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Peinture

«Un artiste doit constamment évoluer»

Géraldine Renggli, enfant de Malleray, a passé trois mois à Shanghai pour «renouer» avec sa passion

Géraldine Renggli a passé trois mois à Shanghai pour s’adonner à temps complet à sa passion, la peinture. LDD

Mélanie Brenzikofer

«Après le gymnase, j’avais hésité à suivre une école d’art. Par crainte du manque de débouchés, je me suis lancée dans une formation sociale.» Elle a découvert la peinture à l’âge de 16 ans, Géraldine Renggli. Si cet art l’a très vite passionnée, pendant quelques années, elle ne s’y est adonnée qu’épisodiquement, jusqu’à ce qu’elle soit sélectionnée pour une aventure extraordinaire, en Chine grâce au projet «Swatch Art Peace Hotel».
«Pour ma confirmation, j’ai reçu du matériel de peinture. Tout y était: les toiles, le chevalet, les pinceaux. J’ai commencé à peindre pour moi et ma famille et c’est devenu mon hobby.» C’est de là que tout est parti. A 16 ans, après avoir reçu un cadeau original, Géraldine Renggli, qui vivait alors à Malleray, s’est mise à créer ses propres tableaux. La question d’aller «plus loin» s’est vite posée mais, a la fin de ses études gymnasiales, la jeune fille a choisi de se lancer dans une formation sociale, à la HES à Lausanne, bien que l’idée de faire une école d’art l’ait fortement titillée. «J’avais peur du manque de débouchés», dit-elle. Pendant ses études, elle a continué à peindre épisodiquement. Le temps lui faisait défaut.

Première expo à Malleray

Un jour, grâce au bouche-à-oreille, la responsable de la cafétéria de l’Aubue, à Malleray, a eu écho de ses talents artistiques et lui a proposé d’exposer au sein même de l’institution. «C’était une première pour moi et j’avais peur de ce que le public allait penser de mon travail», relève Géraldine Renggli. Malgré ses craintes, la foule a répondu présent et, belle surprise, la plupart de ses toiles ont été vendues. «J’étais très contente, mais, au fond de moi, j’avais l’impression que les gens avaient acheté mes tableaux uniquement parce qu’ils me connaissaient.» Malgré tout, cette première exposition a donné envie à la notre interlocutrice de s’adonner davantage à sa passion. Elle s’est remise à l’ouvrage et a même réalisé des toiles «sur commande». Cependant, avec des journées déjà bien remplies, il n’était pas toujours évident de trouver du temps pour créer.
Un jour de 2011, Géraldine Renggli a entendu parler du projet «Swatch Art Peace Hotel», une initiative du Swatch Group visant a accueillir à Shanghai, pour une période de trois à six mois, de jeunes artistes en devenir afin qu’ils puissent s’adonner à plein temps à leur discipline de prédilection (peinture, sculpture, architecture, photo, etc.). La jeune fille s’est inscrite, sans trop y croire, et a été sélectionnée.

Trois mois à Shanghai

Mars 2012, direction la Chine, pour une durée de trois mois, dans un ancien hôtel transformé en (luxueuse) résidence pour jeunes artistes en provenance du monde entier. «C’était incroyable. J’avais tout mon temps pour peindre. Le but était d’être dans mon atelier et de créer», se remémore Géraldine Renggli. Pendant cette période, elle a également visité de nombreuses galeries, mais aussi exposé ses propres œuvres, dont certaines ont été achetées. La seule exigence était de laisser une trace de son passage à l’issue du séjour. «On avait le choix: une photo, un texte, un tableau. Pour ma part, j’ai offert une toile grand format. Ma première de cette taille.»
Si cette aventure était bien évidemment destinée à créer, elle aura également été une riche expérience humaine de par les rencontres et la découverte d’une culture totalement différente. «J’ai eu la belle vie pendant trois mois. C’est une période qui m’a beaucoup apporté et j’en ai souvent la nostalgie.» De retour en Suisse, après une expérience si riche, Géraldine Renggli a décidé de prendre un emploi à temps partiel, histoire de pouvoir continuer à consacrer du temps à la peinture. Assez rapidement, elle a trouvé un poste d’assistante sociale à mi-temps à l’université de Neuchâtel, ce qui lui a permis de dédier l’autre moitié de son planning à sa passion.

Au Théâtre du Pommier, à Neuchâtel

Depuis, la jeune artiste a exposé dans quelques galeries. A l’heure actuelle, et jusqu’au 28février, elle expose au Théâtre du Pommier, à Neuchâtel. En avril, ses œuvres seront présentes à La Roseraie, à Saint-Imier, puis, en 2015, au CIP, à Tramelan. Pour ses toiles, de style abstrait, Géraldine Renggli utilise de la peinture acrylique. Mais comme elle le dit elle-même: «Pourquoi pas tenter d’autres techniques? Un artiste doit constamment évoluer».

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