Blaise Droz
La 72e assemblée des actionnaires des CJ s’est déroulée mercredi soir à Tramelan, un lieu symbolique, a rappelé Maxime Jeanbourquin, président du Conseil d’administration. En effet, c’est entre Tavannes et Tramelan qu’a été construite en 1884, la première voie ferrée du réseau qui est devenu le réseau des CJ, 50 ans plus tard, pour lancer ses voies jusqu’à La Chaux-de-Fonds, Glovelier et Bonfol.
De nos jours, les CJ sont une compagnie saine mais qui doit constamment moderniser et innover afin de tenir le cap dans un contexte difficile de concurrence et de surcroît dans une région à la démographie comparativement faible où il n’y a ni bouchons sur les routes ni difficulté majeure à trouver une place de parc, autant d’incitations en moins à utiliser les transports publics.
Le directeur Frédéric Bolliger voit pour le futur, des défis à relever, mais se montre optimiste quant aux chances de réussir.
Certes, dans son rapport, il a dû commencer par annoncer une perte de 106 000 fr. lors de l’exercice 2015. La principale explication se trouve dans l’indemnité de la Confédération pour le trafic régional voyageur (TRV) qui a été calculée de manière insuffisante pour les années 2014-2015. Mais pour 2016-2017, la convention de prestation a été corrigée et les indemnités revues à la hausse ce qui donne à penser que les activités TRV retrouveront les chiffres noirs et avec elles l’ensemble de l’entreprise.
Bête à chagrin
Le directeur est très satisfait du transport de marchandises qui montre un bénéfice réjouissant de 255 000 fr. mais par malheur, cette belle santé est due tout spécialement aux transports en lien avec la décharge de Bonfol et ceux-ci prendront fin à la fin de l’année.
Un point toutefois a été qualifié de «bête à chagrin». Il s’agit du service d’excursions.
«Une année sur deux, le résultat n’est pas satisfaisant et c’est le cas en 2015 avec un déficit de 100 000 fr. Nous ne pouvons plus nous permettre ce genre d’exercice, constate le directeur en annonçant que le Conseil d’administration et la direction vont recadrer cette activité et qu’ils ont déjà élaboré un plan qui reste encore confidentiel.
«De part nos coûts de production, nous peinons à régater face aux autres prestataires, généralement des privés qui n’ont pas forcément de conventions collectives et qui peuvent faire le travail administratif en famille à des coûts moins élevés.»
Tout en douceur
Frédéric Bolliger annonce toutefois que «cela se passera en douceur et sans licenciement.»
De manière globale, le nombre de passagers transportés à très légèrement diminué. Cela concerne le trafic dans la zone centrale et principalement le dimanche mais il n’y a pas pour l’heure de quoi peindre le diable sur la muraille. Frédéric Bolliger est d’ailleurs convaincu que l’avenir passe par une hausse des prestations.
Remodeler le périmètre
En 2017, d’importants travaux auront lieu à La Chaux-de-Fonds, dès la fin de l’année du nouveau matériel roulant entrera en service et beaucoup d’autres améliorations sont en vue.
Parmi les projets à plus long terme le directeur s’est penché sur la nécessité de transformer en profondeur la gare de Tramelan. «Pour permettre aux personnes à mobilité réduite il faudra adapter les quais et il sera également nécessaire de les élargir afin d’offrir une meilleure sécurité.
Or, les voies sont adossées à un talus et situées entre les dépôts et les ateliers. Il faudra tout revoir, repenser l’utilisation de l’espace, quitte à déplacer les dépôts ou l’atelier. Mais notre réflexion n’en est encore qu’à son tout début», conclut Frédéric Bolliger.
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