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Aînés

Un effort des et pour les seniors

Le 1er octobre est la Journée internationale des personnes âgées. L’association Jura bernois.Bienne en profite pour encourager celles de la région à participer à son Forum 3e âge et envisage des nouveautés.

Pour encourager les seniors à bouger et à entretenir leurs rapports sociaux, l’association de communes Jura bernois.Bienne planche sur un projet... d’associations d’aînés dans la région, régies par un comité central. ldd

Par Dan Steiner

Début septembre, la commission politique du 3e âge du Jura bernois (COP3), qui fonctionne sous l’égide de l’association des communes de la région ainsi qu’Evilard-Macolin et Bienne, Jura bernois.Bienne (Jb.B), a présenté un nouveau label.

Attribué aux logements qui sont dotés de services adaptés aux seniors – mais qui peuvent et devraient être intergénérationnels –, celui-ci est délivré si les accès sont facilités, si les appartements sont munis d’un système d’appel 24h/24 ou encore si un espace de rencontre permet les contacts sociaux quelque part dans le bâtiment (lire aussi Le JdJ du 10 septembre).

Mais, pour la COP3, la question du logement n’est qu’un pan du mandat général que la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale du canton (SAP) lui intime de remplir. Parler de la politique du 3eâge dans le Jura bernois fait doublement sens en ce 1er octobre.

Premièrement car cette date a été choisie par les Nations unies comme étant la Journée internationale des personnes âgées. Selon, l’ONU, près de 700 millions de gens dans le monde ont 60ans et plus. Et ils seront 2milliards en 2050, soit environ 20% de la population de la planète. Cela fera beaucoup de personnes qui ne participeront pour la plupart plus à la création de richesses pour les économies nationales.

Dynamiser le Forum 3e âge
Quant à la petite échelle, celle de notre région, octobre est le mois choisi par Jb.B pour organiser son annuel Forum 3e âge du Jura bernois. Sur 54'000 habitants, environ 11'000 ont plus de 65 ans, soit également 20%. «Seulement, nous avons de la peine à attirer les aînés...» regrette André Rothenbühler, membre de la COP3 et secrétaire de Jb.B. Pour y remédier, ce rendez-vous, qui se déroulera cette année au CIP de Tramelan, le jeudi 24 dès 17h, ne sera plus organisé sur une journée, mais une soirée.

Une nouvelle fois, plusieurs intervenants très au fait de ces questions sont appelés à animer une soirée gratuite – et ponctuée par un apéro tout aussi offert –: Sylvia Wicky, responsable du programme Vieillir en forme de Pro Senectute, Claudia Kessler, spécialiste en santé publique et qui parlera du danger de l’isolement social, ou encore Noëlle Poffet, membre de la commission du 3e âge du Bas-Vallon (lire ci-dessous).

Pour la première fois, une table ronde, à laquelle participera le conseiller d’Etat et directeur de la SAP, Pierre Alain Schnegg, sera mise sur pied. «Notre commission a aussi ce rôle à jouer de faire le lien entre les différents partenaires, comme Pro Senectute et les soins à domicile, qui sont sur le terrain, ou ProSenior Berne, le forum cantonal», explique Pascal Bailli, le président de la COP3.

Des associations locales?
Mais plus crucial pour accompagner l’après-carrière des gens, qui doivent pour certains se forger une identité soci(ét)ale pour remplacer leur identité professionnelle passée, il faut que des structures soient disponibles. Le logement en est une, le bureau d’info, de conseil et d’orientation de la Croix-Rouge en est une autre. Toutefois, de par leur taille et leurs ressources humaines et financières, «peu de communes ont une politique du 3eâge», fait remarquer André Rothenbühler.

Avancée lors du Forum 3e âge du Jura bernois de 2017 et de l’un des ateliers de réflexion organisés à cette occasion, l’idée d’associations d’aînés dans la région est peut-être la piste la plus fondamentale. «En 1948, l’âge de la retraite a été fixé à 65ans, car il correspondait à l’espérance de vie. Mais il n’a pas bougé et il reste donc 20 voire 30 ans de vie à ‹inventer», souligne André Rothenbühler. «Et puis les structures familiales ont changé.Cependant, ces ‹communautés de soutien› sont assez difficiles à mettre en place dans une région décentralisée.»

Bref, on est encore à l’étape de l’avant-projet, mais on étudie la création d’un comité central qui chapeauterait différentes entités régionales, un peu de la manière dont sont répartis les services de soins à domicile. Et André Rothenbühler et PascalBailli de citer deux exemples à suivre. Dans la région, d’abord, les communes du Bas-Vallon possédant une commission du 3e âge.

Mais l’exemple ultime semble se trouver du côté de Worb, dans le Mitteland. En incluant ceux des villages autour de cette commune de 11'000 âmes, ils sont 540, les aînés à être membres de cette société de et pour les séniors, la VSeSe. «On leur laisse l’autonomie totale. Là-bas, un service de soutien est en place, on organise les inscriptions à des événements, des journées jeux, différents cours», conclut le secrétaire de Jb.B. Une piste.

Pour le Forum du 24 octobre, inscriptions demandées jusqu’au 11 du même mois à prosenectute.tavannes@ne.ch ou au 032 886 83 80.

3 questions à Noëlle Poffet
Directrice de Spitex Bas-Vallon et membre de la commission du 3e âge du Bas-Vallon, elle interviendra lors du Forum 3e âge

Les associations d’aînés ont du potentiel
Combien d’aînés sont concernés par votre commission, et comment fonctionnez-vous?
Nous sommes cinq membres pour 4'000 habitants et environ 700 ménages de 65 ans et plus. Cela comprend Romont, Sauge, Orvin et Péry-La Heutte. Nous organisons deux conférences par année avec des invités, plusieurs marches d’environ deux heures et des rencontres. Nous entretenons également des contacts avec Pro Senectute.

Comment expliquez-vous le succès des activités de votre commission?
Pour les conférences, cela dépend évidemment du thème. On peut avoir 10 comme 80 personnes, mais on tourne autour des 30 à 50, habituellement. Autrement, il est bien que les actions soient locales, où les gens se connaissent. La stabilité de l’offre, année après année, sert également à se faire connaître. A la fin, nous offrons généralement une collation et la majorité des gens restent. On peut donc apprendre de ce que les gens nous disent.

Du coup, que pensez-vous de l’idée d’associations pour les aînés et par les aînés?
Je la trouve bonne, car elles seraient gérées par des personnes concernées au premier chef, qui ont ce statut au quotidien. Cette reconnaissance entre pairs donne une légitimité à ce genre d’associations.

2e
Le rang de la Suisse, sur 44 pays scrutés, à l’indice mondial des retraites évalué par Natixis et CoreData. Elle est devancée par l’Islande mais précède la Norvège. Parue il y a quelques jours pour la sixième fois, cette étude utilise 18 critères d’évaluation et quatre domaines principaux: le bien-être (bonheur ou qualité de l’air et de l’eau), la qualité de vie matérielle (revenu par habitant ou chômage), la santé (assurances ou espérance de vie) et les finances lors de la retraite (inflation ou pression des taxes).

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