Le plaisir retrouvé d’un meeting en plein air

Christian Kobi

Elles attendaient ce moment depuis longtemps, très longtemps même. Privées de compétition depuis respectivement quatre et huit mois, Caroline Agnou et Rachel Pellaud ont à nouveau goûté aux joies d’un meeting en plein air, samedi à Langenthal. «Il faisait beau, le vent était favorable, c’était vraiment une très belle journée de reprise», se félicite la deuxième nommée, dont la dernière apparition en compétition remontait au 5 octobre 2019 lors des championnats du monde de Doha.

Depuis, la Biennoise de 25 ans a d’abord dû ronger son frein en raison de problèmes de santé cet hiver (Le JdJ du 23 mai), puis à cause du Covid-19 qui a réduit la plupart de ses plans de saison à néant.

Une marge de progression
Samedi au stade du Hard, lors du premier meeting d’envergure nationale depuis le début de la pandémie, Rachel Pellaud s’est alignée sur 150 m et sur 300 m. Elle a signé un chrono de 18’’17 sur la première distance, puis de 38’’95 sur la deuxième. «Je suis davantage satisfaite de mon temps sur 150 m, car je ne suis pas une sprinteuse et ce n’est vraiment pas ma spécialité», commente-t-elle. «En revanche, je sais que je suis capable de faire beaucoup mieux sur 300m, qui se rapproche beaucoup plus de ma distance de prédilection (réd: le 400 m).»

Malgré une indéniable marge de progression, la membre de la FSG Bassecourt a tout de même pris la 4e place sur 300 m, juste devant sa coéquipière de club Fanette Humair (39’’10). «Ce qui m’a surtout manqué ces derniers mois, c’était le stress et l’adrénaline d’avant-compétition», avoue-t-elle. «Je suis très contente d’avoir eu l’occasion de revivre ça. La performance passait un peu au second plan, ce qui comptait avant tout, c’était de retrouver les filles, l’ambiance d’un meeting, même s’il manquait le public pour que ce soit comme avant.»

Cette fois-ci, Rachel Pellaud n’aura pas à attendre huit mois avant de revivre de telles sensations: elle sera à nouveau en lice samedi à Meilen, près de Zurich, sur 100 et 300 m, puis le 3 juillet à Lucerne, sur 400 m.

Une saison sur sol suisse
Tous ces meetings spécialement mis sur pied par Swiss Athletics pour les athlètes suisses de premier plan, Caroline Agnou compte également bien y prendre part. Samedi, la spécialiste d’heptathlon a pris ses marques dans pas moins de quatre disciplines. Si elle n’a évidemment pas pu rivaliser avec les meilleures sur 100 m haies (14’’34) ni sur 150 m (18’’96), elle s’est en revanche distinguée dans les disciplines techniques en prenant la 2eplace au lancer du javelot (46,49 m) et le 5erang au saut en longueur (5,37 m).

L’athlète d’Evilard s’est dit globalement satisfaite de son entrée en matière, ce d’autant plus qu’elle a d’autres priorités en ce moment.Elle est en effet en train d’achever ses études en sciences de la communication à l’Université de Fribourg, avec un examen final prévu le 22 juin. Dans la foulée, elle compte démarrer un Master cet automne, dans une université encore à définir.

Mais Caroline Agnou n’en oublie pas la piste pour autant. Samedi, elle sera aussi présente à Meilen dans plusieurs disciplines afin de préparer au mieux les championnats de Suisse multiples (les 8 et 9 août à Langenthal) et élites (les 11 et 12 septembre à Bâle), ses deux grands objectifs d’une saison qui se tiendra, sauf surprise, exclusivement sur sol helvétique. Mais après de très longs mois d’attente, c’est déjà mieux que rien.