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Hockey sur glace

Bien loin de la fête espérée

Le HC Saint-Imier accueille Dübendorf, mercredi soir, lors des demi-finales d’une National Cup qui ne convainc pas grand monde. Pour le côté festif, il faudra repasser.

Au tour précédent, les Imériens avaient dominé les Pikes d’Oberthugau (photo Stéphane Gerber)

Christian Kobi

C’est le tourbillon des émotions (négatives) au HC Saint-Imier. D’un côté, il y a ce mélange de colère, de frustration, de déception qui trouve son origine dans l’interruption de certains championnats amateurs annoncée par la Regio League la semaine dernière (Le JdJ du 21 décembre). «Je ne suis pas naïf, je me doutais que cela pouvait arriver», concède l’entraîneur imérien Steve Pochon. «Ce que je ne comprends pas, en revanche, c’est la différence de traitement entre les ligues.»

En l’occurrence, si les hockeyeurs de la 1re à la 4e ligue sont en pause forcée jusqu’au 27 janvier au moins, leurs collègues féminines de LNC peuvent, par exemple, poursuivre leurs activités. Et ça, visiblement, ça ne passe pas. «Qu’on ne me comprenne pas mal, je n’ai rien contre elles. Mais les filles de Ligue C partagent le même vestiaire que nous, elles ne sont pas moins amateurs que nous», poursuit Steve Pochon, qui estime que le hockey amateur, dans ces conditions, est «en grand danger».

Des dates étranges
Le tourbillon des émotions, c’est aussi l’excitation qui devrait régner au moment d’aborder une demi-finale de National Cup. Mais de l’excitation, au vu de la situation actuelle, il n’y en a guère du côté de la Clientis Arena. A nouveau, très vite, c’est l’incompréhension qui prend le dessus. «Pourquoi programmer ces demi-finales entre Noël et Nouvel An, alors que le championnat de 1re ligue serait normalement en pause et que beaucoup sont en vacances?» questionne le coach.

Les dirigeants imériens ont fait part de leur mécontentement aux responsables de Swiss Ice Hockey et de la National Cup, qui étaient en visite dans le Vallon lors du quart de finale face à Pikes Oberthurgau, mi-novembre. «Ils sont restés fermes et voulaient jouer à ce moment-là et pas à un autre», coupe Ludovic Barras. Le président du HC Saint-Imier déplore «un calendrier piloté depuis Zurich qui prend surtout en compte les intérêts des clubs de MySports League», catégorie dont fait partie Dübendorf.

Et ce n’est là pas le seul grief que Ludovic Barras adresse aux responsables d’une compétition née sur les cendres de la Coupe de Suisse après le retrait des clubs de National League et de Swiss League. Le fait d’avoir dû repêcher sept équipes qui avaient perdu au dernier tour préqualificatif – dont Franches-Montagnes, qui affronte Arosa ce soir dans l’autre demi-finale... –, pour composer le tableau principal en est un autre. Pour la crédibilité sportive, effectivement, on repassera.

Affiche peu attractive
Au niveau financier, la National Cup ne se révèle pas non plus attractive. Le gagnant verra son compte en banque crédité de 10 000 francs, le perdant de la finale de 4000 francs. Pour les autres, il faudra se contenter de quelques centaines de francs. A peine de quoi rentrer dans ses frais. «Si on va en finale, on atteindra peut-être l’équilibre. Sinon, en comptant l’arbitrage et les déplacements, on sera dans le négatif», soupire Ludovic Barras.

D’autant que le club ne pourra pas compter sur l’affiche de ce mercredi soir pour renflouer les caisses. Non seulement parce que l’adversaire – Dübendorf – n’a rien d’attractif, mais aussi et surtout parce que la règle de la 2G+ (guéri ou vacciné, avec obligation de présenter un test négatif après plus quatre mois), valable pour les joueurs comme pour le public, va retenir du monde à la maison. «En temps normal, on aurait pu espérer 500 à 600 spectateurs», calcule le président. Là, il estime être «très optimiste «en comptant sur la présence de 200 personnes.

Dans ce marasme, difficile de voir un avenir pour cette National Cup. A moins que? Selon Paolo Angeloni, directeur de la Regio League, les clubs de Swiss League devraient renouer avec cette compétition dès 2023. «La perspective de recevoir La Chaux-de-Fonds rendrait la chose plus attractive», convient Ludovic Barras. A Saint-Imier, tout le monde a encore en mémoire la venue de Fribourg-Gottéron, en ce 20 septembre 2017, une affiche qui avait attiré 1500 spectateurs en Erguël. Autre époque, autre compétition, autre ambiance. Mercredi soir, on sera bien loin de tout ça.

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