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Hommage

«Un homme généreux, proche de la population»

Ancien préfet du district de Courtelary, Marcel Monnier est décédé jeudi dernier.

Marcel Monnier fut préfet du district de Courtelary durant quelque 22 ans. Nicole Hager

Par Philippe Oudot


«C’était un homme très humain, ouvert, clair et loyal, consciencieux dans son travail, mais pas du tout imbu de lui-même. C’était aussi un homme cultivé, un esprit fin et plein d’humour. Je l’ai connu alors que j’étais jeune préfet du district de La Neuveville, et nous avions d’excellentes relations», souligne Mario Annoni, en apprenant le décès de son ancien collègue, à l’âge de 86ans. «Avec Fritz Hauri, qui était préfet de Moutier, nous nous réunissions régulièrement pour discuter de nos affaires respectives. Comme j’étais le seul juriste des trois, je donnais plutôt des conseils juridiques, et eux faisaient valoir leur expérience.»

Né en 1932 dans une famille modeste, Marcel Monnier passe son enfance à Villeret, puis Courtelary. Après sa scolarité, il fait un apprentissage d’employé de commerce au sein de la Société des forces électriques de La Goule, dont il deviendra, bien des années plus tard, président du conseil d’administration.

Après son apprentissage, ce pur Vallonnier entre en 1954 au service de l’administration cantonale. En 1967, il est nommé secrétaire de la Préfecture du district de Courtelary. Trois ans plus tard, ce membre du Parti socialiste gravit un à un les échelons et devient vice-préfet, avant d’être élu préfet le 10 mai 1972. Une fonction qu’il occupera jusqu’en 1994.

Dans le cadre de sa fonction, Marcel Monnier est élu en décembre 1974 président de l’Association des responsables politiques du Jura bernois et de Bienne, organe qui fut l’ancêtre de la Fédération des communes du Jura bernois. Comme le souligne MarioAnnoni, il a beaucoup été affecté dans sa fonction de préfet durant les années de braise de la Question jurassienne, notamment lors des émeutes de mars 1980 à l’Hôtel de l’Ours, à Cortébert.

Antoine Bigler a, lui aussi, connu le défunt, avant de lui succéder à la Préfecture de Courtelary. C’était dans le cadre de sa fonction d’assistant social qu’il occupait à l’époque. «J’avais notamment affaire à lui, par exemple lorsqu’il y avait un problème de tutelle, mais également dans sa fonction de président de l’Association des œuvres d’utilité publique du district de Courtelary (AOUP).» De par son enfance en milieu modeste, il était en effet très engagé au sein de cette institution sociale qui chapeaute notamment le Home d’enfants de Courtelary (appelé désormais Centre éducatif et pédagogique) et le Home pour personnes âgées La Roseraie.

Pour Antoine Bigler, «c’était un homme à la fois discret et généreux, proche de la population, toujours à l’écoute de l’autre et disposant d’un vaste réseau. C’était aussi une époque où il y avait moins de procédures juridiques et administratives.» Comme Mario Annoni, il note qu’il  a été marqué par les tensions de la Question jurassienne, dans les années 70-80, notamment avec les dossiers de non-nominations d’enseignants pour des raisons politiques.

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