Une histoire de résilience sur fond de rap

Par Marisol Hofmann

Le Raimeux, le Montoz, le Graitery, les rives de la Birse, la vallée de Delémont ou encore le val Terbi sont autant de décors dans lesquels évoluent les personnages (un père et son fils adoptif) du troisième bouquin que vient de sortir Valentin Winistoerfer. «J’avais envie de rendre hommage à ce coin de pays qui m’a vu grandir et que j’affectionne tant», souligne celui qui est enseignant à Moutier.
L’auteur de ce roman d’une centaine de pages, sorti aux Editions Raimeux, nous plonge ainsi dans une région que l’on (re)connaît bien, à quelques changements près, puisque l’histoire se déroule dans un futur pas si lointain où l’on roule en voiture électrique, où le smartphone est déjà dépassé par d’autres technologies, où les noms à consonance étrangère laissent deviner un Jura plus multiculturel et où le rap n’est plus à la mode.
Cette fiction n’invite pas uniquement le lecteur à suivre le personnage principal, Mamadou, dans ses excursions en terre jurassienne, mais également dans les pérégrinations intérieures de cet esprit tourmenté par le chagrin d’un amour de jeunesse impossible, le spectre des inconnus qui l’ont conçu, l’absence de figure maternelle ou encore la rancœur qu’il ressent envers un père dévoué mais un brin maladroit et mystérieux.
«Cette histoire m’a été inspirée par les nombreuses discussions que j’ai eues avec des amis au sujet de la paternité. De plus en plus de personnes de mon entourage ont fondé une famille, ce qui a éveillé en moi de nombreux questionnements à ce sujet», explique le Prévôtois de 28 ans. «J’ai alors imaginé le scénario d’un père qui n’aurait pas trouvé l’amour mais tout de même désiré élever un enfant seul», poursuit-il.
«Les nuages des nuits d’été», c’est donc l’histoire de deux hommes, Mamadou et son «daron», Heldon, dont le parcours atypique pousse à réfléchir sur la notion de famille, d’identité et d’amour. «J’ai voulu mettre en lumière un modèle familial non conventionnel sans porter de jugement», relève cet enseignant qui a affaire à de plus en plus d’élèves issus de familles monoparentales. «Il n’y a pas qu’une seule manière d’élever un enfant.»
 

Paroles de sagesse
C’est également une histoire de résilience, dramatique mais empreinte d’espoir, où le jeune Mamadou va devoir apprendre à vivre la déception et accepter son impuissance face aux aléas de la vie.  
Fidèle à lui-même, Valentin Winistoerfer n’a pas omis d’ajouter une touche de rap à son histoire. Sa patte, en quelque sorte. Il insère, dans ses textes, des paroles d’auteurs qui l’inspirent et qui lui ont donné envie d’écrire à son tour. Dans «Les nuages des nuits d’été», elles apparaissent en trame de fond et entrent en résonance avec le vécu des personnages, comme les conseils d’un vieux sage qui tombent toujours à pic et qui permettent de dissiper quelque peu les nuages de questionnements qui embrument l’esprit. Celui des personnages comme de l’auteur.

Le livre est disponible à la librairie Point-Virgule, à Moutier, à la librairie Page d’Encre, à Delémont et peut être commandé dans les librairies de Suisse ou en ligne à l’adresse suivante:https://imprimerie-online.ch/les-nuages-des-nuits-d-ete.html.