Un flair salvateur

Par Dan Steiner

Bondo, petite bourgade de la commune de Bergaglia, au sud des Grisons. Août 2017. Parmi toutes les unités d’interventions qui tentent de (ré)agir face au paysage dévasté par les millions de mètres cubes d’une coulée de débris, on retrouve notamment Redog.

Membre de la Croix-Rouge, la Société suisse pour chiens de recherche et de sauvetage s’en remet au flair de ses canidés et à la conduite experte de leurs maîtres. Dans le cas présent, ces derniers ont formé des chiens de catastrophe. Mais il existe un second domaine, celui des quêtes de surface, où le binôme se lance sur la trace des personnes disparues. Dimanche, à la Foire de Chaindon de Reconvilier, six chiens et le même nombre de conducteurs investiront le champ de foire pour quatre démonstrations. «Nous utiliserons environ 500 palettes. C’est ce qu’il y a de plus aisé pour montrer comment nous intervenons.»

Aucune race privilégiée
Membre de la section Vaud-Fribourg-Neuchâtel-Jura, l’une des 12 de Redog (pour «rescue dog», chien de sauvetage), Benjamin Tissot-Daguette met la plupart de ses samedis et de ses mercredis soirs à profit pour former son compagnon. Et bien que les membres de la société ne soient appelés «que» pour deux interventions par année en moyenne, le dressage de leur aide fidèle est presque une activité à plein temps. «On exige 70% de présence aux exercices pour passer tous les tests. C’est aussi une manière de garder son chien dans le coup sur le long terme. Mais personne n’est professionnel.»

Le Neuchâtelois de 29 ans forme actuellement son deuxième labrador au sauvetage, l’âge du premier étant désormais trop avancé pour l’envoyer en intervention. C’est qu’après 10ans à l’internationale, comme au Népal, où s’est rendu Redog en 2015, ou à Fukushima en 2011, un chien n’est plus considéré comme apte au service. En Suisse, leur pensum compte deux années supplémentaires.

Au fait, quelle race de chien est la plus (pré)disposée au sauvetage? Aucune, répond Benjamin Tissot-Daguette. «On sélectionne surtout le chien par rapport à son caractère; il doit être joueur, motivé, sociable et avoir envie de participer à ces missions. Il est toutefois vrai qu’on retrouve souvent des labradors, des golden retrievers ou des malinois.» Les maîtres, eux, doivent posséder l’esprit d’équipe. «Au niveau de la formation, déjà, on participe à celle des autres chiens. C’est grâce au travail de tout le groupe qu’un chien devient ‹opérationnel›.»

Intervention gratuite
S’ils restent des animaux, ils n’en sont pas moins entraînés à cohabiter avec leurs congénères. Vous n’en entendrez donc pas un aboyer ou se précipiter sur une autre bête. «Ils sont formés pour résister au stress, par exemple pour se retrouver avec d’autres chiens et humains dans un hélicoptère. Ils doivent pouvoir garder leur calme», explique celui qui est conducteur-sauveteur depuis 2008, après avoir découvert la «discipline» grâce à l’armée.

Cette dernière, comme la police, est d’ailleurs un partenaire habituel de Redog. Selon les cantons, les forces de l’ordre lui transmettent la mission de retrouver une personne disparue. Autre biais: l’appel gratuit au 0844 441 144. «Une intervention également gratuite,  financée grâce à notre fonds d’intervention.» Une prestation non payée, mais tout sauf inutile.

Redog propose quatre démonstrations dimanche, sur le champ de foire: à 10h30, 13h30, 15h30 et 17h30. D’autres infos ici.

Culte religieux et celui des bons produits
Chaindon ne serait pas Chaindon sans son église. Ou plutôt ses Eglises, elles qui ont l’habitude de se retrouver en marge de la foire pour proposer un culte commun. Et 2018 perpétuera religieusement cette habitude. Dimanche à 10h30, à la salle des fêtes, les communautés chrétiennes de Reconvilier aborderont le thème de la «main». C’est donc tout logiquement que la manne issue de la collecte sera reversée à la Main tendue (tél: 143).

A la découverte du terroir et du tourisme régionaux
Bien que la foire soit déjà un concentré de bonnes choses, Jura bernois Tourisme, en collaboation avec la Fondation rurale interjurassienne, y tiendra un stand pour la deuxième fois. But de sa venue: «Rencontrer et dialoguer avec les visiteurs d’un jour pour les inciter à revenir dans le Jura bernois pour y séjourner, y pratiquer une activité ou pour une visite avec un arrêt bienvenu dans une métairie, par exemple». Dimanche (10-18h) et lundi (8-18h), 17 partenaires (tourisme, animaux, produits et saveurs) seront sur place.

Le reste du programme de la foire
Dimanche 2 septembre Dès 8h30, concours chevalin de débardage. 10h, journée des familles; gymkhana tracteurs. Dès 11h, tours en hélico. 16h, présentations équestres. Dès 16h30, fête foraine. 17h et 19h démo et cortège folklorique avec Die Berner Dragoner 1779. 22h, feu d’artifice. Lundi 3 septembre Dès 5h30, ouverture de la foire. Dès 7h, animation sous le préau de l’école primaire. Dès 8h, espaces découvertes et saveurs régionales; fête foraine. Dès 9h, tours en hélico.