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Bienne: Transports

Un pas de plus vers les billets du futur

Les TPB proposent depuis cette semaine une nouvelle application pour l’achat des titres de transport. Elle calcule et facture automatiquement le trajet effectué par les voyageurs.

Plus besoin de connaître les zones et les tarifs, Fairtiq calcule tout à la place des usagers une fois le trajet effectué. Reto Probst
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Julien Baumann

«C’est une nouvelle ère qui démarre. Je travaille dans le domaine des transports publics depuis neuf ans et c’est un changement de paradigme!»

Bernd Leckebusch, responsable du secteur Marché et planification aux Transports publics biennois (TPB), peinait à contenir son enthousiasme, hier, lors de la présentation à la presse de Fairtiq, une nouvelle application pour smartphones.

Cette dernière, valable pour toute la communauté tarifaire Libero, a pour but la simplification de l’achat de titres de transport grâce au principe dit du «check-in, check-out».

L’application, disponible gratuitement, fonctionne au moyen de la géolocalisation. Après s’être enregistrés et avoir choisi un moyen de paiement, les voyageurs enclenchent le système à chaque fois qu’ils montent dans le bus, le train ou le tram (check-in) et le déclenchent à la fin de la course (check-out). Le prix du billet est ensuite automatiquement calculé et facturé à l’utilisateur en fonction du parcours effectué.

La bataille commence
L’application propose les tarifs les plus avantageux, promet Bernd Leckebush: «Tout est fait dans l’intérêt du client.» Les TPB précisent que si durant un jour, un utilisateur fait plusieurs trajets, il lui sera débité au maximum le prix d’une carte journalière.

L’application Fairtiq est déjà disponible depuis ce printemps dans trois régions, à Lucerne, Fribourg et dans les Grisons. Après les TPB cette semaine, doivent  encore s’ajouter prochainement à la liste les transports publics de Thoune.

Si l’application ne permet pas encore de passer librement d’une communauté tarifaire à l’autre, l’objectif est à terme de proposer ce système dans toute la Suisse. Mais la concurrence s’annonce rude. Les CFF, en collaboration avec CarPostal et la compagnie BLS, ont annoncé au début du mois vouloir tester, dès cet automne, une offre similaire grâce à l’utilisation du Swisspass.

La bataille vient donc à peine de commencer sur ce marché, mais selon le directeur des TPB, Christophe Kneuss, Fairtiq a l’avantage de«ne pas nécessiter l’installation d’appareils spéciaux dans les transports. Nous n’avons donc pas besoin de faire d’investissements supplémentaires dans les infrastructures.»

Rappel en cas d’oubli
L’application proposée à Bienne comporte pourtant quelques faiblesses. Il faut par exemple être connecté durant tout le trajet à Internet pour déterminer le parcours exact. L’installation du wifi dans les TPB n’est pourtant pas envisagée. Les utilisateurs de l’application devront donc recourir à la 3G ou la 4G.

Autre petit souci, les voyageurs peuvent oublier d’arrêter le programme à la fin d’une course. Fairtiq promet de repérer les éventuels oublis et d’envoyer, le cas échéant, un rappel sur le smartphone de l’utilisateur pour lui demander s’il est bien sorti du transport et où il s’est arrêté. Les TPB précisent qu’en cas de litige, l’application permet de faire des réclamations directement au service client.

Concernant la protection des données, les responsables jurent que seules les informations nécessaires au bon fonctionement du système seront utilisées et conservées. L’application a reçu le feu vert du préposé fédéral à la protection des données.

Fairtiq est valable sur l’ensemble du réseau Libero qui couvre le nord du canton, la région biennoise, une partie du Jura ainsi que la région de Soleure. Il prend en compte pour l’instant l’abonnement demi-tarif et le choix de la classe. Afin d’étoffer l’offre, des solutions pour les familles, les vélos et les détenteurs d’abonnements régionaux sont en cours de développement.

Fin des automates?
Les TPB ont conclu un contrat avec l’entreprise Fairtiq. Le montant de la transaction reste confidentiel. «C’est une somme à six chiffres, mais dans le bas de l’échelle», précise Bernd Leckebusch. «Si l’on compare aux 4,5millions investis pour les nouveaux automates, c’est minime.»

L’objectif pour les TPB est aussi de faire des économies. Cela signifie-t-il la fin des automates à billets? «Non, pas du tout. C’est comme dans tous les domaines, ce sont des canaux de distribution supplémentaires qui ne remplacent que très lentement les anciens systèmes. Dans 20 ans, il y aura encore des automates, c’est clair.»

Si l’application Fairtiq est déjà disponible et opérationnelle à Bienne, elle sera lancée en grande pompe ce dimanche à l’occasion du Big Bang au bord du lac. Les TPB espèrent ainsi limiter les embouteillages provoqués par les spectateurs du feu d’artifice et inciter une nouvelle clientèle à utiliser les transports en commun.

www.fairtiq.ch

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