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Musique

Un marathon d’orgue pour célébrer la Pentecôte

A l’occasion du festival Cantars, la paroisse réformée propose 12 concerts en une journée

Les trois orgues de la paroisse réformée retentiront pendant 12 heures d’affilée. Archives

(ks) Douze heures, 12 concerts d’affilée. Tel est le programme intensif proposé samedi prochain par la paroisse réformée de Bienne. «Un véritable marathon musical», assure Pascale Van Coppenolle, directrice artistique de la manifestation. Par son entremise, la capitale seelandaise participe pour la première fois au festival de musique d’église Cantars qui se déroule simultanément, de mars à juin, dans 14 cantons de Suisse allemande.

«Le concept est le même dans toutes les villes. Il s’agit d’organiser une journée complète de concerts avec un minimum de pauses entre les différentes représentations, juste assez pour permettre aux spectateurs de respirer», sourit-elle.

Célébrer les trois étoiles

Le souffle, justement, sera à l’honneur samedi. Non pas sous la forme de chants d’église mais de vibrations polyphoniques émanant des trois différents orgues dont la paroisse réformée est propriétaire. Modèle classique issu du 19e siècle, le premier instrument est situé au sein de l’église du Pasquart. En vieille ville, le Temple allemand comporte quant à lui un orgue en nid d’hirondelle, suspendu à plusieurs mètres du sol, ainsi qu’un modèle plus grand composé de deux instruments, comme une poupée russe.

«Ces trois orgues représentent ce que l’on appelle une constellation des trois étoiles, très rare dans l’univers paroissial. C’est pourquoi nous avons choisi de dédier cette journée à cet instrument», explique Pascale Van Coppenolle.

Durant la manifestation, qui débute à 11h et se termine aux alentours de minuit, les participants au marathon musical devront donc se déplacer entre l’église du Pasquart et le Temple allemand. «Les concerts sont entrecoupés de petites pauses durant lesquelles les spectateurs peuvent voyager d’une salle à l’autre. Il est bien sûr possible de n’assister qu’à certains concerts», précise la directrice artistique.

Côté programme, la paroisse a principalement opté pour des musiciens suisses, exception faite de l’organiste polonais Krysztof Ostrowski qui se produira à 14h au Temple allemand. «Il doit improviser la bande-son d’une séance de peinture tenue en même temps par l’artiste Jean-Pierre Gerber. Un concept plutôt particulier», reconnaît Pascale Van Coppenolle.

Organiste professionnelle, cette dernière participe également à la série de concerts en accompagnant un ferblantier lors d’un spectacle intitulé «orgue et feu», prévu à 22h au Temple allemand: «Les symboles de la Pentecôte sont le feu et le vent, j’ai donc pensé que nous pouvions illustrer cette union des éléments par une représentation très forte visuellement.»

Intéresser la jeunesse

A travers ce programme particulier, la paroisse réformée souhaite se présenter comme moderne et ouverte d’esprit, «tant mieux si cela étonne nos visiteurs», sourit la directrice artistique.

D’après cette dernière, il est important de dépoussiérer l’image de la musique d’orgue auprès des jeunes: «La religion les intéresse de moins en moins, tout comme les différents arts qui y sont rattachés. Si l’orgue utilise les murs de l’église comme une caisse de résonance, sa pratique n’est pas forcément liée au culte.»

Afin de permettre à la jeunesse de (re)découvrir cet instrument, les organisateurs ont ajouté au programme une petite séance didactique de découverte. Celle-ci aura lieu au Temple allemand à 15h.

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