Vous êtes ici

Abo

Gurzelen

«Valoriser le rôle social des handicapés»

La fondation Centre ASI, qui exploite des ateliers protégés et un foyer d’accueil, a célébré hier en grande pompe son cinquantième anniversaire

Directeur du Centre ASI, Pierre Jost veut développer l’esprit entrepreneurial de la fondation. Peter Samuel Jaggi

Didier Nieto

Une tente pleine à craquer, des représentants de la Ville et du canton, une ambiance enjouée. La fondation Centre ASI de Bienne a célébré hier son cinquantième anniversaire avec éclat. Née en 1965, elle exploite des ateliers protégés et un foyer destinés aux personnes vivant avec un handicap. «Nous avons commencé avec deux travailleurs seulement. Aujourd’hui, nous en comptons 66», s’est réjoui Pierre Jost, directeur de l’institution privée à but non lucratif.

Fondé par Procap (anciennement Association suisse des invalides), Pro Infirmis et la Ville de Bienne, le Centre ASI n’a cessé de croître au fil des années. Ses ateliers occupent trois sites, dans le quartier de la Gurzelen – où se trouve le siège – et aux Champs-de-Boujean. A la rue d’Aegerten, le foyer offre 13 places en chambre ou en appartement depuis 2007.

Cette évolution n’a pas altéré la ligne directrice de la fondation: valoriser la personne handicapée et son rôle dans la société – qu’elles soient rentières AI ou en situation de réadaptation professionnelle – et faciliter son accès à l’autonomie. «Et cela sans perdre de vue nos objectifs de qualité et de compétitivité», a ajouté Marguerite Jost, présidente du Conseil de fondation.

Esprit entrepreneurial

Spécialisée dans la sous-traitance, la fondation est active dans les domaines de la mécanique, de l’électronique et du travail manuel. «Nous sommes surtout mandatés par des entreprises de la région pour des travaux de montages électroniques, d’usinage ou d’emballage», détaille Pierre Jost, qui œuvre depuis 36 ans au sein de la fondation.

Actuellement, un peu plus de la moitié des charges totales (3,7mios budgétés pour 2015) est couverte par le canton, avec lequel la fondation établit chaque année un contrat d’exploitation pour les ateliers. «Nous recevons un certain montant pour chacune de nos places dans les ateliers.» Le reste des charges est couvert par le financement des prestations fournies.

«Ce qui représente un défi pour nous. Nous nous efforçons de développer un esprit entrepreneurial, c’est-à-dire de trouver de nouveaux clients pour augmenter notre part d’autofinancement», explique le directeur.

Elus reconnaissants

Invité à prendre la parole hier, le directeur cantonal de la Santé publique et de la prévoyance sociale (SAP) Philippe Perrenoud a d’ailleurs exhorté les entreprises régionales «à respecter leurs responsabilités sociales, et ce même si la conjoncture économique actuelle est difficile». Le maire de Bienne Erich Fehr a abondé dans le même sens: «L’économie de marché ne repose pas uniquement sur la concurrence, mais aussi sur la solidarité.»

Les deux socialistes ont exprimé leur gratitude à la fondation. «Vous contribuez à la prospérité commune», a lancé le conseiller d’Etat. «Votre rôle est indispensable pour Bienne et la région pour le bon fonctionnement d’une politique sociale, dont le but est justement de permettre aux personnes handicapées de vivre aussi bien que possible. Il est important pour elles d’obtenir une reconnaissance au moyen d’une activité professionnelle», a enchaîné le maire.

Evolution à la Gurzelen

A l’avenir, la fondation pourrait déménager. La Ville – qui ne subventionne plus le Centre ASI depuis le début des années 2000– lui mettra des locaux à disposition dans un des bâtiments qui sera construit, à l’horizon 2017-2018, sur le parking de la Gurzelen. Erich Fehr a relevé que cette évolution «dans un quartier attractif en plein développement était symbolique pour l’intégration des handicapés».

Ces nouveaux locaux offriront une surface plus importante à la fondation. Mais le canton n’a pas prévu d’augmenter le nombre d’employés. «Pourtant la demande pour ce genre de place est en hausse. Les personnes handicapées cherchent davantage à intégrer le marché du travail afin de valoriser leur rôle social», a indiqué Pierre Jost. Une trentaine de personnes se trouvent actuellement sur la liste d’attente de la fondation pour obtenir une place dans un atelier.

Articles correspondant: Région »