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Champoz

Une pétillante trentenaire à la barre

Elue lors d’une élection libre, Emilie Schnegg a largement franchi le cap des 100 jours à la mairie. Et celle qui est arrivée soudainement à ce poste ne regrette pas de s’être engagée

Femme active professionnellement, maman de deux filles, Emilie Schnegg endosse une nouvelle fonction depuis le début de l’année. Les soutiens manifestés avant l’élection libre l’ont encouragée à se lancer. S. Gerber

Michael Bassin

Il y a six mois, Emilie Schnegg était à des années lumières de s’imaginer, un jour, en première ligne pour accueillir officiellement un conseiller d’Etat et moult invités politiques dans sa commune... Et pourtant, cette scène aura bel et bien lieu. En sa qualité de mairesse de Champoz, elle accueillera Pierre Alain Schnegg le 17 juin prochain lors de la réception officielle du nouveau membre du Conseil exécutif bernois.

L’accession de la pétillante trentenaire à la tête de Champoz lors de l’élection libre du 9 décembre 2015 fut aussi soudaine qu’inattendue. «J’ai été approchée par deux citoyens, trois semaines avant cette échéance seulement. Avant, je n’avais strictement jamais pensé occuper ce poste», se remémore-t-elle.

D’abord étonnée par ces citoyens qui l’encourageaient à endosser la fonction de maire, Emilie Schnegg a ensuite examiné plus attentivement cette éventualité. Surtout que les appels du pied devenaient de plus en plus nombreux dans le village. «Et puis, je me suis dit que si Pierre Alain Schnegg m’apportait son soutien, c’est qu’il m’imaginait capable d’assumer cette tâche.» Ce qui devait arriver, arriva: proposée par le futur conseiller d’Etat, la jeune femme de 31 ans fut élue en assemblée, devant... Pierre Alain Schnegg qui récolta quelques voix malgré son appel à voter pour sa concitoyenne.

Le cap des 100 jours est aujourd’hui allègrement franchi. Et la nouvelle mairesse ne regrette aucunement de s’être jetée à l’eau. «Mais j’apprends tous les jours. C’est de la découverte à 100%, sourit-elle. Je suis beaucoup aidée dans mon apprentissage, notamment grâce aux anciens conseillers communaux ainsi qu’à la secrétaire et ses 44 années d’expérience.»

Une année chargée

L’exécutif local est composé de cinq élus, en l’occurrence trois nouveaux (Emilie Schnegg, Tania Bechtel et Wesley Mercerat) et deux anciens (Claude Girod et Florian Girod). «Les séances se passent bien, dans un état d’esprit convivial. J’encourage chaque membre à donner et faire valoir son opinion. Et chacun est responsable de son dicastère.»

Selon la mairesse, l’année s’annonce chargée à Champoz. Parmi les dossiers sur le haut de la pile figurent le suivi de la nouvelle loge à Mont-Girod, la rénovation de la bergerie, l’engagement d’une nouvelle secrétaire ou, encore, le projet de regoudronnage d’un chemin au sud-est du village. Et puis, en surplus, il y aura la cérémonie du 17 juin pour laquelle un comité d’organisation composé de membres du conseil et de citoyens a été formé. Selon Emilie Schnegg, l’élection de son parent lointain est un honneur pour Champoz. «Je pense qu’il est la bonne personne pour défendre les intérêts des citoyens du Jura bernois.»

La question récurrente

S’agissant des thèmes phares  qui occupent toute commune aujourd’hui, la mairesse se montre sereine. «Nous présenterons de bons comptes 2015 lors de l’assemblée du 25 mai (ndlr.: la première qu’elle présidera).

Quant à l’école, les élèves de 3H à 8H sont encore scolarisés à Champoz et les effectifs s’équilibrent cette année.» Visiblement, la petite commune de 161 habitants poursuit son bonhomme de chemin. Pas de quoi envisager une fusion pour l’instant. «Je ne pense pas que ce soit le moment pour mettre le sujet sur le tapis», dit-elle.

Emilie Schnegg, née Mercerat, s’est engagée au sein de l’exécutif local sans étiquette partisane. Ce qui l’intéresse, «c’est de faire de la gestion de commune», pas de la politique politicienne. Mais évidemment qu’avec un papa autonomiste (Pierre Mercerat, ancien maire de Court) et un oncle antiséparatiste (André Mercerat, ancien maire de Champoz), la nouvelle mairesse a été questionnée à maintes reprises sur ses affinités. Alors? Bien qu’elle n’en fasse pas le combat de sa vie, Emilie Schnegg ne cache pas son attachement au canton de Berne. Voilà qui est (re)dit.

Si les citoyens de Champoz (comme ceux de Péry-La Heutte et Perrefitte) ont choisi une femme à leur tête, force est de constater que le  nombre de mairesses est rachitique dans le Jura bernois.

Une explication? «Difficile à dire, mais peut-être que les femmes ne sont pas prêtes elles-mêmes à s’engager pour cette fonction. C’est vrai qu’il faut se faire une place dans un monde qui est très masculin... Moi j’ai l’habitude, puisque je travaille beaucoup avec des hommes.»

Quoi qu’il en soit, preuve est avec Emilie Schnegg que la vocation de maire ou de mairesse peut naître très rapidement!

Mairesse en bref

Agée de 31 ans, Emilie Schnegg est mariée et maman de deux filles en bas âge.

Au bénéfice d’une formation d’économiste HEG, elle travaille aujourd’hui à 90% au sein d’une entreprise d’instruments médicaux en qualité de responsable du service logistique.

 

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