Touche pas à mon périmètre!

(cbe-pabr) Le Conseil exécutif renonce à revoir le périmètre des conférences régionales Biel/Bienne – Seeland – Jura bernois et Thoune – Oberland occidental, tant qu’il ne disposera pas des résultats de l’évaluation de la stratégie en faveur des agglomérations et de la coopération régionale (SACR). Cette évaluation sera réalisée l’an prochain.

Lors de la session de janvier 2014, la Députation francophone a voté majoritairement en faveur du postulat Matti, qui réclamait le réexamen du périmètre de la Conférence régionale «Biel/Bienne – Seeland – Jura bernois». L’affaire a donc été renvoyée au Conseil exécutif, et la Direction des affaires communales (JCE) a chargé le groupe de travail présidé par Mario Annoni d’examiner le postulat Matti.

Dans le rapport final qu’il a remis, ce groupe recommande, pour le Jura bernois, d’instituer une conférence régionale intégrant Bienne et Evilard et, pour le Seeland, de maintenir pour l’instant les structures actuelles, en les complétant par un syndicat de communes dédié au financement des institutions culturelles d’importance régionale.

En outre, l’association EntwicklungsRaum Thun (ERT) a demandé au Conseil exécutif d’organiser une votation régionale sur la création d’une conférence régionale soit dans sa zone géographique, soit dans l’arrondissement administratif de Thoune. Cela nécessiterait la modification du périmètre de la Conférence régionale Thoune – Oberland occidental.

Indissociable

Le gouvernement estime que la question du périmètre des conférences régionales est indissociable des missions de ces dernières. Toute diminution sans adaptation des tâches obligatoires n’a aucun sens à ses yeux. Les missions d’organisation des transports publics régionaux et de promotion culturelle régionale ne peuvent pas, ou en tout cas pas entièrement, être menées à bien à l’intérieur de périmètres plus petits.

En cas de diminution de périmètre, il serait nécessaire de fixer au cas par cas les tâches qu’une conférence régionale devrait et serait raisonnablement en mesure d’assurer. La fragmentation des structures actuelles amoindrirait sensiblement l’effet de renforcement, de simplification et d’optimisation recherché. Sans compter qu’il faudrait modifier divers actes législatifs pour redéfinir les tâches obligatoires.

Aussi l’Ours préfère-t-il s’en tenir aux périmètres des conférences régionales tels qu’ils sont définis aujourd’hui, tant qu’il ne dispose pas du résultat de l’évaluation globale du projet SACR, qui est prévue pour l’année prochaine. Il indiquera en temps voulu les interventions et optimisations nécessaires en matière de conférences.

«Pas étonné du tout»

André Rothenbühler Secrétaire de la Conférence des maires du Jura bernois et de Bienne, membre du groupe de travail Annoni, l’intéressé n’est pas étonné du tout par la décision du canton: «Il est clair qu’une conférence régionale sur un grand espace fait sens et simplifie beaucoup de choses. Ce qui ne serait pas le cas d’une petite, qui ne résout pas le problème des transports publics et de la culture et ne correspond pas à la structure actuelle.»

Dans ce contexte, le canton opte en quelque sorte pour le wait and see, contrairement à la région, ainsi que le rappelle notre interlocuteur: «Avec la Conférence des maires, les régions Centre Jura et Jura-Bienne, nous avons trois instances. Bref, nous nous marchons sur les pieds. Il convient déjà de résoudre ce problème avant de savoir si nous créerons une petite conférence régionale ou une structure sous la forme de Seeland Biel-Bienne. Une fusion nous permettrait d’avoir la même structure que Seeland Biel-Bienne. Concernant la culture et les transports, il convient désormais d’attendre pour voir si le pas suivant doit être franchi ou pas.»

Roland Matti L’auteur du postulat dit avoir un peu de peine à comprendre les intentions de l’exécutif, qui n’a pas l’air de vouloir suivre les recommandations du groupe de travail Annoni: «Ce dernier proposait de conserver en l’état l’association Seeland Biel-Bienne et d’évaluer, pour la région Jura bernois-Bienne, s’il fallait une Conférence régionale à cette échelle ou si l’actuelle Conférence des maires pouvait convenir. Pour moi, cette dernière suffit largement. En la conservant, de surcroît, on éviterait de devoir passer par les urnes. En votation, si la Conférence régionale devait être refusée, on retomberait de toute façon sur la Conférence des maires. Alors, gagnons du temps!»

Forcément, le maire de La Neuveville évoque la nécessité de fondre dans cette Conférence des maires les associations Centre Jura et Jura-Bienne. Il demande de ne pas toucher à la Conférence régionale des transports, qui fonctionne et qui constitue l’exception à la règle: «Elle doit être active à l’échelle du Jura bernois, de Bienne et du Seeland. Mais nous n’aurions pas besoin de ce syndicat sur la culture que Berne nous impose. Enfin, la grande conférence ne passera jamais!»