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Ski alpin

La régularité comme nouvel atout

Amélie Klopfenstein a franchi une nouvelle étape en remportant mercredi le premier slalom FIS de sa carrière. La Neuvevilloise de 18 ans a gagné en constance cette saison et enchaîne les bons résultats.

Amélie Klopfenstein a décidé de mettre l’accent sur le slalom spécial cette saison, avec un certain succès jusqu’à présent (photo Rosemarie Knutti)

Christian Kobi

Les coups d’éclat sont un peu devenus sa marque de fabrique. Il y a bien sûr eu celui des Jeux olympiques de la jeunesse, il y a un peu plus d’une année sur les pistes des Diablerets, où elle s’était révélée aux yeux du monde en se parant de trois médailles, dont deux d’or. Plus récemment, en novembre, il y a eu ce titre de championne de Suisse élites de slalom décroché à seulement 18 ans. Malgré l’absence des meilleures spécialistes du pays, occupées à préparer leurs échéances sur le front de la Coupe du monde, la performance n’en était pas moins décoiffante.

Mais résumer la carrière d’Amélie Klopfenstein a ces quelques hauts faits serait réducteur. Depuis cette saison, la Neuvevilloise possède un nouvel atout dont elle ne manque pas de faire usage: la régularité. «J’en avais fait l’un de mes principaux objectifs de l’hiver et pour l’instant, je suis assez satisfaite», déclare-t-elle. C’est surtout en slalom, la discipline sur laquelle elle a décidé de mettre l’accent, que les progrès sautent aux yeux. En 11départs entre les piquets depuis le début de l’exercice, elle a rallié neuf fois l’arrivée, alors que son taux d’élimination atteignait  50% l’hiver dernier.

Une première dans la nuit
Cette constance n’a, et c’était le principal défi, pas été acquise au détriment de la performance. Bien au contraire. Mercredi soir, lors du slalom nocturne de Schwende, en Appenzell, la membre du SC Romand Bienne a même signé son premier succès lors d’une course FIS. «Les victoires, cela fait toujours plaisir et c’est bon pour la confiance, mais je n’en fais pas une obsession. Je préfère me focaliser sur mon ski et ma progression», lâche humblement celle qui avait glané, un jour auparavant sur cette même piste, la médaille d’argent lors des championnats de Suisse juniors M21.

La progression qu’elle évoque passe actuellement par les courses FIS, le troisième échelon après la Coupe du monde et la Coupe d’Europe. «Mon but est d’abaisser au maximum mes points FIS, ce qui me permettra de partir avec de meilleurs dossards dans le futur en Coupe d’Europe. Actuellement, lorsque j’y prends part, je m’élance souvent sur des pistes déjà passablement dégradées», constate celle qui étudie et réside en semaine à Brigue.

Principalement en Suisse
Ce fut par exemple le cas la semaine dernière à Saanen, pour ses deux premières sorties de l’hiver en Coupe d’Europe – elle en avait connu trois en 2019/20. Partie avec le dossard 60 le premier jour, la Neuvevilloise a fini 46e du premier slalom, avant de connaître l’élimination le lendemain. «Comme la neige était assez molle, les traces se sont formées rapidement. Mais cela reste une bonne expérience, dans des courses où la concurrence est très relevée.» Dans le portillon de départ, plusieurs filles étaient ainsi des habituées de la Coupe du monde, venues sur le circuit européen pour «se retaper».

Ses prochains départs en Coupe d’Europe, Amélie Klopfenstein ne sait pas encore quand ils seront programmés. «Cela se décide un peu de semaine en semaine en fonction du calendrier et des lieux de compétition. Mais l’objectif pour moi, dans l’immédiat, ce sont surtout les courses FIS, principalement en slalom et en géant», souligne-t-elle. Pour l’heure, à l’exception d’une course en Allemagne, c’est sur sol suisse qu’elle a disputé l’entier de sa saison. «On a la chance d’avoir des courses d’un bon niveau en Suisse. Cela diminue les déplacements, ce qui n’est pas négligeable en raison de la situation sanitaire actuelle.»

Bansko dans le viseur
Les portes du pays, la pépite du Giron jurassien aimerait quand même bien les franchir pour se rendre à Bansko, en Bulgarie, où se tiendront les championnats du monde juniors M21 début mars. Si je suis sélectionnée, je compte bien saisir ma chance à fond. Dans le cas contraire, ce ne sera pas un drame, je suis encore jeune», lance-t-elle avec son flegme habituel.

Forte de sa nouvelle régularité, elle semble prête pour signer un nouveau coup d’éclat. La recette ne lui est en tout cas pas étrangère.

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