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Tavannes

Un grand soulagement pour la Fondation Digger

La votation de 2013 est confirmée, la seconde fois sera la bonne pour l’avenir des anciens arsenaux de la Route de Pierre-Pertuis

Champagne! Pour fêter l’heureuse issue de la vente des arsenaux tavannois, le maire Pierre-Alain Geiser sert le verre de la victoire à Frédéric Guerne, Jean-Rodolphe Zurcher et Yann Rindlisbacher. Stéphane Gerber

Blaise Droz

C’est un gros oui qui est sorti des urnes tavannoises pour le rachat par la commune des anciens arsenaux de la route de Pierre-Pertuis. Par 368 oui contre 153 non et 2 bulletins blancs, les Tavannois ont clairement accepté à nouveau ce projet qui avait dû être remis sur le métier par suite d’une nouvelle évaluation faite par Armasuisse après le vote de 2013.

Par rapport au premier vote, le camp du oui ne s’est pas beaucoup érodé. Il passe de 74% à 70,6% des voix. En revanche, la participation est faible avec 24,1% des électeurs seulement qui se sont déplacés pour ce scrutin qui n’a pas pu être inséré dans une autre journée de votation.

Un rien de lassitude

On peut y voir une certaine lassitude, le regret que la commune ait dû s’engager davantage financièrement par rapport au projet d’avant (550 000 fr.), par rapport au retrait de la fondation Pays des Merveilles à laquelle la Commune doit se substituer et peut-être aussi par conséquent des critiques du PSA.

Reste que la victoire du oui est sans appel et que ce dossier épineux bourré de rebondissements est enfin en mesure d’arriver à son épilogue. «Nous pensons que les documents finaux pourront être signés en janvier», estimait hier le responsable des finances Yann Rindlisbacher, qui ne cachait pas sa satisfaction.

Du coup, le grand bâtiment central des anciens arsenaux, avec sa dépendance, sera revendu à l’église évangélique mennonite tandis que les bâtiments de l’est du complexe resteront propriété de la commune et continueront d’être loués à la Fondation Digger DTR, qui y fabrique ses célèbres machines de déminage humanitaire.

Le crédit que le peuple tavannois a accepté par 70,6% des voix se monte à 1,44 million de francs. L’Eglise Mennonite rachètera sa part pour 503 000 fr. tandis que Digger paiera une location calculée au plus juste par la commune.

«Ce sera plus cher qu’avant, et même largement, explique Frédéric Guerne, directeur de Digger. Mais nous accéderons du même coup à la sécurité que confère un bail solide.»

Auparavant, Armasuisse ne demandait pas bien cher à Digger, mais au-dessus de la tête des quasi-bénévoles de la Fondation, l’épée de Damoclès ne tenait qu’à un fil ténu.

Un jour de joie

«C’est un jour de joie!», disaient hier en chœur le responsable de l’église Mennonite Jean-Rodolphe Zurcher, le maire Pierre-Alain Geiser et le directeur de la Fondation Digger Frédéric Guerne. Ce dernier s’est fendu d’un constat digne d’un historien: «Dans ma jeunesse, lorsque je passais devant l’arsenal, je voyais un antique canon qui fascinait le gamin que j’étais. Maintenant, à la même place, nous avons installé à la vue des automobilistes notre premier modèle d’appareil de déminage, le D1. Par rapport à l’évolution de nos modèles, c’est aussi devenu une antiquité mais nous sommes fiers de savoir qu’il pourra trôner là encore longtemps.»

 Pour tous les Tavannois aussi, Digger est une fierté. Tavannes, capitale du déminage humanitaire, ça en jette! Pas vrai?

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