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Chant du Gros

Une seconde vie pour Galaad

Ce soir, le groupe Galaad, reformé après 20 ans d’absence, se produira vendredi à 17h30 sur la scène Déménage du Chant du Gros. Un come-back très attendu au Noirmont.

Les Prévôtois remontent sur scène après 20 ans d’absence.SP

Nicolas Heiniger
Galaad. Pour les plus jeunes, ce nom n’évoque sans doute pas grand-chose. Mais aux quadragénaires amateurs de rock progressif, ces trois syllabes rappellent certainement des souvenirs encore vifs. C’était à la fin des années 1990. Le groupe de Moutier sortait «Vae Victis», un disque qui est resté dans les mémoires (lire ci-contre). Mais au début de 1997, après avoir donné plus de 150concerts en Suisse et en France, Galaad se séparait brutalement.

Galaad, c’est avant tout une bande de potes. «On se connaît depuis tout gamins, on avait 8 ou 10ans quand on s’est rencontrés», raconte le chanteur et parolier Pierre-Yves Theurillat. «On était membre des Cœurs vaillants, un groupe de jeunes de la paroisse catholique. On faisait les camps d’été ensemble.»

C’est donc en «purs autodidactes» que les Prévôtois fondent Galaad, en 1988 et se lancent dans l’aventure à corps perdu: «On répétait quatre fois par semaine. On a beaucoup étudié les groupes que l’on aimait, comme Genesis ou Marillon. Comme chanteur, je compensais mon manque de technique par un engagement absolu. On était fous!», sourit Pierre-Yves Theurillat.

En 1992 sort un premier album, «1er février», qui a été qualifié à l’époque de «punk symphonique». «On était prétentieux, on envoyait des solos de claviers et de guitare à tout va», se remémore le chanteur. Mais c’est bien «Vae Victis», deux ans plus tard, qui marquera les esprits. «On a surpris pas mal de monde, le niveau était au-dessus du premier disque», se rappelle le chanteur.
 

«Un peu chaud»
Mais le quintet ne survit pas longtemps à ce succès trop rapide et se sépare au début de 1997. «C’était ma faute», estime aujourd’hui Pierre-Yves Theurillat. «J’étais fatigué. Et je voulais travailler autrement». Des dissensions se font sentir. Certains musiciens souhaitent devenir professionnels et foncer, d’autres pas. «On est parti un peu chauds, d’un côté comme de l’autre.»

Une partie des musiciens reforment brièvement Galaad durant une année, entre 1998 et 1999. «On n’a fait que deux dates». Puis, c’est «un long silence d’une dizaine d’années». En 2007, Pierre-Yves Theurillat revient à la musique avec un nouveau projet, L’Escouade. Il forme ensuite PyT, avec le guitariste de Galaad, Sébastien Froidevaux. La formation sort deux albums.

Moins d’improet moins de ratés
En 2016, Pierre-Yves Theurillat reçoit un coup de fil de Sébastien Froidevaux. «Il m’a dit qu’ils s’étaient retrouvés avec les anciens membres de Galaad, pour le fun, et m’a invité à une ‘répète’.» Les retrouvailles sont «extrêmement enthousiasmantes. Certains, comme moi, ont beaucoup changé, d’autres moins».
Seul le batt eur Laurent Petermann est devenu musicien professionnel. Sébastien Froidevaux est éducateur, le claviériste Gianni Giardiello chef logistique dans un grand magasin et le bassiste Gérard Zuber travaille comme chimiste pour l’industrie du tabac. Quant au chanteur, après avoir œuvré comme journaliste, il est actuellement au chômage.

Avec les années, les membres du groupe se sont assagis. Ils ne répètent plus qu’une fois par mois.
Musicalement, «on laisse moins les choses au hasard. Il y a moins d’impro, mais aussi moins de ratés...» Pierre-Yves Theurillat se réjouit de rejouer au Chant du Gros, où Galaad avait tenu le haut de l’affiche en 1996. Avant de repartir jouer en France puis, sans doute, d’enregistrer un nouveau disque. Galaad n’a pas dit son dernier mot.

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