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Innovation

Une start-up basée au Noirmont part à la conquête de la Silicon Valley

Gagnante du Swisscom StartUp Challenge, Geosatis s’envole pour les Etats-Unis.

Reshad Moussa (à gauche), ingénieur, et José Demetrio, CEO de Geosatis, s’envoleront pour la Silicon Valley cette semaine pour tenter de séduire des clients américains. (Lucien Christen)

Lucien Christen

Gagnante du concours Swisscom StartUp Challenge 2014, la start-up noirmonière Geosatis s’envolera pour la Silicon Valley cette semaine. C’est le CEO de cette entreprise spécialisée dans le développement de bracelets électroniques pour prisonniers, José Demetrio, accompagné de Reshad Moussa, ingénieur diplômé en systèmes de communication de l’EPFL, qui feront le déplacement outre-Atlantique, en compagnie des quatre autres start-up ayant remporté le concours.

«J’ai rempli le formulaire de candidature sans vraiment savoir jusqu’où nous irions dans cette aventure», lance Reshad Moussa, employé depuis un an par Geosatis. José Demetrio non plus n’y croyait pas: «Quand j’ai vu le nom des autres finalistes, je me suis dit: ‹Là, il y a du lourd!›»

Innovant et original

Du côté de Swisscom, bien que la vingtaine de critères de sélection restent confidentiels, on évoque toutefois un choix basé sur l’innovation. «Nous avons reçu plus de 100 candidatures depuis ce printemps», indique Christian Neuhaus, porte-parole de Swisscom. «Nous avons retenu dix finalistes, qui ont tous eu des entretiens à Berne, en août. Nous avons récompensé les idées les plus prometteuses, l’originalité des projets ainsi que l’innovation technologique.»

Et si le géant de la télécommunication a lancé ce concours (il s’agit de la deuxième édition), c’est pour rester proche des nouvelles avancées technologiques. «Le monde des start-up est fascinant et la Suisse compte un bon nombre de faiseurs d’idées. Nous sommes en permanence à la recherche de nouvelles inspirations et de nouveaux partenariats», explique Christian Neuhaus, sans pour autant parler d’une campagne de recrutement détournée. «Ce concours a pour but de voir ce qui nous intéresse, ce qui se crée et comment le marché de la télécommunication évolue. Par ailleurs, nous sommes déjà très présents dans le monde des start-up, simplement parce qu’environ six entreprises sur dix utilisent notre réseau.»

«The place to be»

Et pourquoi partir à Palo Alto, en Californie, pour développer une start-up? «La Silicon Valley est un aimant à ingénieurs. Tous les grands de la technologie ont leurs bureaux là-bas. Si on regarde une carte du monde, les leaders mondiaux du domaine sont concentrés dans un rayon de 100 kilomètres. Alors, si on veut être au cœur des dernières avancées, soit on ouvre un bureau à Palo Alto, soit on s’y déplace régulièrement, dans l’espoir de démarcher du personnel qualifié», explique José Demetrio, qui pense d’ailleurs sérieusement à créer une antenne aux Etats-Unis. «Nous avons déjà nos billets pour retourner sur place en début d’année prochaine.»

Pour ce qui est des buts du voyage, ils sont au nombre de trois pour Geosatis. «Le premier est de sensibiliser la clientèle américaine à notre produit en rencontrant des professionnels et en écoutant leurs avis. Il faut savoir que la vision américaine quant aux bracelets électroniques est plutôt punitive, alors que notre approche se base essentiellement sur la réinsertion sociale. Les mentalités outre-Atlantique sont en train de changer, mais il reste du travail.»

Le deuxième point vise à négocier l’accès aux nouveautés en matière de technologies de pointe en avant-première. «Nos bracelets sont eux-mêmes à l’avant-garde de ce qui se fait aujourd’hui. Si nous voulons maintenir ce statut, nous devons donc évidemment être en bons termes avec les personnes qui développent ces avancées techniques.» Finalement, le dernier objectif concerne un projet démarré il y a deux ans dans l’horlogerie de luxe. «Nous sommes depuis peu en relation avec un horloger de la région et nous travaillons sur une montre connectée. Nous cherchons donc à lever des fonds auprès d’investisseurs potentiels, pour démarrer sérieusement en 2015», continue le CEO.

Rencontres au sommet

Si les 4 autres gagnants (Scan Trust, Hoosh, Esmart et Cash Sentinel) décolleront dimanche prochain, les deux représentants de Geosatis partiront, eux, plus tôt. «Nous avons profité de ce voyage pour arranger d’autres rendez-vous, notamment avec le grand patron de Samsung et avec le leader américain de la surveillance électronique.» Si la première rencontre se veut informelle, la seconde vise à décrocher un contrat de distribution sur sol américain. A savoir que Geosatis ne compte que deux concurrents sérieux dans le monde, le premier est israélien et le second... américain.

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