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Vélo-trial

Un air de Bévilard souffle sur Chengdu

Tous trois membres du Vélo Trial Moron, Loris, Luca et Vito Gonzalez sont en lice cette semaine aux championnats du monde. En Chine, ils se sentent comme à la maison.

Vito Gonzalez dans ses oeuvres (photo ldd)

Christia Kobi

Ce n’est pas une illusion d’optique, encore moins un tour de magie. Cette année, il n’y a pas un, mais bel et bien trois Gonzalez au départ des championnats du monde de vélo-trial, qui se déroulent jusqu’à dimanche à Chengdu, en Chine. Le plus âgé et expérimenté de la fratrie, Vito (18 ans), qui compte déjà deux joutes mondiales chez les juniors à son actif, est cette fois-ci accompagné de son frère Loris (16 ans) et de son cousin Luca (17 ans). «C’est très spécial de se retrouver ainsi en famille», admet l’aîné. «On se sent un peu comme à la maison, tout le monde est là, tout le monde se soutient. C’est clairement une motivation supplémentaire.»

Et quand il dit «tout le monde», Vito, il n’exagère même pas. Car la maman Cristina, présidente du Vélo Trial Moron dont chaque membre de la famille fait évidemment partie, le papa Eduardo, chef technique au VTM, et le papa de Luca ont également fait le voyage. Depuis quelques jours, c’est carrément un pan de Bévilard qui a pris ses quartiers dans la province du Sichuan.

Régime sans viande
Sur place, le clan Gonzalez profite des expériences acquises en comité plus restreint lors deux dernières années, lorsque seul Vito était en lice. «C’est un avantage de revenir ici pour la troisième fois», plaide le jeune athlète. «Désormais, on connaît parfaitement l’endroit, on sait dans quelles zones on peut préparer la course, ce qui est bien pour nous et ce qui ne l’est pas.»

Entre autres choses, Vito Gonzalez a pu prévenir son frère et son cousin des dangers de la consommation de viande provenant de Chine, puisque les médicaments utilisés dans les élevages se retrouvent ensuite dans le corps des athlètes et sont considérés comme des substances dopantes. Pour que tout ce petit monde ne se retrouve pas subitement à court d’énergie, comme ce fut le cas du pauvre Vito il y a deux ans, des protéines remplacent la viande dans les repas.

Et les effets ne se sont pas fait attendre: mercredi, pour l’épreuve par équipes, Vito Gonzalez (juniors, 26’’), son frère Loris (juniors, 20’’), le Jurassien Lucien Leiser (élite, 20’’) le Bernois Tom Blaser (élite, 26’’) et la Bâloise Debi Studer (élite dames) ont frappé un grand coup en décrochant la médaille d’argent, juste derrière l’Espagne!  

Un équilibre à trouver
De quoi faire le plein de confiance avant les épreuves en individuel, qui débutent aujourd’hui. Pour la dernière fois de sa carrière, Vito Gonzalez s’élancera avec une étiquette de junior (moins de 19 ans) sur une compétition internationale. «Mon premier objectif sera de me qualifier pour la finale entre les six meilleurs», déclare le Jurassien bernois, qui vient de décrocher le titre de vice-champion d’Europe juniors, il y a un mois en Italie. Pas davantage? «Je préfère ne pas me projeter trop loin», tempère-t-il. «Mais si tout va bien, pourquoi ne pas viser une médaille.»

L’an dernier, celui qui effectue sa dernière année au Lycée technique de Bienne avait pris la 9e place de ces Mondiaux. Il concourrait alors dans la catégorie 20 pouces. «J’ai eu l’occasion de faire des tests avec un 26’’ en début de saison. Cela m’a bien plus et j’ai décidé de continuer sur cette voie», dit-il. Avec un certain succès, confirmé par son 3erang au général de la Coupe de Suisse, derrière les intouchables Leiser et Blaser. «J’ai dû beaucoup travailler pour trouver l‘équilibre sur mon nouveau vélo. Un 26’’ demande plus de force, mais il permet aussi d’effectuer de plus grands sauts.»

Toujours plus grand, toujours plus haut. Ainsi va la vie chez les Gonzalez.
 

Des débuts en fanfare pour Loris Gonzalez
Il aurait difficilement pu rêver mieux, Loris Gonzalez. Lundi, pour sa première apparition dans des championnats du monde, le jeune homme de 16 ans est monté sur la deuxième marche du podium de l’épreuve par équipes, à côté de son frère Vito. Le vice-champion de Suisse juniors ne s’enflamme pas pour autant. «Je suis bien sûr content de cette médaille, même si je n’ai pas apporté beaucoup de points à l’équipe (réd: 30 sur 630). J’étais un peu stressé et j’ai commis une erreur.»

Loris Gonzalez tentera de gommer ces quelques imperfections aujourd’hui lors des demi-finales de la catégorie 20’’. Son objectif? Un top 15, voire plus si affinités. Il y a un mois, il avait pris la 14e place des Européens juniors. «J’étais un des plus jeunes et j’avais commis pas mal de fautes. Je dois encore travailler ma technique et mon mental», nous confiait-il en début de semaine, juste avant de glaner sa première médaille sur la scène internationale. Sûrement un bon remède pour la confiance en soi!
 

Un top 8 dans le viseur de Luca Gonzalez
Le vélo-trial se résumera-t-il ces prochaines années en Suisse à une histoire de famille? C’est probable, à en juger par les résultats des derniers championnats nationaux juniors. Derrière Vito (18 ans) et Loris (16 ans), respectivement 1er et 2e, leur cousin Luca Gonzalez (17 ans) avait terminé sur la 3e marche du podium. Les trois athlètes sont d’ailleurs les seuls juniors sélectionnés par Swiss Cycling pour les Mondiaux en Chine.

 «Sur le plan national, je suis plutôt satisfait de mes performances cette saison», déclare Luca Gonzalez, qui a aussi terminé 3e du classement général de la Coupe de Suisse juniors (remporté par Loris Gonzalez). «En revanche, je dois encore améliorer de nombreux aspects de mon pilotage pour réussir de bonnes performances au niveau européen et mondial», poursuit-il, lui qui s’est classé 9e des derniers championnats d’Europe juniors dans la catégorie 26’’. A Chengdu, son objectif sera d’essayer de se frayer une place dans le top 8. «Et en 2020, j’aspire à participer à davantage de manches de Coupe du monde avec l’objectif de faire partie du top 5 mondial chez les juniors.» Prometteur, là aussi.

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