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Hockey sur glace

Un enthousiasme débordant au service du Erguël HC

Pascal Gilomen, le nouvel entraîneur de la deuxième équipe du HC Saint-Imier, son club de cœur, est un personnage qui ne passe de loin pas inaperçu dans son «village», comme il en parle.

«‹Sainti›, c’est mon village. Et c’est évidemment à fond mon club de cœur», souligne Pascal Gilomen devant la patinoire du lieu.

par Sélim Biedermann


Il n’est pas du tout surprenant que quantité de citoyens imériens connaissent Pascal Gilomen. Une figure du lieu, que l’on salue à tous les coins de rue et qui ne peut laisser indifférent tant son enthousiasme déborde en permanence. Il suffit de croiser le nouvel entraîneur du ErguëlHC –la deuxième équipe de Saint-Imier– pour ne pas l’oublier de sitôt. «J’aime la vie!» C’est simple, franc, communicatif. «‹Sainti›, c’est mon village. Et c’est évidemment à fond mon club de cœur», lance celui qui habite toutefois désormais à Sonvilier, à deux pas d’une commune qui l’a vu grandir dès ses 6ans –après son déménagement depuis Sonceboz.

Déjà, le look de Pascal Gilomen, patron d’une fiduciaire dont les bureaux se trouvent à Saint-Imier et LaChaux-de-Fonds, détonne un brin dans son milieu professionnel. Et il s’en amuse: «Je n’ai pas le profil habituel d’un comptable, ne portant pas de cravatte, mais des jeans, une chemise et malgré tout souvent un costard».  Ensuite, sa carrure impose un inévitable respect au premier contact. Soit1m90 pour 125kg. Enfin, l’homme au sourire «scotché» et au rire perceptible loin à la ronde assume ses paroles sans filtre. Il n’est pas du genre à tourner autour du pot lorsqu’il a quelque chose à dire.

Un expert du sirop d’érable
Et des choses à dire, il en a des tas. Telle une partie de ping-pong enjouée, l’esprit du Jurassien bernois de 46ans l’amène à vitesse grandV sur des terrains riches et variés. Pas le temps de sortir un stylo pour apprendre à mieux connaître «Gilo» que ce dernier a déjà passé d’une forêt nord-américaine au HCSI... «Je n’attends que de pouvoir aller dans mon chalet situé au bord d’un grand lac, ce que je n’ai plus pu faire depuis maintenant deux ans à cause du Covid. Ça fait une décennie que j’y produis du sirop d’érable», raconte-t-il.

On rembobine. «Je suis passionné par le Canada depuis tout petit, à cause de Wayne Gretzky et du hockey, ça, c’est très clair», lâche Pascal Gilomen. Qui enchaîne aussitôt: «Je m’y suis rendu avec mes parents étant enfant, j’y suis retourné plus tard pour un camp d’entraînement, et à 21ans j’y ai rencontré mon ex-femme». Une Québécoise avec qui il est resté une vingtaine d’années, forcément amoureuse du hockey elle aussi, on suppose? Eh bien pas le moins du monde! Mais ceci a quelque peu changé aux côtés de l’Imérien, et de par Chanel, leur fille unique, qui, également, voue une inconditionnelle passion pour le jeu canne en mains.

Devenu entraîneur pour sa fille Chanel
C’est elle, d’ailleurs, qui a attiré son jovial papa vers de nouveaux horizons. A chaque fois parce qu’il manquait un entraîneur dans l’une des équipes avec lesquelles elle évoluait. Un rôle que Pascal Gilomen a alors découvert. «C’est dans mon caractère d’être coach et de donner des impulsions, je possède un tempérament de leader, mais j’ai en revanche toujours 12millions de choses à faire, cela en devient donc énergivore et contraignant. Si ça n’avait pas été pour ma fille, je n’aurais pas sacrifié autant de temps avec le rythme de vie qui est le mien. J’ai fait cela essentiellement pour dépanner», explique-t-il.

