Vous êtes ici

Estivales musicales

Succès sur toute la ligne

  • 1/13
  • 2/13
  • 3/13
  • 4/13
  • 5/13
  • 6/13
  • 7/13
  • 8/13
  • 9/13
  • 10/13
  • 11/13
  • 12/13
  • 13/13
zurück

Marina Zuber
La 8e édition des Estivales musicales, ensemble de concerts ayant lieu dans la Vallée et à Bienne, a cartonné. Thierry Ravassard, directeur de l’événement, se montre plutôt ravi. «C’était une très bonne édition. La fréquentation est en hausse. Le Temple de Court était à chaque fois quasiment plein. Nous sommes très contents.» Deux points forts du programme ont attiré foule. « La soirée avec Michael Lonsdale et le concert de clôture de Christian Zacharias ont été de réels succès. Il y avait plus de 200 personnes», ajoute le directeur (voir la critique ci-contre). La fête populaire d’ouverture a elle aussi montré son importance aux yeux des habitants de la Vallée: «Il y avait environ quatre fois plus de monde que l’année passée!», s’exclame Thierry Ravassard. Finalement, c’est un bilan très positif que livre le directeur: «Tous les concerts étaient de belles réussites, à l’exception de celui de Bienne, qui a attiré très peu de monde.»

Le festival peut grandir
Thierry Ravassard explique cette fréquentation en hausse comme suit: «Il faut du temps pour que les gens connaissent un festival, pour qu’ils s’en souviennent. Aujourd’hui, les gens de la Vallée se sont appropriés les Estivales. Le festival peut grandir». Et le boss d’ajouter: «Ensuite, la programmation joue évidemment un rôle. Cette année, elle était particulièrement riche et attractive, ce qui nous a mené à ce succès et à attirer des gens venant de plus loin que la région». Certaines nouveautés ont peut-être également contribué à ce succès: «Une classe est venue écouter des répétitions. C’était également la première collaboration entre le chœur des enfants de l’école de Reconvilier et notre organisation».
 Certaines contributions expliquent aussi ce succès. «Nous sommes très heureux d’avoir pu collaborer avec Philippe Krüttli et également avec les musiciens Julien Annoni et Olivier Membrez. C’était un point positif du festival», précise le directeur. A la suite d’un tel bilan, les organisateurs sont évidemment très motivés pour mettre sur pied la prochaine édition: «Nous avons des idées plein la tête. Nous les révélerons en temps voulu», conclut Thierry Ravassard.

Critique: un artiste nommé Zacharias

Les Estivales musicales se sont achevées ce dimanche par un récital de piano de toute beauté. En la personne de Christian Zacharias, pianiste d’origine allemande, c’est un monde pianistique qui s’est offert au public venu nombreux. Les auditeurs ont pu découvrir un artiste au jeu élégant, très personnel et surtout généreux et humble. Le pianiste nous a gratifié de deux bis absolument exquis qui ont montré toute son habilité et sa délicatesse dans une sonate de Scarlatti et un rondo de Mozart, deux compositeurs qui n’ont plus de secret pour lui.
Mais le programme joué lors de ce concert nous a fait découvrir des partitions plus complexes et beaucoup plus denses. Dans la première œuvre exécutée, la Sonate N°12 op. 26 en la bémol majeur de Beethoven, le pianiste tarde quelque peu à trouver ses marques. Face à un piano très lourd, au toucher pesant, la subtilité de la partition n’apparaît pas immédiatement comme évidente. Et malgré des efforts visibles de sa part, il ne parvient pas totalement à se libérer de cette œuvre. Ce n’est que dans le Schubert que l’on retrouve un artiste en pleine possession de ses moyens. Et ce, dès les premières notes. Comme s’il s’agissait d’une autre personne. Et là, plus rien ne l’arrête. Ces moments musicaux deviennent exaltants. Son jeu devient plus incisif, plus léger. Il a apprivoisé le piano. Il parvient à dégager toute la poésie de ces partitions. Même constat pour les Kreisleriana de Schumann.    Si sa musicalité tient en haleine les auditeurs, on aurait peut-être recherché un peu plus de sobriété dans la première et plus de sentiment d’intimité dans la seconde fantaisie. Car il s’agit plutôt d’un état d’esprit, une façon d’imaginer la structure. Une ambivalence que l’on doit retrouver dans tout le déroulement de ces fantaisies et qui est inhérente à l’humeur du compositeur. Ce fut un concert magique placé sous le signe d’une interprétation libre et riche de belles couleurs. /tamara zehnder

Mots clés: Estivales, Court, Bilan

Articles correspondant: Région »