Vous êtes ici

Abo

Course à pied

«Les 100 Km, il faut les vivre»

L’équipe des médias biennois, qui prendra part cet été aux 100 Km, s’est entraînée avec Matthias Klotz jeudi matin. Le Biennois, qui a pris le départ de l’épreuve à 12 reprises, lui a distillé de précieux conseils.

Qu’il pleuve ou qu’il neige, Matthias Klotz (en rouge) voue une passion à la course à pied. Jeudi, avant de distiller ses précieux conseils aux médias biennois, il les a emmenés faire quelques foulées (Copyright Peter Samuel Jaggi / Le Journal du Jura)

Christian Kobi

L’échéance approche à grandes enjambées: dans la nuit du 7 au 8 juin, les Courses de Bienne et leurs mythiques 100 Km vivront leur 61e édition. Sur la ligne de départ, pour la première fois, une équipe des médias biennois (Le Journal du Jura, Bieler Tagblatt, Canal3 et TeleBielingue) s’élancera à l’assaut de la Nuit des nuits dans sa version estafette (Le JdJ du 9 mars). Au beau milieu de leur préparation, les cinq journalistes ont participé cette semaine à un entraînement en compagnie de Matthias Klotz, coach sportif et grand habitué des 100 Km (12 participations, avec une 4e place en 7h51’ comme meilleur résultat). Vu les conditions météorologiques dantesques, la théorie a pris le dessus sur la pratique. Ça tombe bien: on vous dit tout, ou presque, ci-dessous. 

Des entraînements variés, tout en gestion et par tous les temps
Jeudi matin, un mélange de pluie et de neige balaie le débarcadère de Bienne. Dans les rues, ni chat, ni chien, ni coureur à l’horizon. Puis apparaît Matthias Klotz. «J’adore courir par ce temps, le corps est réveillé, il se sent bien», lâche-t-il. En plus de la course à pied, le coach pratique le fitness, la natation et le vélo. Un athlète complet.

«Pour les 100 Km en estafette (réd: entre 16,9 et 23,3 km à parcourir par coureur), je conseille de s’entraîner deux à trois fois par semaine, avec deux séances d’environ une heure et une troisième plus longue, de deux heures, à faire chaque semaine ou une fois toutes les deux semaines», indique-t-il. Le tout sans jamais aller au-delà de ses limites. «Il est important d’apprendre à connaître son corps, de lui laisser le temps de récupérer entre deux entraînements.»

Effectuer une fois le parcours pour évacuer toute forme de pression
Avant de se lancer dans un projet collectif comme celui des 100 Km en estafette, l’un des points essentiels est de s’accorder sur l’objectif commun. En l’occurrence, celui des médias biennois est clair: franchir la ligne d’arrivée, qu’importe le temps. «Malgré tout, il ne faut pas sous-estimer la pression qu’on se met sur soi-même dans ce genre de cas. Si un des coureurs abandonne, c’est la fin pour les autres aussi», avertit Matthias Klotz, lui-même contraint à l’abandon quatre fois en 12 participations (à chaque fois en solitaire).

Pour évacuer cette pression, le Biennois conseille à chaque coureur d’effectuer, au moins une fois, son parcours avant le jour J. «On peut aussi le faire en marchant, ce qui permettra de se rendre compte que, même en cas de crise lors de la course, on est capable d’y arriver.» Autre idée: parcourir l’ensemble des 100 Km, à vélo, en groupe. «C‘est bien pour l’esprit d’équipe et ça permet de découvrir les portions qu’effectueront ses coéquipiers.»

Courir dans la nuit et dans la foule,une sensation bien particulière
C’est un paramètre souvent sous-estimé par les coureurs qui prennent part aux 100 Km pour la première fois, mais courir de nuit nécessite une période d’adaptation. «Dans l’obscurité, le style est plus défensif, on prend moins de risques», note Matthias Klotz, qui conseille d’aller s’entraîner plusieurs fois le soir, muni d’une lampe frontale. «Courir le soir permet aussi de voir comment son corps réagit si on a l’habitude de prendre des gels ou des boissons isotoniques. Par rapport à la journée, il peut y avoir des réactions différentes.»

Outre ce paramètre métabolique, le coureur des 100 Km doit également s’attendre à vivre le grand huit au niveau des émotions. «Il y a des moments où on est complètement seul pendant des kilomètres et d’autres où la foule est compacte, bruyante, avec des gens parfois fortement alcoolisés. Moi j’aime bien ce mélange», avoue Klotz. Qui précise: «En fait, les 100 Km c’est une expérience à part entière. Il faut les vivre!»

Pas de régime alimentaire particulier
Matthias Klotz n’est pas un adepte des régimes alimentaires. Lui dit se nourrir sainement, mais sans se priver de rien. Tout juste change-t-il un peu ses habitudes le jour de la course, dont le départ est donné à 22h (23h pour le relais). «Ce jour-là, je mange du riz avec du poisson à midi, puis des petits sandwiches tout l’après-midi, mais sans jamais remplir l’estomac.»

Pendant les 100 Km, Klotz peut compter sur son accompagnateur pour transporter tout ce dont il a besoin: des gels, des barres énergétiques, des biscuits, des petits gâteaux, etc. «Mais pour le relais, qui représente un effort de trois heures ou moins, il y a tout ce dont les coureurs ont besoin aux stands de ravitaillement.» Et pour les boissons? «De l’eau, mélangée avec du sel de cuisine ou du bouillon pour compenser les pertes de sel durant l’effort.»

Courir léger pour se sentir libre
Si ce n’est d’une lampe frontale, indispensable jusqu’à Lyss (lieu à partir duquel les accompagnateurs sont admis) et le long de l’Emme (une portion interdite aux cyclistes), Matthias Klotz ne s’embarrasse d’aucun gadget pour courir. Il pratique le même minimalisme avec l’habillage.

«Le défi pour le relais est de rester au chaud jusqu’au moment du départ. Mais pendant la course, l’erreur traditionnelle est de trop se vêtir. Moi, je m’habille de manière légère, généralement avec un thermo, parfois avec un gilet s’il fait froid. J’aime me sentir libre quand je cours.» Une liberté qu’il invite à transposer à d’autres domaines. «Il ne faut pas se poser trop de questions avant de commencer à courir. Il faut y aller au feeling, faire ses propres expériences, voir ce qui est le mieux pour soi.»


Faites partie de notre 2e équipe!
Parallèlement au groupe des médias qui courra les 100 Km, nous recherchons toujours une deuxième équipe estafette, qui sera aussi composée de cinq personnes. Celles-ci se verront offrir les frais d’inscription aux 100Km, une paire de chaussures de course et un short, ainsi qu’un chandail imprimé de notre logo. Nous ne recherchons pas des athlètes de haut niveau, mais des amateurs comme nous, d’un âge similaire, qui se lancent dans les 100 Km pour la première fois. Postulez pour une place dans le deuxième relais, décrivez-vous comme coureur/coureuse et dites-nous pourquoi vous êtes la bonne personne pour cette équipe. Postulations à envoyer à ckobi@journaldujura.ch.

 

Articles correspondant: Sport régional »