cesse de l’encourager. Gaby, sa maman, est même aux premières loges. «Notre fille va vivre son rêve et on trouve ça génial! Et si elle devait ramer, on la soutiendrait.»

«Vite» trop âgée

Dans la Cité de Calvin, l’étudiante abordera les multiples facettes des danses actuelles et du mouvement. A l’aide de son corps, outil premier, elle perfectionnera l’expression de tout un panel d’émotions. Ce qui l’attire justement dans la pratique. «C’est formidable de pouvoir jouer avec ça, afin de partager une histoire qu’on ne peut pas vraiment lire dans les grandes lignes.»

Une fois le CFC en poche comme espéré, la danseuse tentera de convaincre lors d’auditions, en vue d’être enrôlée pour des spectacles, des comédies musicales et autres tournées artistiques. «La panoplie des débouchés est en fait assez grande.» En attendant, pour maintenir ses muscles et la forme, elle confie un penchant pour le régime paléolithique. Ainsi, viandes et crudités dominent, dans ses menus de prédilection.

Aujourd’hui tout feu tout flamme, Sanna Riat sait aussi qu’à la quarantaine, sa carrière arrivera en fin de course. Elle deviendra trop âgée pour le milieu de la scène, qui la boudera dès lors sans pitié. Il sera temps d’explorer des alternatives, «en enseignant ou en animant des stages, par exemple».

Reste que, pour l’heure, la danseuse en devenir n’a que 16ans. Et le vent en poupe.

 

Quelques chiffres

3 En années, la duréede la formation.
16 Les étudiants en piste pour la prochaine volée.
40 Les heures d’entraîne-ment hebdomadaires, théorie et pratique confondues.V 61 Les danseurs ayant obtenu leur CFC depuis 2013.
2010 L’année de lancement de la filière.

 

Un deuxième régional

Parmi les nombreux Lémaniques de la prochaine volée de danseurs interprètes, le CFP Arts a également admis Valentin Droz, de Malleray. Déjà détenteur d’un CFC en orientation classique obtenu à la Tanz Akademie de Zurich, le Jurassien bernois renforcera, à Genève,son bagage en orientation contemporaine.

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