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Neuchâtel

Une galerie dédiée à la BD

Un lieu dédié à la BD nommé 9th Art Gallery vient d'ouvrir à Neuchâtel

Hergé mais aussi de nombreux auteurs sont présentés. Christian Galley

Nicolas Heiniger

Neuchâtel, temple suisse de la bande dessinée? Cette idée a priori saugrenue pourrait bien devenir réalité grâce à l’ouverture, jeudi, de la 9th Art Gallery. Dans cet espace de 120m2 situé dans les locaux tout neufs de la librairie Apostrophes, rue du Seyon 5, on peut admirer et acheter des dessins originaux, des sérigraphies en haute définition signées et numérotées ou différents objets (principalement des figurines en résine de différentes tailles) en rapport avec l’univers du 9e art.

Parmi les œuvres exposées, un dessin à l’encre de Chine réalisé par Franquin en 1957, représentant Spirou en scaphandrier, retient particulièrement l’attention de Derek Emonts, l’un des deux gérants de la galerie. Son collègue Michael Verwuglen choisit une œuvre de Philippe Geluck, père du Chat. Le dessin est posé sur le sol dans un cadre spécial, et le Chat y dit: «Si tu n’as pas de place pour accrocher tes œuvres d’art à tes murs, en voici une que tu pourras poser par terre».

«Un projet un peu fou»

La 9th Art Gallery est née dans la tête de l’homme d’affaires et collectionneur neuchâtelois Bernard Morel, propriétaire depuis l’an dernier des librairies Apostrophes. «Nous l’avons rencontré lors d’une transaction, et le courant a bien passé», racontent les deux Belges, qui dirigent également une société spécialisée en vente et expertise d’originaux dans leur pays. Ces deux fins connaisseurs du marché de la BD, eux-mêmes collectionneurs, ont donc accepté ce projet «un peu fou», estimant qu’il s’agissait d’une occasion unique.

L’ouverture de ce lieu dédié à la BD réjouit le conseiller communal Olivier Arni, qui s’était déplacé pour l’inauguration: «C’est remarquable de voir un acteur du centre-ville investir dans un contexte économique peu favorable», estime l’élu. Un enthousiasme partagé par le délégué au centre-ville Jean-Marc Boerlin: «Des compétences exceptionnelles et des conseils de spécialistes, c’est ce genre de commerces qu’on veut au centre-ville». En prime, les cadres ont presque tous été réalisés par une encadreuse de la ville.

Plus fiable qu’internet

Si l’entreprise peut paraître téméraire économiquement parlant, elle vise un public de mordus qui n’hésitent pas à parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour trouver la perle rare. «Pour ces collectionneurs, la seule autre alternative, c’est internet», explique Derek Emonts. Mais sur le web, impossible de garantir que la pièce commandée – qui peut valoir plusieurs dizaines de milliers de francs – n’est pas un faux, qu’elle arrivera bel et bien et qu’elle sera en bon état.

Mais à côté de pièces rares et coûteuses (un original d’Uderzo vendu 48 000 francs, par exemple), on trouve aussi des posters du Chat pour 15 francs. Et si un coin de la galerie est consacré à l’incontournable Hergé, une foule d’autres auteurs sont également présents au travers de leurs œuvres, ainsi que le fait remarquer Jean-Marc Boerlin, qui fut libraire pendant 33 ans: «Quand nous étions enfants, il y avait Tintin, Astérix, Lucky Luke, et c’était tout. Là, c’est d’une telle richesse...»

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