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Centre hospitalier de Bienne

Une situation vraiment sous contrôle?

Le Conseil exécutif tente de rassurer les députés Samantha Dunning et Mohamed Hamdaoui, suite aux nombreuses démissions, dont celle de l’ancien directeur.

Suite aux nombreuses démissions, le personnel en place doit travailler davantage, notamment en effectuant des heures supplémentaires. Photo: A-Peter Samuel Jaggi

Aude Zuber

Le Conseil exécutif a répondu, parfois de manière évasive, aux huit questions figurant dans l’interpellation intitulée «Que se passe-t-il au CHB?» déposée en septembre par les deux députés socialistes biennois Samantha Dunning et Mohamed Hamdaoui. Les deux politiciens se sont déclarés préoccupés par le départ précipité de l’ancien directeur du Centre hospitalier Bienne (CHB), Bruno Letsch, qui indiquait que «la marche des affaires n’évoluait pas comme prévu». Les nombreuses démissions intervenues récemment n’ont naturellement pas rassuré les élus. Ils ont ainsi demandé des comptes au gouvernement. Pour rappel, le canton de Berne est l’actionnaire majoritaire de l’entreprise.
 
En 8 mois, 144 démissions
Les deux socialistes ont voulu connaître le nombre de départs de ces derniers mois. Le Conseil exécutif a avancé le chiffre de 144démissions sur une période de huit mois (entre le 1er janvier et le 31 août 2017), en comptabilisant les départs anticipés à la retraite.
Si ces départs suscitent des inquiétudes, le nouveau directeur du CHB, Kristian Schneider, tempère. S’exprimant sur les ondes de RJB, il a affirmé que le nombre de démissions enregistrées n’avait rien d’exceptionnel. Le directeur l’a démontré en indiquant que le pourcentage d’employés qui quittent l’établissement chaque année – environ 10% – est comparable à celui de nombreux hôpitaux publics.

Samantha Dunning et Mohamed Hamdaoui ont aussi interpellé le gouvernement sur les raisons principales de ces départs. Aucune réponse n’a pu être apportée, étant donné que les motifs ne sont ni enregistrés ni évalués de manière centralisée.

Des conséquences
Les deux députés ont également questionné le Conseil exécutif sur les conséquences liées à ces démissions enregistrées récemment.

D’un point de vue financier, le gouvernement a admis que des pertes étaient prévisibles, vu que les patients et les médecins traitants étaient susceptibles de suivre les médecins cadres quittant le CHB pour un nouvel établissement.

En matière de prestations, l’autorité politique a indiqué que les services seront en principe maintenus par le recours à d’autres spécialistes internes et externes ainsi qu’à des médecins agréés.

Le personnel sera aussi touché. Il devrait en faire davantage en attendant que le CHB trouve des remplacements, a expliqué le gouvernement. Concrètement, cela se traduit par des heures supplémentaires et une augmentation provisoire de certains taux d’occupation.

Concernant les patients, il est envisageable qu’après des changements de médecins, le rapport de confiance doive être recréé. Le Conseil exécutif a rappelé que, selon des mesures effectuées à l’interne, les patients sont davantage satisfaits cette année qu’en 2016.

Mesures prises
Quant à l’offre de prestations bilingues, elle est garantie. «Les nouveaux collaborateurs bénéficient de mesures de perfectionnement linguistique afin que le niveau soit maintenu ou à nouveau rapidement atteint», a précisé le Conseil exécutif.

Samantha Dunning et Mohamed Hamdaoui ont finalement demandé quelles mesures allaient prendre le Conseil d’administration. Rassurant, le gouvernement a affirmé que l’organe a réagi sans attendre en définissant des mesures appropriées qui sont en cours de mises en œuvre. Mais, rien n’est dit sur le contenu de celles-ci.

Dans sa réponse, le Conseil exécutif a également indiqué que le Conseil d’administration tablait sur une stabilisation durable de l’effectif et sur une augmentation nette du degré de satisfaction du personnel, pour le bien des patients.

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