Du monde au portillon pour la bonne cause

Christian Kobi

Le compte est bon, net, précis: 442 mètres. Soit la différence d’altitude qui sépare la station inférieure de la station supérieure du funiculaire reliant Bienne à Macolin. Quatre cent quarante-deux mètres de dénivelé positif qui serviront de terrain de jeu à la dernière née dans le monde de la course à pied: la +442 m, qui prend son envol ce mercredi à 16h pour se terminer le 2 juin à 18h. Le trajet, fait d’escaliers, de sentiers simples ou raides, entre pierres et racines, emprunte le chemin le plus court entre les deux stations, le long du tracé du funiculaire.

«L’idée est née il y a trois ans après qu’on a découvert l’existence d’une épreuve similaire en Valais, mais à vélo», révèle Thomas von Burg, membre du Lions Club de Macolin à l’origine de cette course. La révision du funiculaire en 2019, suivie un an plus tard par l’apparition de la pandémie de Covid-19, n’ont fait que retarder la première. «Cette année, malgré la situation sanitaire, nous avons décidé de nous lancer quand même en proposant un concept s’étalant sur un mois», poursuit l’organisateur.

Objectif déjà dépassé
Avant même que le premier départ ne soit donné, le succès est au rendez-vous. Mardi, plus de 120 personnes s’étaient inscrites pour cette course caritative – les organisateurs en espèrent 150 en tout – , dont l’objectif est de rassembler des fonds pour la lutte contre les maladies rares. Chaque coureur est chargé d’acquérir ses propres sponsors, selon différentes formules (pour chaque mètre parcouru, chaque parcours effectué ou selon un forfait). «Notre objectif initial était de récolter 5000 francs. A ce stade, nous sommes déjà à plus de 10 000 francs de promesses de dons», se félicite Thomas von Burg.

Certains ont prévu de s’en donner à cœur joie, à l’image de Tristan Blanchard qui envisage de donner tout son sens au jeudi de l’Ascension (voir ci-dessous). Quelques personnalités de la région seront aussi de la partie, parmi lesquelles le maire de Bienne Erich Fehr, la conseillère municipale Silvia Steidle ou encore la directrice de Cinévital Edna Epelbaum. «Nous avons invité une dizaine de VIP à relever le défi. La plupart envisagent de courir au même moment, le vendredi 14mai en début de soirée», indique celui qui préside aussi le conseil d’administration du Centre hospitalier de Bienne.   

Un événement annuel
Au-delà de 2021, la course +442 m ambitionne de se faire une place fixe dans le calendrier annuel des manifestations sportives biennoises. «Initialement, avant la pandémie, l’idée était d’organiser une épreuve sur un seul jour ou un seul soir», reconnaît Thomas von Burg. «Mais les échos sont tellement positifs concernant ce format sur un mois que nous devrons réfléchir à la formule la plus adéquate.»

Quoi qu’il en soit, le principe du parrainage pour les familles d’enfants atteints de maladie rare perdurera. «C’est une cause qui nous tient à cœur et que nous avons l’intention de soutenir plusieurs années encore», confirme l’organisateur. Visiblement, le concept est porteur. Avant même que les premiers litres de sueur ne soient déversés sur le chemin le plus direct entre Bienne et Macolin, il a en tout cas déjà trouvé son public.

Comment ça marche?
Avant de participer, chaque coureur doit s’inscrire sur le site 442.run. Il s’enregistre ensuite à la station inférieure du funiculaire Bienne – Macolin en utilisant un code QR avant d’en faire de même arrivé à la station supérieure. Chacun est libre d’effectuer le parcours autant de fois qu’il le souhaite entre mercredi à 16h et le 2 juin à 18h.

Plutôt dix fois qu'une pour Tristan Blanchard
L’occasion était trop belle pour ne pas la saisir. Lorsqu’il a appris l’existence de la course +442 m, Tristan Blanchard s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire. «Ce parcours, c’est mon terrain d’entraînement, celui que j’emprunte plusieurs fois par semaine», remarque le Biennois, qui s’est fixé pour objectif de le parcourir à dix reprises en moins de six heures le jeudi 13mai, jour de l’Ascension. Ce qui représente un total de 4420 m de dénivelé positif, pour une distance de 38,5 km. «Comme toutes les courses ont été repoussées jusqu’ici et que je sors à peine de blessure, ce sera en quelque sorte le kick-off de ma saison. Pour cela, il me fallait un gros morceau, un gros défi personnel.»

Plus que la montée, le spécialiste de trail craint surtout la descente, qu’il effectuera aussi en courant. «C’est le plus fatigant, car elle ne permet jamais de se reposer», souffle celui dont les grands objectifs de la saison seront le Swiss Canyon Trail, début juin dans le Val-de-Travers, le Trail Verbier Saint-Bernard, début juillet, et l’Engadine Ultra Trail, à la mi-juillet. Un sacré programme dont les fondements seront posés dans une semaine entre Bienne et Macolin.