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Tramelan

Un talentueux touche-à-tout qui recherche la simplicité

Thomas Loosli sort un nouvel album. Un enregistrement sans chichis où l’écriture et les instruments acoustiques tiennent une place centrale.

Thomas Loosli, alias Thomas Loisol, se réjouit de présenter son nouveau mini album le 2 juin prochain au Glatz Music Bar de Tramelan. Photo: Peter Samuel Jaggi

Aude Zuber

Thomas Loosli, alias Thomas Loisol, vernira son nouvel album de cinq titres le 2 juin prochain au Glatz Music Bar de Tramelan. Journaliste et présentateur à TeleBielingue, il a estimé pertinent de se choisir un nom de scène. «Cela permet de séparer cette activité de mes autres engagements, notamment professionnels. Et de cette manière, j’aide aussi les gens à me classer dans la bonne case», explique le Tramelot tout sourire. Et l’homme de préciser: «Les personnes avaient de la peine à orthographier et à prononcer mon nom, alors j’ai lancé les lettres en l’air et j’ai obtenu Loisol. Et en plus, ce pseudonyme me correspond bien, car il fait penser à un nom d’oiseau illustrant mon côté léger et mon envie de liberté.»

Un chanteur dégagé
Thomas Loisol se qualifie de chanteur dégagé. Qu’entend-il par cette dénomination? «C’est une façon de me démarquer du qualificatif engagé, car je suis détaché du politique et de tout dogmatisme. Et par l’emploi de ce terme, je souligne que je ne me bats pas pour une seule cause.»

Son premier contact avec la musique? Les chansons à texte. Il a d’abord été sensible aux paroles, avant de l’être également pour la mélodie. «A 12 ans, j’ai acheté l’intégralité de Georges Brassens. A l’époque, il s’agissait évidemment de 33 tours. Et pendant ce temps-là, mes copains écoutaient du hard rock», se souvient-il. Thomas Loosli a commencé à jouer de la guitare vers l’age de 15 ans. Les expériences se sont depuis succédées. Durant ses études à Genève, le Tramelot a fait partie d’un groupe de rock qui a rencontré un certain succès. «Nous étions des amateurs éclairés, nous ne désirions pas faire carrière». Il a ensuite travaillé avec son ex-épouse, il lui écrivait ses textes et l’accompagnait à la musique.

Un déclic
A 40 ans, un tournant s’est produit: «J’ai eu un déclic lors d’une soirée avec mes contemporains. Un karaoké était organisé et j’ai chanté ‹C’est extra› de Léo Ferré. Il s’est passé quelque chose en moi et le public avait aussi les frissons. A partir de là, j’ai chanté mes propres chansons».

Durant plus de six ans, Thomas Loosli a été actif au sein du groupe Out Of The Blue, avec lequel il a sorti deux disques, l’un paru en 2007 et l’autre en 2010. «L’idée était de faire de la scène , avec mes potes», commente-t-il.

Aujourd’hui, l’artiste lance un mini album acoustique issu d’une collaboration avec Isabelle Treu à la flûte, Karim Dubugnon à la basse et Raoul Demmer aux percussions. «Il s’agit d’un échantillon de cinq chansons. Chaque titre délivre un message différent. Quelques chansons sont plutôt de type épicurien et d’autres plus engagées qui montrent la bêtise humaine et que, parfois, il suffirait d’un rien pour changer les choses», déclare-t-il. Plus spécifiquement, le titre «Danse!» interroge la place que l’homme a dans le monde. Quant à la chanson «Juste une envie», elle appelle avec une certaine légèreté à revenir à l’essentiel et à abandonner les choses futiles.

Même sans concept d’album, un élément commun apparaît entre les chansons: la simplicité. «Je n’ai pas ajouté d’effets,  de bidouillage et d’over-dubs, notamment pour une question d’honnêteté. Je ne veux pas qu’il y ait tromperie sur la marchandise», déclare le chanteur.

Une pochette artistique
Quant à la pochette de l’album, c’est aussi l’une de ses créations. Une statue d’une jeune femme de style gréco-romain est représentée. Elle est agenouillée, le regard dirigé vers le bas avec  les yeux fermés; ses traits sont fins et son sexe caché par un plectre (grattoir de guitare) de couleur rose vif. «J’ai réalisé cette photographie dans le cadre du projet ‹Objectifs Objets› organisé au CIP, à Tramelan. En fait, j’ai récupéré cette sculpture qui appartenait à mes grands-parents. Elle m’a toujours intrigué. Enfant, je la manipulais souvent», explique Thomas Loosli. Cette représentation de statue n’a pas été choisie par hasard. Elle évoque la chanson «Dans mes nuits roses». Les fantasmes supposés des hommes y sont abordés.

La suite? Une tournée est en préparation pour cet automne. «Je me réjouis d’être sur scène . On recherche ces moments forts où les musiciens et moi sommes en parfaite adéquation pour partager un maximum avec le public», conclut-il.

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