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Portrait

Un Biennois pour rajeunir la politique cantonale

Vinzenz Binggeli entrera au Grand Conseil bernois le 7 juin, remplaçant Christian Bachmann. Le socialiste biennois est prêt à défendre la cité seelandaise.

A 28ans, Vinzenz Binggeli est le plus jeune député du Parlement cantonal. Il souhaite inspirer les nouvelle générations à s’engager. Yann Staffelbach

Par Maeva Pleines

La politique est une longue histoire pour Vinzenz Binggeli. «Au gymnase, nous en discutions beaucoup. Un jour, un professeur nous avait laissés partir en pause plus tôt pour ‹fêter› la non-réélection de Christoph Blocher. Ça m’a ouvert les yeux sur l’importance des événements politiques auprès du peuple», se rappelle-t-il. Ainsi, dès 19ans, le socialiste s’engage au Conseil de ville de Lyss. Il participe ensuite à la renaissance des Jeunes socialistes de Bienne. Puis, il rejoint la faction cantonale du parti, qu’il coprésidera pendant trois ans. Il entre désormais dans «la cour des grands», en intégrant le Grand Conseil. Dès la session de juin, il remplacera le nidowien Christian Bachmann, démissionnaire après sept ans au parlement cantonal. «Cela fait bientôt 10ans que je m’implique dans ce sens. Je pense ainsi être assez préparé grâce à mes différentes expériences politiques», estime le Biennois.

Bien qu’il soit né à Busswil et qu’il travaille à Cerlier (à mi-temps, dans la fromagerie familiale «Chäsi Erlach»), Vinzenz Binggeli se dit particulièrement attaché à la cité seelandaise, où il a fait son gymnase et où il habite depuis maintenant trois ans. «C’est un écosystème particulier, dont j’aime l’énergie alternative. Je trouve, par ailleurs, que l’intérêt des Biennois est souvent mal représenté au Grand Conseil, ce que j’espère bien rectifier», assure-t-il.

Très à gauche, de manière assumée, Vinzenz Binggeli peut compter sur des connaissances solides en économie. Il réalise en ce moment un Master dans ce domaine, à l’Université de Fribourg. «C’est un milieu où j’ai souvent été le seul à porter mes convictions. Je pense toutefois qu’il est primordial d’avoir de telles connaissances, car presque toute décision politique comporte des conséquences économiques», explique-t-il en prenant pour exemple le salaire minimum. «Intuitivement, la droite argue que cela nuirait à l’économie. Pourtant, avec mon bagage, je peux amener des preuves concrètes que les pays l’ayant introduit se portent bien.»

Une voix pour les minorités
Le politicien assure par ailleurs être prêt à s’allier avec d’autres partis pour faire avancer les choses. «Il m’importe de trouver des solutions, tout en restant en accord avec mes principes», résume-t-il.

Parmi ses chevaux de bataille, Vinzenz cite notamment la lutte contre la répression policière et les inégalités. «Je tiens surtout à donner une voix aux personnes marginalisées. On a tendance à penser que tout va bien en Suisse, mais c’est surtout le cas pour les plus riches. J’ai des amis migrants qui craignent pour leur futur et des homosexuels qui attendent pour pouvoir se marier», témoigne le socialiste.

A 28ans, Vinzenz Binggeli représentera également le point de vue des jeunes, en tant que cadet parmi les députés bernois. «Le manque de représentation des nouvelles générations entraîne des décisions qui ne sont pas adaptées pour elles. J’espère réussir à motiver d’autres politiciens en herbe à s’engager. J’essaie par exemple de partager des explications simplifiées des objets politiques sur les réseaux sociaux. Je fais de toute façon ce travail de vulgarisation pour moi-même, car certains termes spécifiques créent une frontière entre les parlementaires et le peuple. Nous ne sommes pas tous juristes et pourtant la politique doit rester accessible», sourit-il.

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