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Covid-19

Une situation qui tend à redevenir normale

Presque toutes les mesures de lutte contre la pandémie sont abrogées depuis aujourd’hui. Un véritable soulagement qui provoque notamment l’enthousiasme des commerçants de la région.

Le port du masque sera encore obligatoire quelques temps dans les transports en commun. Pexels
Par Sébastien Goetschmann
 
L’annonce du Conseil fédéral de lever la quasi-totalité des mesures sanitaires tombe comme un signe très positif pour les commerçants de la région. «Cela signifie qu’on revient à une situation semblable à il y a deux ans, presque normale, et que la crise est maintenant bientôt derrière nous. C’est une très bonne chose», s’enthousiasme Pierre Egger, représentant des commerçants prévôtois. «En espérant que tout se passe bien et qu’on ne doive pas réintroduire des mesures dans trois mois», tempère-t-il
 
Dès aujourd’hui, les règles «3G», «2G» et «2G+», en place depuis l’automne dernier, ainsi que l’obligation du port du masque dans les magasins, les restaurants, sur le lieu de travail et dans tous les espaces intérieurs publics, sont abandonnées. Le nombre de personnes admises dans les commerces n’est plus restreint non plus. «La limitation du nombre de clients n’a jamais posé de problème, dans un petit magasin comme le nôtre», indique Pierre Egger, qui gère une boutique de télévision et multimédia à Moutier.
 
Pour le commerçant prévôtois, le plus important, c’est l’abandon du port du masque. «On pourra de nouveau voir les gens en entier, les reconnaître lorsqu’ils franchissent la porte du magasin. Cet aspect humain, le dialogue à nouveau facilité, le contact, c’est aussi ce qui fait la différence entre une petite et une grande surface.»
 
A Bienne aussi, selon les témoignages recueillis par nos collègues du Bieler Tagblatt, c’est un soulagement, y compris pour le personnel. «Ne plus devoir le porter huit heures par jour va faire du bien», déclare un employé du magasin biennois Marmelade. «C’était une vraie torture, notamment en été.» Le masque favorisant les impuretés de la peau, son abandon constitue une véritable délivrance, selon Teresa Paulo du magasin Koch Optik de Bienne. «Le travail avec la clientèle s’en trouve également simplifié. Enfin, le masque qui recouvre la moitié du visage rend aussi le choix d’une nouvelle paire de lunettes plus difficile.» 
 
Quant à la fréquentation des petits commerces, Pierre Egger ne croit pas que cet assouplissement va changer grand-chose. «Mais peut-être que certaines personnes, qui ont pu prendre l’habitude de faire leurs achats sur Internet seront incitées à revenir dans les magasins locaux», positive-t-il. Pour Patrick Buri, président de l’Union des négociants et artisans de Tavannes, cette très bonne nouvelle doit s’accompagner d’un élan de la population, encouragée à privilégier les établissements locaux. «J’espère que les affaires seront à nouveau florissantes dans les échoppes, les restaurants et les bars du village», ajoute-t-il. «Plusieurs commerces sont à la limite financièrement et je souhaite que certaines habitudes prises durant cette longue période de restrictions soient vite oubliées.
 
 
Patience pour les transports publics
Dans les établissements de soins comme dans les transports publics, le port du masque restera encore obligatoire quelque temps. «Nous ne sommes pas surpris par cette décision», explique Sarah Walter, responsable communication des Transports publics biennois. «Nous acceptons la décision du Conseil fédéral. Mais nous espérions bien sûr que l’obligation de porter un masque soit également levée dans les transports publics. Il ne sera probablement pas facile pour les passagers de continuer à avoir un masque sur eux, ne serait-ce que parce qu’ils n’y penseront tout simplement plus», présage-t-elle. Selon la situation épidémiologique, cette mesure pourrait éventuellement être abrogée avant la fin mars.
 
Avec le maintien de cette obligation, le Conseil fédéral montre manifestement qu’il pense qu’un risque élevé de contagion existe toujours dans les transports en commun, qui vivent également une situation compliquée depuis deux ans. «Les gens ont davantage utilisé leur propre voiture, se sont déplacés à pied au lieu de prendre le bus, ont pris leur vélo ou en ont même acheté un», constate Sarah Walter. «Nous dépendons donc en partie de la suppression de l’obligation de porter un masque, afin d’attirer à nouveau davantage de passagers dans nos bus et funiculaires», poursuit-elle en indiquant que la fréquentation actuelle est encore entre 15 à 20% en dessous de la valeur d’avant Covid.
 
Si la situation n’est pas tout à fait revenue à la normale – mais sera-t-elle à nouveau un jour la comme ce qu’elle était avant la pandémie? – on peut tout de même se réjouir de voir poindre enfin des jours meilleurs. Avec Carmen Stalder

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