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Cap sur le monde (3)

Une affaire qui roule au pays des kangourous

Après une enfance passée à Prêles et La Neuveville, Annette Ducommun a eu envie de découvrir d’autres choses. Cela fait désormais 27 ans qu’elle habite en Australie et gère depuis cinq ans son propre business.

Annette Ducommun et son fils Daniel passent énormément de temps au rink. Sur le plan sportif, c’est plutôt bénéfique pour le cadet de la famille qui évolue avec l’équipe nationale de inline hockey. LDD
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Lyndon Viglino

Annette Ducommun, née Wolfensberger, ne se doutait pas qu’après avoir déménagé au sein du district de La Neuveville puis en Suisse romande, elle allait tout quitter pour vivre à l’autre bout du monde. Installée à Prêles avec sa famille, puis à La Neuveville au moment de passer au collège et au gymnase, l’envie d’apprendre le métier de physiothérapeute l’a poussée à quitter pour la première fois le lac de Bienne.

Direction Lausanne et le lac Léman pour y suivre l’école devant la mener à son métier de rêve. Une vie relativement classique. Oui, mais ça, c’était avant l’année 1989. Papier en poche, l’envie de découvrir autre chose l’a fait s’envoler pour l’Australie. Vingt-sept ans plus tard, la voilà propriétaire d’une salle de patinage en banlieue de Melbourne.

Joli tour de l’Australie…
«Au début, je pensais seulement rester deux ans, mais je suis toujours ici avec maintenant trois enfants qui ont 15, 17 et 19 ans», sourit Annette. Il faut avouer qu’une vie ne suffirait pas pour parcourir ce pays d’une superficie pas loin de celle de l’Europe toute entière. Et si elle est restée si longtemps, c’est évidemment aussi pour y découvrir d’innombrables merveilles. «Ma maman m’a souvent rendu visite et nous avons visité presque tous les Etats», lâche-t-elle en énumérant la liste des lieux les plus connus.

De Sydney et son opéra, aux plages de Port Douglas, en passant par la Gold Coast et Brisbane, elle a tout vu! Même Perth, à l’autre bout de l’île, Adelaïde au sud, ou bien des coins plus ancrés dans les terres comme le mondialement célèbre Ayers Rock près d’Alice Springs. Ou encore Cooper Pedy. «Et la Tasmanie, aussi», complète Annette, la tête perdue dans ses souvenirs.

… sans oublier le travail
Pour se donner les moyens de parcourir tant de kilomètres, elle a bien sûr dû travailler. Et cela passait par un retour aux études afin de lui permettre d’acquérir le papier équivalent pour exercer le métier de physiothérapeute au pays des kangourous. Puis ce sont ses trois enfants qui l’ont indirectement poussée à modifier quelque peu son parcours professionnel.

«En 2008, ils ont commencé le sport sur rollers (voir ci-dessous). Le patinage artistique pour Sophie et Olivia, et le inline hockey pour Daniel», explique-t-elle. Et de poursuivre: «En 2011, la salle dans laquelle ils s’entraînaient était à vendre et j’étais intéressée à reprendre ce business.»

Un nouveau défi, une nouvelle vie aussi, dès le 1er novembre 2011. La salle étant située à Bayswater, environ 30 kilomètres à l’est de Melbourne, elle déménage à Croydon, coin paisible à 10 minutes en voiture du «Bayswater Roller City».

«Depuis, nous organisons des sessions publiques, des anniversaires et accueillons bien sûr les entraînements de patinage et de hockey. Le rink est ouvert sept jours sur sept», commente Annette. Ah, les anniversaires! Aucun des enfants ayant fêté ce jour particulier dans cette salle ne peut oublier cet instant.

Musique, danse des canards (chicken dance), gâteaux et plein d’autres surprises. Tout est fait pour que les plus petits se sentent comme des rois l’espace d’une journée. «C’est l’une des choses que je préfère, voir le sourire des enfants et les amitiés qui se forment à travers le sport», dixit Annette.

Même les sessions publiques conviennent à tous. Aux amoureux qui tournent main dans la main en tentant de rester debout sur les roulettes, aux plus sportifs qui profitent des quelques minutes réservées aux plus rapides pour s’injecter une bonne dose d’adrénaline, en passant par les plus joueurs qui se prêteront volontiers à l’une ou l’autre animation. Le tout sans oublier les danseurs qui profiteront des allures de roller disco que prend parfois cette salle.

De nombreuses journées à thème, pour la fête nationale ou Halloween par exemple, sont d’ailleurs fréquemment organisées.

Grâce à l’aide de son team – 15personnes, majoritairement des adolescents à temps partiel – pour gérer la location de patins, la cantine, l’animation et les platines, Annette peut toujours exercer son métier de physiothérapeute à mi-temps. «Les gens qui travaillent ou qui viennent au rink sont comme notre deuxième famille». Un esprit familial, de partage et de bonheur que les visiteurs ressentent dès le seuil de la porte d’entrée franchie.

Si vous passez dans le coin, entre deux rencontres de l’Open d’Australie, un selfie devant les 12 apôtres et un tour au marché de St. Kilda, n’oubliez pas d’aller vous amuser au Bayswater Roller City.

 

Deux passions et du talent à revendre

ARTISITIC SKATING Le patinage artistique, tout le monde connaît. Les Stéphane Lambiel de là-bas ne griffent toutefois pas la glace, car il n’est pas question de lames, mais de roulettes. Peu connue chez nous, figurez-vous que cette discipline n’est pas une autre invention folle de «Down Under», car les championnats du monde de patinage artistique sur patins à roulettes auront lieu en Italie fin septembre.

Deux filles s’entraînant à Bayswater seront d’ailleurs du voyage pour représenter l’Australie. Olivia, la deuxième fille d’Annette, figure dans la réserve de cette sélection «aussie». Elle, qui a, entre autres, terminé troisième cette année lors du  championnat national, a déjà représenté son pays à de nombreuses reprises aux championnats d’Océanie. Sa grande sœur Sophie y a décroché une médaille d’argent en 2011, avant d’arrêter ce sport pour  coacher les enfants et leur apprendre à patiner.

INLINE HOCKEY Si dans notre région le skater inline hockey est un sport populaire, avec des équipes telles que Bienne Skater 90 ou Bienne Seelanders, le penchant international de cette activité se joue avec un puck. Et en salle. Que ce soit en France ou au Canada, vous n’allez croiser aucune balle orange en compétition. Et bien l’Australie ne déroge pas à la règle.

Et sur ses roulettes, avec un puck, Daniel est loin d’être mauvais. Le cadet de la famille fait partie de l’équipe nationale dans sa catégorie d’âge et a été sélectionné pour les Junior Olympics. La solidarité de cette famille du Bayswater Roller City lui a permis de récolter l’argent nécessaire pour se rendre à Hawaï, sous le maillot australien. Une compétition dont il a ramené une médaille de bronze avec les M14 et d’argent avec les M16. Rien que ça.

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