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Saint-Imier

Une fête qui se développe sur tous les plans

Etoffé et égayé de nouveaux visages, Noël ensemble a fait en sus honneur à sa dimension solidaire. Seul le temps maussade de samedi a quelque peu troublé la magie de l’Avent. Impressions.

Animation musicale sous le tipi, vaste construction d’inspiration lapone et abondamment chauffée au feu de bois. Photo: Stéphane Gerber

Par Salomé Di Nuccio

Seize chalets et deux grands tipis animés, visités par une foule discrète mais continue... Entre jeudi et samedi soir, ces décors occupaient même une place de choix sur la place du Marché à Saint-Imier. A l’image d’une pieuvre gourmande et bienfaisante, le 7e Noël ensemble vient d’étendre de plus belle ses tentacules solidaires. Président du comité organisateur, Michel Ruchonnet rappelait que, l’an prochain, elles serviront le credo de la manifestation, dont les bénéfices seront reversés à une ou plusieurs œuvres caritatives. «En venant manger une fondue sous le tipi plutôt qu’ailleurs, les gens participent à ces bénéfices.»

Avec les vieux métiers
Etoffé et égayé de nouveaux visages, le marché de Noël s’offrait cette année une configuration plus intimiste. Une disposition qui a beaucoup plu aux visiteurs, mais aussi aux artisans fidèles au poste. «On a l’impression d’un vrai village de Noël.» Et au cœur de cette petite cité scintillante, la population a vu cette fois-ci à l’œuvre un forgeron. Florian Krähenbühl, en l’occurrence, maréchal-ferrant à Frinvillier. Encore une offre en sus de la part des organisateurs, tenant que les métiers anciens soient dorénavant représentés.

Exposante de bijoux fantaisie aux côtés de sa fille Marine, Isabelle Di Paolo sent que, de plus en plus, la fête assoit réellement sa dimension solidaire. «On vend généralement bien. Les gens achètent facilement en cas de coup de cœur, et ils en profitent pour choisir leurs cadeaux. Ce qu’on vient d’ailleurs de faire nous-mêmes...» Pour exposer ses vitraux avant les fêtes, Marie-Claire Morf a opté en priorité pour Noël ensemble. En tant que membre des Cartons du cœur du Vallon, l’un des quatre bénéficiaires de l’édition 2017, l’Imérienne voulait contribuer au succès de cet événement local. «De la part des organisateurs, j’ai trouvé que l’investissement était énorme et assez fantastique.»   

Un résultat global moyen?
Dans la journée de samedi, la météo maussade a quelque peu plombé la magie de l’Avent. D’un point de vue global, les bénéfices futurs risquent d’en souffrir. Un «résultat général assez moyen», c’est la crainte de Nathalie Fiechter, en charge du tiroir-caisse pour le comité. Bien que les trois concerts aient attiré du monde à la Collégiale, c’est le rendement des victuailles qui rapporte le plus.

Autour du traditionnel Téléthon des sapeurs-pompiers de l’Erguël, pluie et neige n’ont toutefois pas entaché l’action des bénévoles. En soutien aux maladies rares, Raphaël Schmid et son équipe ont collecté plusieurs centaines de francs de plus que l’an passé. «On était même très étonnés de voir autant de monde...»

Quelques chiffres
6000 francs Le bénéfice dégagé lors des éditions 2016 et 2017. Soit quatre fois plus que la première année.
1500 francs La somme laissée dans le panier de la Collégiale, à l’issue du concert de l’ensemble russe Pokroff.
140 fondues Le nombre de services sur les trois jours.
330 saucisses Les grillades servies.
800 francs Le montant récolté pour le Téléthon.
22 à 24 000 francs Le budget dédié à l’organisation de Noël ensemble, dont 10 000 francs issus du sponsoring.

Fondue en famille sous le tipi.  Photo: Salomé Di Nuccio

Deux tipis lapons: un charme bien spécifique
Autour d’un caquelon ou d’une saucisse, mais auprès d’un grand feu de bois et sous tipi. C’est ce qui confère un charme spécifique à la manifestation. Sa part d’évasion...En 2012, Michel Ruchonnet avait flairé juste en relançant une fête populaire de fin d’année. Depuis, les gens de la cité et des alentours apprécient: «C’est très agréable et ça donne vraiment envie de sortir de chez soi.»

L’habitat de l’Indien pour un avant-goût de Noël? Comme l’informe Stéphane Rubner, président de l’association propriétaire Atmosphère Tipi, à Sonvilier, les structures émanent en fait d’un modèle nordique: «Elles ont été fabriquées au nord de la Suède et sont beaucoup utilisées par les esquimaux.» Avec les symboles propres à nos traditions, la connotation va quelque part de soi, et plusieurs marchés de Noël romands y ont désormais recours. «On peut tirer un lien entre la Laponie et les rennes. Comme si on avait déplacé une partie du village du Père Noël...»

Au fil des éditions, l’idée a fait son chemin en Erguël. Installés en mode mitoyen depuis 2016, les tipis offrent à eux deux jusqu’à 160 places assises. Pour alimenter leurs brasiers respectifs, les bourgeoisies du Vallon mettent gracieusement leur bois à disposition. Celui-là même qui provient de Saint-Imier. Chargé des infrastructures pour Noël ensemble, Michel Weisshaupt compte généralement un mètre cube par jour. «En fonction de la température, on tourne avec trois stères à trois stères et demi.»

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