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«Sentez l’odeur du vrai lait!»

L’école enfantine et primaire ont participé à la Journée du lait à la pause.

Daniela Allemann et Jacqueline Lüthi distribuent du lait froid ou chaud aux élèves. Ceux-ci sont contents de pouvoir se réchauffer un peu. Photo: Aude Zuber

Aude Zuber

Hier, 344 807 gobelets de lait ont été offerts aux élèves lors de la récréation par Swissmilk et Union suisse des paysannes et des femmes rurales (USPF), à l’occasion de la Journée du lait à la pause. L’objectif de cette manifestation est de mettre à l’honneur des collations équilibrées provenant de Suisse.

Près de 40% des écoles du pays y ont participé, dont l’école enfantine et primaire de Court. Le Journal du Jura a suivi l’agricultrice, membre de l’USPF, Daniela Allemann, qui était chargée de la distribution du lait.

Alternative aux sodas
L’ancienne responsable de cette journée, qui partait en retraite, a demandé à Daniela Allemann de la remplacer. «J’ai accepté. Je trouvais que c’était une bonne occasion de sensibiliser les enfants, car boire du lait est une habitude qui se perd. J’ai pu observer en prenant plusieurs fois le train le matin que les jeunes buvaient davantage du Red Bull ou du Coca-Cola que du lait», regrette-t-elle.

Son amie, également agricultrice et restauratrice, Jacqueline Lüthi, est venue l’aider. Les deux femmes, très motivées malgré le froid et la pluie, installent dans la cour de récréation une table sur laquelle sera servi le lait. Elles déchargent plusieurs briques de lait industriel et une grande casserole contenant du lait pasteurisé produit dans la ferme de Daniela Allemann. «J’ai acheté le lait dans le petit magasin du village. C’est important de soutenir le commerce local», explique Daniela Allemann.

Un goût incomparable
Elle ajoute: «Bien sûr, j’ai aussi apporté mon lait. Mais Swissmilk nous interdit de le servir cru pour des raisons d’hygiène et de santé. Je l’ai donc cuit à 72 degrés. Ainsi pasteurisé, certaines bactéries ont été tuées.» Son amie trouve aussi important de faire goûter du «vrai» lait aux élèves. Elle ouvre le couvercle: «Sentez l’odeur! Elle est complètement différente et aussi son goût, il est plus prononcé.»

Daniela Allemann indique avoir également pris un litre de lait sans lactose. «Les allergies et les intolérances sont de plus en plus présentes. Il faut donc aussi penser à ces enfants.»

Les deux agricultrices chauffent une partie du lait. «Avec ce froid, je me suis dit que ça ferait du bien aux enfants de pouvoir un peu se réchauffer», explique la responsable, qui elle-même est emmitouflée dans une écharpe.

Cette année, une petite nouveauté est de mise. «Swissmilk nous conseille de diminuer l’utilisation des arômes, soit de sucre. Plus de vanille, mais j’ai tout de même apporté du cacao. Car certains enfants n’aiment pas le lait nature… et j’aimerais qu’ils prennent plaisir et conserve un bon souvenir de cette journée.» Jacqueline Lüthi confirme que ses enfants aussi préférèrent avec le chocolat.

Daniela Allemann explique  l’importance des recommandations de Swissmilk. «Ces consignes ne sont pas là pour embêter, mais elles visent un dix heures équilibré. De plus en plus d’enfants sont en surpoids.» Mais, elle rassure: «Tout est une question de quantité. Je vais mettre seulement un peu de poudre à cacao pour ceux qui en aimeraient.» Elle lance à son amie: «Tu vois, je bois tous les jours du lait chocolaté et pourtant j’ai la ligne». Les deux femmes partent en éclat de rire.

Une partie des écoliers sont lâchés cinq minutes avant la sonnerie, afin d’éviter l’accumulation de personnes au stand à lait. Les enfants arrivent de partout. A la question de savoir s’ils veulent le lait de la ferme ou  du magasin, presque tous répondent celui de la ferme. Victime de son succès, Daniela Allemann doit désormais distribuer le lait industriel.

Au bon vouloir
Les enseignants rejoignent les élèves dans la cour. «Tout est offert et les élèves sont enthousiastes. Normalement, ils ne sortent jamais si vite de classe. Il n’y avait donc aucune raison de refuser de participer», explique le directeur de l’école Luc Baumgartner.

Swissmilk fournit des prospectus contenant des informations sur les apports du lait. Et le directeur de préciser: «Nous les donnons aux écoliers. Mais chaque enseignant est libre de prendre du temps pour expliquer et sensibiliser les élèves. Mais, ce n’est pas obligatoire.»

Peu à peu, les élèves regagnent les classes. Daniela Allemann et Jacqueline Lüthi se mettent à ranger le matériel et à laver la table. La responsable se montre satisfaite. «L’objectif est atteint, vu qu’il reste seulement trois litres sur les 32 litres apportés.» Daniela Allemann avertit: «L’année prochaine, je prendrai davantage de lait de ma ferme et beaucoup moins de l’industrie. Je suis contente que les élèves ont été conquis par ce produit du terroir.»

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