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Un nouveau curé pour la paroisse

Le nouveau prêtre pressenti en remplacement de Pierre Bou Zeidan en fonction dès août

La candidature du prêtre français Georges Bondo (à droite) à la cure de Moutier doit encore être confirmée par l’Assemblée de paroisse. Bist-Roger Meier

Pierre-Yves Theurillat

Le curé de la paroisse catholique de Moutier, le prêtre Pierre, alias Pierre Bou Zeidan, avait annoncé depuis quelque temps son départ imminent. Son remplaçant a été trouvé en la personne du prêtre français Georges Bondo, qui prêche actuellement à Alle (Vendline-Alle-Baroche) et est issu du diocèse de Metz, en Moselle. L’assemblée de paroisse devra encore se prononcer le 10 juin prochain, pour confirmer Georges Bondo dans ses nouvelles tâches à la paroisse de Moutier.

S’il n’a pas de concurrent au même poste, nul doute qu’il deviendra le nouveau curé de Moutier. Pierre Bou Zeidan, prêtre d’origine libanaise et maronite, depuis 2008 à Moutier, quittera ses fonctions fin juillet. Le nouveau mandat commence en août.

Le 27 juin, une messe haute en couleur sera dite, qui introduira Georges Bondo dans ses nouvelles fonctions:«Ce sera l’occasion de faire une présentation pastorale de Georges, et également du CDOP, le Conseil des orientations pastorales, qui présentera, à travers ses animatrices Danièle Della Corte et Michelle Schaller, les nouvelles orientations et priorités de la paroisse. Cette messe sera aussi un pas de plus pour les jeunes en phase de Confirmation», explique Pierre Bou Zeidan.

Georges Bondo rejoindra donc en qualité de prêtre et curé l’équipe pastorale, complétée encore par l’agent pastoral Christophe Salgat:«Si je débarque ici tout seul, sans le soutien des autres, je ne m’y retrouverai pas!», dit le nouveau curé: «L’histoire de la paroisse de Moutier est relativement connue. J’y suis venu quelques fois dans le temps pour célébrer la messe comme prêtre. Je sais ce qui m’attend, par rapport à la pastorale ordinaire qui est à vivre. Après, il y aura des choses à découvrir, au fil des mois, des années. J’aurai à écouter les souhaits, les désirs des paroissiens. La première année sera une année d’apprentissage d’une certaine manière, de connaissance aussi, en vue d’une adoption réciproque. Il y a une part d’inconnue et je me dis: tant mieux!»

Avec œcuménisme

Pierre Bou Zeidan, qui avait côtoyé Georges Bondo lors de sessions des agents pastoraux, ces derniers se réunissant pour préparer ensemble les orientations et l’agir dans le Jura pastoral, estime également que Georges Bondo aura tout loisir de saisir et comprendre toutes les nuances et subtilités de la mentalité d’ici:«Il y a des choses bien marquées structurellement à Moutier: le vécu de l’œcuménisme notamment. De nombreux couples mixtes pratiquent ici. La région est très touchée par la Réforme, mais il faut le dire aussi, par un fort œcuménisme».

George Bondo dit venir d’un des rares départements de France où les prêtres sont rémunérés par l’Etat, chose assez exceptionnelle en France depuis la séparation Eglise-Etat au début du 20e siècle: «Je connais de la paroisse de Moutier un certain dynamisme. On sent cet engagement, qui change à vrai dire de là où je viens», parlant de son prêche en Ajoie, «Et puis, comme pasteur, je suis très ouvert à l’œcuménisme!» Georges Bondo est d’origine congolaise, et c’est très jeune qu’il a été adopté en Belgique.

A propos de son adoption, le futur curé dit«Dans une adoption, quelques années après la naissance, il y a toujours une tranche d’histoire difficile. Le récit d’une enfance porteuse de blessures n’est pas géré psychologiquement la même chose enfant qu’adulte. Il y a ce sentiment d’abandon dans l’inconscient d’un enfant. Mais je n’aime pas m’étendre là-dessus. Ca m’appartient!»

Touché personnellement par ce récit, Pierre Bou Zeidan l’est. Lui quittera Moutier et prendra un peu de temps pour lui: «Je n’ai pas trop de précisions quant à mon avenir. J’envisage d’accomplir la marche de Saint-Jacques -de-Compostelle. L’idée d’être pélerin me plaît bien. C’est important, une coupure, un temps de réflexion, une retraite en marchant, itinérante. Il faut dire qu’en quittant la Suisse, où tout est organisé, on est plus disponible pour l’imprévu!»

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