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Une année 2018 difficile pour les forêts

Dame Nature donne du fil à retordre et cela va certainement durer. Car si les ventes de l’exercice 2017-2018 constituent un record, le reste du grand tableau inquiète.

En début d’année 2018, la tempête Eléanor a fait de gros dégâts. Photo: archives Tanja Lander

Par Shona Allemann

L’assemblée générale du Cercle forestier du Jura bernois (CEFOJB), qui regroupe les propriétaires de forêts de la région, s’est déroulée hier matin, au Fuet. Après l’accueil du président, Roland Benoit, du maire de Saicourt, Markus Gerber, et du président de la bourgeoisie, Claude-Alain Paroz, différents intervenants ont partagé des informations importantes aux membres présents.

Alors que les ventes réalisées durant l’exercice 2017-2018 constituent un record (plus de 120'000 m³ de bois vendu et un chiffre d’affaires dépassant les 9 millions de francs), la suite du tableau inquiète. «L’année 2018 n’a pas été des plus tendres avec nos bois», explique Didier Adatte, directeur de ProForêt SA, la société qui se charge de représenter les offreurs locaux sur le marché du bois.

Pas de bois AOC
En effet, dès janvier, la tempête Eleanor (ou Burglind) a ravagé de nombreux hectares. Ensuite, c’est une sécheresse extrême qui s’est installée et qui a engendré une attaque de bostryches, dévastateurs pour les arbres (lire Le JdJ du 28 février, notamment). «Et on doit s’attendre à des attaques de bostryches encore plus importantes pour 2019», confie-t-il.

Une situation qui ne profite donc pas aux propriétaires de forêt, à qui il a été conseillé de couper le moins de résineux possible durant l’hiver puisque la demande est très basse. En revanche, celle des arbres feuillus est en hausse et le prix du m³ devrait augmenter en 2019.

Lors de l’assemblée, l’abandon du projet «AOC Bois du Jura» a été annoncé. Alors que cela a été une réussite du côté français, le manque d’engouement et d’engagement des scieurs a entraîné la chute du projet et la dissolution de l’association qui souhaitait le mener à bien.

Autre nouvelle peu réjouissante, celle des gares de chargement. Roland Benoit explique que deux lieux de chargement régionaux ont fermé. Bien qu’il soit possible de charger le bois sur les trains aux Franches-Montagnes durant quelque temps, cette solution n’est pas possible à long terme. «Nous essayons de sensibiliser le canton afin de rouvrir la gare de chargement de Reconvilier, mais c’est compliqué...» ajoute le président.

A la recherche d’un président
En ce qui concerne le reste de l’assemblée, de nombreux projets en cours ont été présentés, notamment le projet Forêt-Gibier, qui a pour but d’améliorer la cohabitation de la faune et de la flore, mais aussi des projets d’aménagement et de sécurité. Le président a fait part de sa volonté de démission, tout en précisant qu’il était d’accord de reprendre ce rôle pour deux ans, le temps de trouver un successeur puisque personne ne s’est présenté pour le poste.

Le comité et l’organe de contrôle ont été réélus à l’unanimité, sans aucun changement. Les membres ont également dû voter sur une hausse des cotisations de 10 ct/ha de forêt leur appartenant. Ce qui a également été accepté à l’unanimité.

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