Tout a commencé au sein du mouvement juniors du HCSI, où évoluait Chanel, qui a aujourd’hui 21ans. Il a ainsi entraîné les bambinis puis lesM20. Aussi, il l’a suivie l’année passée chez les Mistonnes, la formation féminine des Bienne Seelanders en inline hockey, ainsi qu’en équipe de Suisse de bandy – une sorte de hockey sur une patinoire de la taille d’un terrain de football–, une aventure qui dure depuis2019. Dans ces deux sports cousins du hockey sur glace, il a occupé et occupe la position de l’adjoint. Et, plus incroyable pour lui, Pascal Gilomen a dirigé le HCTLadies, dont sa tant aimée progéniture est l’actuelle capitaine en 2edivision nationale, une saison durant. «Je me suis d’abord dit que je ne pouvais quand même pas entraîner Tramelan... C’est l’ennemi historique du HCSaint-Imier!», se marre-t-il. Mais de faire fi des taquineries de ses proches et de se donner corps et âme dans ce défi.

Le poignet du journaliste, captivé par ces nombreux récits, arrête d’agiter le stylo. Il est temps de respirer un peu. Mais pas de rigoler, n’est-ce pas Monsieur Gilomen?


 

L’amour du jeu patins aux pieds n’est pas près de s’envoler chez Pascal Gilomen

En plus d’embrasser divers rôles d’entraîneur et malgré son planning très chargé, Pascal Gilomen manie la canne sur la glace. Et ce depuis son entrée dans le mouvements juniors imérien à l’âge de 6ans.

Défenseur, il avait un bon niveau à l’époque, néanmoins pas suffisant pour percer comme il l’aurait rêvé. «J’ai joué deux ans avec les juniors-élites du HCBienne, où j’ai côtoyé des joueurs incroyables! Notamment Martin Steinegger, Michel Riesen ou encore les cousins Freddy et Alex Reinhard. Personnellement, j’avais un grand cœur et des cuisses, mais pas les mains qui vont avec... Elles n’étaient pas assez bonnes», regrette-t-il. «J’aurais cependant ensuite pu me faire engager en LNB, mais je n’avais aucune ambition de faire cela au vu du faible salaire que j’aurais pu percevoir et du temps que ça m’aurait pris.»

«Une machine infranchissable»
Pascal Gilomen a plutôt choisi de passer deux saisons en 1religue, avec Neuchâtel Young Sprinters. «J’étais une machine infranchissable», glisse-t-il en bombant le torse et dans son intarissable gaieté. «Il faut dire qu’il n’y avait pas encore une once de gras sur ce corps! Je pesais 82kg», précise-t-il encore en jetant un œil en dessous de son menton. Le Jurassien bernois a par la suite rejoint la «une» de «son» club. Au total –il y avait déjà joué deux saisons auparavant–, il aura disputé 13exercices avec Sainti-Imier, dont la plupart en tant que capitaine –il était par ailleurs le caissier du club–, sans compter deux championnats vécus dans la réserve des Bats ainsi qu’un autre du côté de Star Chaux-de-Fonds.

Aujourd’hui, il paraît toujours simplement inconcevable que Pascal Gilomen cesse de se dresser devant l’adversaire, en mode armoire à glace: «Il n’y a pas un joueur qui vient sur moi en hockey corporatif!», sourit le robuste arrière, qui ne joue plus qu’avec le HCLaSuze pour le fun, alors qu’il figurait encore dans une seconde équipe du genre lorsque la situation sanitaire le permettait. Mais dorénavant, cela ferait vraiment trop avec son contrat –d’une année– au ErguëlHC et en outre sa fonction de président-joueur des vétérans du HCSI qu’il n’entend pas délaisser.

«Partager mon énergie»
On oubliait presque: il fait aussi partie, depuis2019, de l’équipe de Suisse masculine de bandy, avec laquelle il a participé aux derniers Mondiaux. Si, si, dans la peau d’un joueur, à plus 40ans et alors qu’il ne connaissait même pas ce sport avant d’intégrer la sélection helvétique!

Bref. Pas si facile de jongler entre son rôle de patron chez Gilomen fiscalité et conseilsSA et les patinoires –sans parler de ses autres récents engagements dans le comité citoyen pro éolien pour le parc des Quatre Bornes ainsi qu’au niveau de sa candidature au Conseil municipal de Sonvilier. Mais pourquoi donc alors avoir accepté une nouvelle charge de travail en 2eligue? La réponse fuse. «J’avais dit non dans un premier temps. Mais le hockey, c’est ma passion. ‹Sainti›, c’est mon club. Je m’y sens à la maison», commence-t-il. «Et je suis très motivé par ce challenge. Mon ambition est de partager mon énergie pour que les jeunes de l’équipe puissent se développer et peut-être parvenir à évoluer plus haut dans la hiérarchie à l’avenir.» Quelle endurance!

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