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Ligne Bienne - La Chaux-de-Fonds

On se méfie d’un statut à la baisse!

Le monde politique s’inquiète de la proposition de déclassifi-cation de la ligne du Vallon soumise aux cantons par l’Office fédéral des transports

On s'inquiète d'un statut à la baisse de la ligne ferroviaire du vallon Blaise Droz

Blaise Droz

Ces derniers temps, de l’inquiétude s’est faite sentir dans les localités du vallon de Saint-Imier au sujet du projet de l’Office fédéral des transports (OFT) de remanier l’organisation des lignes de chemin de fer dans tout le pays. L’OFT a lancé une consultation auprès des cantons le 27 février sur la définition et le plan stratégique du trafic ferroviaire grandes lignes afin de renouveler les concessions dès la fin de 2017. A Saint-Imier, c’est le jeune conseiller de ville Christian Tharin qui a le premier tiré la sonnette d’alarme en déposant une interpellation lors de la première séance annuelle du législatif, le 2 mars dernier. En effet, il a constaté avec une réelle inquiétude que le statut de la ligne Bienne – La Chaux-de-Fonds risquait d’être déclassé.

«Actuellement, la ligne Bienne – La Chaux-de-Fonds est au bénéfice d’une concession mixte entre le trafic régional et le trafic grandes lignes ce qui garantit à la population de notre cité et de notre vallon au moins un train direct toutes les deux heures ainsi qu’une desserte optimale entre ces deux villes et le reste de la Suisse», remarque-t-il. Or, selon l’interpellateur, une solution mixte telle que celle actuellement en vigueur dans le vallon ne serait plus possible. L’OFT propose en effet de redéfinir ses réseaux grandes lignes en deux catégories dites de base et premium.

Dans ce contexte, la liaison entre Bienne (grand centre urbain) et La Chaux-de-Fonds (moyen centre urbain) justifie pleinement leur liaison par le réseau grandes lignes mais c’est la liaison via Neuchâtel qui est de fait privilégiée par l’OFT. La ligne Bienne – La Chaux-de-Fonds qui passe le plus naturellement du monde par le vallon de Saint-Imier sera rétrogradée dans le domaine régional. «A l’heure actuelle, ce serait d’ailleurs la seule ligne ferroviaire de Suisse à subir cette dégradation!», s’alarme le jeune mais perspicace politicien qui ajoute que la différence essentielle réside dans la commande des prestations de transport. Dans le cas du trafic grandes lignes, les prestations sont définies par l’OFT et les transporteurs doivent assurer les critères demandés à leurs frais. Dans le cas du trafic régional en revanche les prestation sont commandées et financées par les cantons.

Incompréhensible logique
Du coup, l’interpellateur et sa fraction disent ne pas comprendre la logique de l’OFT de déclassifier la relation la plus directe entre le grand centre urbain de Bienne et le moyen centre urbain de La Chaux-de-Fonds. Ils ont prié le Conseil municipal de s’opposer à cette rétrogradation en considérant que si celle-ci devait être effective, une dégradation de l’offre serait à redouter pour motif de couverture déficitaire des frais de fonctionnement. Il serait dès lors à craindre une diminution massive de l’attractivité de Saint-Imier et du vallon non seulement pour les citoyens mais également au point que cela pourrait dissuader certaines entreprises de venir s’implanter.

«Il ne se produirait vraisemblablement rien de négatif la première année, indique Christian Tharin à titre personnel, mais à terme il suffirait d’un programme d’économies dans le canton de Berne ou celui de Neuchâtel pour que l’on supprime une ou plusieurs liaisons en dehors des heures de pointe. Ce qui s’est passé dans la vallée de Tavannes est représentatif de ce que nous devons craindre.» Le politicien PLR ajoute enfin qu’il ne comprend pas pourquoi on ne rétablirait pas un statut de grande ligne entre La Chaux-de-Fonds et Berne, comme c’était le cas jusque dans les années 1990. Depuis la perte de ces relations directes et l’introduction du matériel roulant actuellement utilisé, le service à la clientèle a perdu de son attractivité, ce qu’il regrette fortement, non sans ajouter que le projet (voir notre édition d’hier) de supprimer la vente des billets dans le magasin AVEC va dans le sens d’une dépréciation constante du transport par chemin de fer dans notre région.  Christian Tharin se dit en revanche très satisfait de constater que les autorités de Courtelary ont elles-aussi manifesté leur inquiétude face au projet de l’OFT.

Mots clés: Vallon, Trains, Daetwyler, Tharin, OFT

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