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Malleray

Une passion qui lui donne des ailes

A côté de son travail de gestionnaire du commerce de détail et responsable du secteur oiseaux Au bonheur des animaux, à Tavannes, Alan Braichet s’est spécialisé dans la détention de perroquets.

  • 1/3 A peine a-t-il franchi l’entrée de la volière, que l’un de ses amis à plumes se pose déjà sur son bras. Photo: S. Gerber
  • 2/3 Alan Braichet a tissé une étonnante complicité avec Nevada, son ara à ailes vertes. Photo: S. Gerber
  • 3/3 détient près de 20 oiseaux d’espèces différentes.
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Par Marisol Hofmann

A peine a-t-il eu le temps de franchir l’entrée de la volière, que l’un de ses amis à plumes se pose déjà sur son épaule. Il s’agit de Nevada, un majestueux ara chloroptère, également appelé ara à ailes vertes, avec lequel Alan Braichet a tissé une étonnante complicité. «J’admire particulièrement les aras pour leur intelligence et le lien que l’on peut développer avec eux. Ce sont des oiseaux très câlins et sociables, qui ont besoin de beaucoup d’interactions», commente ce gestionnaire du commerce de détail spécialisé en zoologie et responsable du secteur oiseaux, de la boutique Au bonheur des animaux, à Tavannes.
Les autres volatiles, plus timides, observent avec curiosité les nouveaux visiteurs entrés dans leur enclos, depuis leurs perchoirs. L’un d’entre eux, un cacatoès de Leadbeater, semble particulièrement intrigué par l’appareil du photographe et tente à son tour d’atterrir sur l’épaule de ce dernier, lui causant une petite frayeur...
Mais ne vous y méprenez pas, ces perroquets ne sont pas à vendre, contrairement aux autres animaux du magasin. Ils appartiennent tous à Alan Braichet. La grande volière a été installée dans la boutique l’an dernier afin qu’il puisse emmener ses protégés – ils sont une vingtaine – sur son lieu de travail et que la clientèle puisse en profiter. «Cela me permet d’avoir plus d’interactions avec eux maintenant que je travaille à 100%», explique-t-il. «Le reste du temps, ils sont logés chez moi, à Malleray, dans une pièce spécialement aménagée.»


Le déclic
Alan Braichet,  dont La Semaine a déjà dressé le portrait il y a peu, a grandi entouré d’animaux: lapins, cochons d’Inde, hamsters, gerbilles, chinchillas, écureuils de Corée, grenouilles... Il a côtoyé de nombreuses espèces avant d’adopter son premier volatile, il y a de ça une dizaine d’années. «Mes parents étaient réticents à ce que nous ayons des oiseaux à la maison car ils estimaient que ceux-là ne sont pas faits pour vivre en captivité, ce qui est compréhensible», raconte Alan Braichet. «Jusqu’au jour où j’ai ramené un bébé pigeon à la maison. Il était tombé du nid chez un éleveur et ses parents avaient été mangés par une fouine», poursuit-il.
N’ayant pas le cœur à abandonner l’oisillon à son triste sort, il s’en est occupé et a réussi à le sauver. Il s’est renseigné sur Internet et en consultant des livres spécialisés afin de savoir comment en prendre soin. Il a également demandé conseil à des éleveurs. «Il a vécu quelques années et nous lui avions même acheté un compagnon, un pigeon d’ornement», sourit-il. Sa passion était née.


Il ouvre la cage aux oiseaux
«Il est vrai que la détention d’oiseaux a un côté égoïste», concède le jeune homme de 21 ans. «J’essaie malgré tout de leur apporter le maximum pour leur épanouissement personnel. Bien qu’élevés en captivité, ils conservent des besoins similaires à leurs cousins sauvages. Détenir des perroquets représente un investissement conséquent», avertit-il. Il explique que ceux-là ont besoin d’un environnement spacieux et enrichi à l’aide par exemple de branches, de jeux d’intelligence, de jouets de recherche alimentaire, ou jouets à détruire «car ce sont des animaux qui aiment explorer avec leurs becs mais qui causent, du coup, passablement de dégâts».
Alan Braichet accorde en outre, de temps à autre, à ses protégés des sorties hors de leur cage. Une pratique qu’il juge nécessaire puisqu’elle permet à ces grands Psittaciformes «de voler, se défouler, et ainsi exprimer leur instinct naturel à leur guise», mais qui demande un important entraînement en amont afin que ceux-ci reviennent auprès de leur maître. «C’est, en quelque sorte, 20% de travail sur l’animal et 80% sur l’humain. Nous devons adopter un certain comportement afin de garder le contrôle de la situation. Pour que l’oiseau ait toujours envie de revenir il faut instaurer une forme de leadership, bien qu’il n’y ait pas de hiérarchie chez les perroquets», précise-t-il.


Bientôt reconnu au niveau national
Du haut de ses 21 ans, Alan Braichet est déjà considéré comme un spécialiste de détention de perroquets dans certains cantons romands. «Les vétérinaires cantonaux me contactent pour que je récupère des oiseaux, pour me demander conseil ou de former des particuliers à la détention de grands Psittaciformes, qui est soumise à autorisation en Suisse», relève-t-il. Cet amoureux des animaux est en outre quotidiennement contacté pour des conseils en tout genre concernant la détention de grands perroquets.
Il souhaite être reconnu au niveau national et entend poursuivre une formation raccourcie de gardien d’animaux afin de faciliter les démarches pour obtenir une accréditation de la part des services vétérinaires fédéraux. Avec une passion qui donne des ailes, il n’est pas étonnant que ce jeune homme ambitieux désire aller toujours plus haut.

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