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Bienne

Une année cinéma 2016 «sans top, ni flop»

Directrice de Cinevital, Edna Epelbaum tire un bilan mitigé de 2016. Mais le groupe, qui exploite cinq salles à Bienne, assure n’avoir pas souffert de la concurrence du multiplexe Cinedome.

«The Revenant», avec Leonardo DiCaprio, est le champion de 2016. Sorti au mois de janvier, il a attiré 3500 spectateurs dans les salles Cinevital. LDD

Didier Nieto

«Ma vie de Courgette», «Spotlight», «Demain»... L’année 2016 a livré quelques belles réussites cinématographiques. En terme de fréquentation des salles en revanche, «elle ne restera pas dans les annales», juge Edna Epelbaum, directrice de Cinevital. «Contrairement à 2015, il n’y a pas eu de gros succès comme le dernier James Bond ‹Spectre› ou la comédie ‹Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu›. Mais s’il n’y a pas eu de top, il n’y a pas eu de flop non plus», poursuit-elle.
Avec 3500 entrées comptabilisées dans les salles Cinevital, le film d’aventure «The Revenant», avec Leonardo DiCaprio, est le champion de l’année. En comparaison, «Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Bieu?» avait dépassé la barre des 8000 spectateurs. Autres succès de 2016, «Heidi», «Zootopia», «Comme des bêtes» et «Le Livre de la Jungle», cumulent chacun environ 2500billets vendus.

L’énigme Cinedome
En Suisse, les salles obscures ont enregistré un net recul d’entrées entre 2015 et 2016, passant de 14,7 à 13,7 millions de spectateurs – selon les chiffres provisoires communiqués par Pro Cinema, l’association suisse des exploitants et des distributeurs de films. Cette tendance à la baisse ne se répercute cependant pas à Bienne. Au contraire: les cinémas de la cité seelandaise ont accueilli 178000cinéphiles en 2016, contre 168000 en 2015. «Oui, mais avec cinq salles en plus», s’empresse de préciser Edna Epelbaum. Exploité par KitagAG, le multiplexe Cinedome a ouvert en septembre 2015 à la Tissot Arena. «Le nombre de spectateurs n’a pas augmenté comme il l’aurait dû avec autant de sièges supplémentaires», estime la directrice.
Reste que l’ouverture de Cinedome a soumis les cinq salles de Cinevital a une concurrence inédite. «On ne souffre pas, mais on ne jubile pas non plus. Il est de toute façon trop tôt pour connaître l’impact des nouveaux cinémas sur nos salles. On en saura plus dans cinq ans. Mais pour le moment, je peux dire que la partie commercial de la Tissot Arena ne marche pas», glisse Edna Epelbaum. Contacté à plusieurs reprises pour s’exprimer sur la fréquentation de Cinedome, Kitag  n’a jamais donné suite à nos sollicitations.
Edna Epelbaum assure que son groupe n’a pas adopté de stratégie particulière pour contrer la concurrence du multiplexe. «La diversité des films projetés reste capitale. Se concentrer uniquement sur les blockbusters ne paie pas. Il faut des films de tous les genres et dans toutes les langues», indique-t-elle.
En 2017, Cinevital veillera aussi à la variété de son offre et de ses événements spéciaux. Les salles poursuivront les projections en direct de pièces de la Comédie française. Et la première de «Kino’Lunch» est prévue aujourd’hui (voir encadré). Autre objectif de l’année: faire de la Journée nationale du cinéma une tradition. Cette action avait été organisée pour la première fois le 4 septembre dernier dans 250 salles du pays. Ce jour-là, un ticket coûtait 5 fr. L’opération a attiré 215000spectateurs. «A Bienne aussi ce fut un grand succès», se félicite Edna Epelbaum.

Des séances à midi
Cinevital s’efforce de diversifier son offre depuis plusieurs années en organisant des événements spéciaux. Elle programme par exemple des concerts ou des opéras retransmis en direct sur grand écran. Elle loue aussi ses salles pour des anniversaires ou pour y disputer des tournois de jeux video. Depuis aujourd’hui, elle propose des séances de cinéma durant la pause de midi. «C’est une tradition qui existe depuis longtemps à Berne et que nous songions à instaurer à Bienne depuis un moment», explique Edna Epelbaum. Les séances «Kino’Lunch» auront lieu tous les jours de la semaine à 12h15. «Elles visent deux publics: les personnes qui ne veulent ou ne peuvent plus sortir le soir, et les travailleurs», détaille la directrice de Cinevital.
La programmation sera constituée de films à l’affiche, mais aussi d’avant-première, à l’image de «Das Mädchen vom Änziloch», le documentaire projeté aujourd’hui au Rex 1. Sous-titré en français, il met en scène une petite fille qui explore l’Änziloch, une cavité rocheuse située dans l’Emmental.

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