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Transports

Un message fort, empreint de fatalisme

La pétition lancée en octobre dernier pour demander aux CFF de remplacer les rames Dominos a réuni 1187 signatures. Un succès pour les pétitionnaires, qui espèrent faire bouger les autorités.

Une rame Domino, objet de la discorde, en gare de Bienne (Théophile Bloudanis).

Par Théophile Bloudanis

Leur objectif avait été  fixé à 1 000 signatures. Mais ce sont 187 paraphes supplémentaires que les pétitionnaires ont réussi à récolter et qu’ils ont déposés, hier, auprès du Grand Conseil bernois. «Peut-être que nous étions un peu prétentieux au début. Mais voilà, on l’a fait!», s'exclame à nos collègues de Canal 3, Pierrette Homberger, habitante de Courtelary à l’origine de la démarche. «Le but est maintenant de pouvoir faire réagir les CFF, pour qu’ils changent les rames vieillissantes et trop bruyantes qui desservent notre région», explique-t-elle.

La pétition s’en prend ainsi directement aux tortillards, trop vieux, trop bruyants (voir Le JdJ du 15 octobre). «Je ne parle pas des retards à Sonceboz ou de la lourdeur des trains quand ils sont pleins. Les problèmes sont très nombreux», déclare l’habitante du Vallon. «Voilà 20ans que ça dure. Nous avons fait ce qui était possible à notre niveau, chose qui a eu un intérêt auprès de nos autorités. Le Conseil du Jura bernois est d’ailleurs entré en matière sur la question.»

Discussions entamées

Comme pour corroborer les dires de la pétitionnaire, le vice-maire de Saint-Imier, Olivier Zimmermann, juge utile cette approche citoyenne. «Elle pourra s’intégrer dans la démarche que nous avons engagée auprès des CFF, avec les communes de Bienne et de La Chaux-de-Fonds», commente-t-il. Sans pour autant minimiser les revendications de la pétition, il considère qu’il ne s’agit pas uniquement d’un problème sonore. «C’est un fait, il y a de nombreux dysfonctionnements sur la ligne et qui durent depuis longtemps, comme des retards et surtout, le manque d’accessibilité dans certaines gares pour les personnes à mobilité réduite notamment. Notre pire crainte est que cette situation ne mène les gens à délaisser le train pour la voiture. Et cela ne bénéficierait à personne», constate-t-il.

Le vice-maire indique que des discussions vont être menées avec l’ex-régie fédérale. «On a même agendé une rencontre en janvier. On espère vraiment aller plus loin et trouver des solutions qui profiteront à tout le monde.» Du côté de Péry-La Heutte, le sifflet de train est bien plus sévère, et le maire du village, Claude Nussbaumer, ne cache pas sa colère. «Les problèmes des trains Domino ne sont que la pointe de l’iceberg. Le Jura bernois est vraiment traité en parent pauvre par les CFF», déplore-t-il au micro de Canal 3. Tout en soutenant la démarche citoyenne, il espère qu’en engageant des démarches communes, les autorités de la région pourront aboutir à un résultat constructif. Le maire reste cependant fataliste. «Je suis persuadé que ce sera très difficile d’arriver à quelque chose. Voilà 20 ans que ça dure», ironise-t-il.

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