Vous êtes ici

Abo

Alter Ecole

Vers une phase de transition

L’institution vient de publier son rapport annuel. L’occasion de dresser le bilan d’une année marquée par le changement et porter le regard sur les défis à venir.

Malgré les défis passés et ceux attendus pour l’année à venir, le directeur de l’institution, Daniel Bernasconi, garde le sourire.

Par Marisol Hofmann

 

«Nous sommes au front depuis l’arrivée de la pandémie. Nous n’avons pas fermé l’institution une seule journée», se félicite son directeur, Daniel Bernasconi. Dès l’annonce de la fermeture des écoles par le Conseil fédéral, ce printemps, l’Alter Ecole s’est mobilisée pour garantir un accueil d’urgence aux élèves – en situation de handicap, de retard mental, moteur, cognitif ou sensoriel – dont les parents devaient continuer de travailler ou issus de milieux familiaux fragilisés (Le JdJ du 30 mars 2020). «Cette crise, dont les effets sont loin d’être terminés, met en évidence le rôle primordial joué par une institution telle que la nôtre», écrit-il dans son rapport d’activité 2019-2020, publié récemment.
Concernant l’impact financier de la crise, il demeure difficile à évaluer. «Malgré nos multiples demandes de clarification, nous n’avons toujours pas eu de nouvelles des autorités concernant la couverture des dépenses liées à la crise. Nous ne savons toujours pas si le canton assumera sa part ou non», déplore Daniel Bernasconi.
L’année écoulée a ainsi été synonyme de bouleversements et de changements à tous les niveaux. Autrefois connue sous le nom de CPCJB, l’institution a en outre définitivement adopté le nom d’Alter Ecole l’an dernier et changé, par la même occasion sa signalétique dans le village. «Nous avons mené une grande réflexion sur notre manière de communiquer, qu’elle soit interne ou externe, partant du constat que notre structure et notre mission étaient peu connues au sein de la population», commente Daniel Bernasconi. Et de préciser: «Le terme de pédagogie curative est souvent mal compris c’est pourquoi nous avons choisi une appellation qui comprenne le mot école. Car c’est ce que nous sommes avant tout.»
Toujours dans l’optique d’améliorer sa stratégie, une charte de communication a été élaborée, une brochure d’information à l’intention des parents d’élèves ou futurs élèves a été créée et un nouveau site internet a été mis en place.
D’autres changements attendent l’Alter Ecole dans les prochaines années. Parmi eux, la future loi sur l’enseignement obligatoire qui devrait entrer en vigueur en 2022. Celle-ci aura pour conséquence un changement de direction. Alter Ecole quittera le giron de la DSSI pour conclure de nouveaux contrats de prestations avec, cette fois-ci deux directions cantonales, à savoir celle de l’instruction publique pour la partie école spécialisée et celle de la justice pour ce qui concerne l’internat de l’institution.


Projet d’agrandissement en stand-by
«Nous n’avons pour l’heure pas beaucoup d’informations concernant les attentes de ces futures directions», note Daniel Bernasconi. Il est toutefois conscient que cela impliquera de nombreuses adaptations et ajustement au niveau des contrats de prestation, des exigences administratives et logistiques.
«Nous nous trouvons dans une phase de transition qui n’est pas sans conséquences sur l’avancée du projet d’agrandissement de nos bâtiments présenté l’an dernier», souligne le directeur. Face à une augmentation de ses effectifs, la capacité d’accueil de l’institution n’est plus suffisante, ce pourquoi une structure provisoire de type container avait été aménagée dans l’urgence il y a trois ans.
Le projet reste toutefois englué dans sa phase d’approbation car le canton a décidé de revoir son mode de financement. «Les investissements seront à l’avenir redistribués par des forfaits d’infrastructures et non plus par subventions. Or, ni les montants ni la manière dont ils seront calculés ne sont connus», explique Daniel Bernasconi. L’année 2021 aura ainsi également son lot de défis.

Articles correspondant: Région »